Un accord sur le climat adopté à Varsovie LE MONDE Laurence - TopicsExpress



          

Un accord sur le climat adopté à Varsovie LE MONDE Laurence Caramel24.11.2013 à 12:57 Varsovie, envoyée spéciale. Les 195 pays de la Convention des Nations unies sur le climat réunis depuis le 11 novembre à Varsovie sont finalement parvenus à un accord samedi en fin de journée, plus de vingt-quatre heures après la clôture officielle. Les tractations ont été extrêmement dures pour trouver un équilibre entre les exigences des pays en développement dont la priorité a été de mettre les pays industrialisés face aux engagements pris en 2009 à Copenhague, et la nécessité daller de lavant en adoptant une feuille de route jusquen décembre 2015, date à laquelle un accord mondial engageant pour la première fois tous les pays doit être signé. Il entrera en vigueur en 2020. Varsovie, qui ne devait être quune conférence détape sans enjeu majeur, aura montré à quel point la défiance reste grande et laisse présager des difficultés quil faudra surmonter lors des prochaines étapes à Lima en décembre 2014 puis à Paris en décembre 2015. Un bon compromis est celui où tout le monde repart frustré mais de façon équitable, selon la formule familière aux négociateurs. A nen pas douter, tout le monde repart frustré. Le deal est-il équitable ? Non, mais chacun a préféré faire des compromis pour sauver ce quil jugeait essentiel et ne pas repartir les mains vides. >> Regarder notre carte : La carte des impacts du réchauffement climatique Une feuille de route pour 2015 Cétait lenjeu principal pour les Européens qui veulent encadrer le processus de négociations le plus possible de façon à ne pas se retrouver fin 2015 dans une situation dimpréparation comparable à celle de Copenhague. Ils souhaitaient que les pays mettent sur la table de premiers engagements chiffrés dès 2014 de façon à avoir le temps dévaluer lensemble des offres et de vérifier sils sont compatibles avec lobjectif de limiter le réchauffement à 2° C. Ils ne lont pas obtenu mais le texte invite les pays à remettre leurs contributions bien avant la Conférence de Paris et dici le premier trimestre 2015 pour les pays qui le peuvent. Les pays en développement ont monnayé durement ce calendrier et il a fallu des heures pour trouver un compromis en remplaçant notamment le mot engagement jugé trop contraignant par celui de contribution qui y figure au final. Tous les pays repartent de Varsovie avec la mission dintensifier leur travail pour élaborer leur contribution à laccord de 2015. Un premier projet daccord devra être finalisé - comme le prévoient les règles de la Convention -, six mois avant la Conférence de Paris, cest-à-dire en mai 2015. Dici là, plusieurs rendez-vous intermédiaires ont été fixés dont le sommet des chefs dEtat à linitiative du secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon en septembre 2014 à New York. Mobiliser des financements pour le Sud A Varsovie, les pays en développement unis au sein du groupe du G-77 et la Chine nont eu de cesse de dénoncer les promesses non tenues depuis 2009. A Copenhague, les pays industrialisés se sont engagés à mobiliser 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 et à créer un Fonds vert qui accueillerait une partie de ces fonds. Trente milliards environ ont été versés entre 2010 et 2012 au cours dune période dite de fast start. Mais depuis, les pays en développement nont plus aucune assurance sur les années à venir. Ils réclamaient que les pays industrialisés sengagent sur une trajectoire de financement avec un objectif intermédiaire de 70 milliards de dollars en 2016. Ils ne lont pas obtenu. Néanmoins, les pays industrialisés se sont engagés à augmenter progressivement leurs versements et à faire preuve de davantage de transparence dans la provenance des ces fonds. Ceux du fast start ont en effet montré que la plupart des pays avaient recyclé des crédits provenant de laide publique au développement pour tenir leurs engagements. Le comité des Finances de la convention-climat vérifiera tous les deux ans dici à 2020 les informations que lui fourniront les pays industrialisés sur le montant de leffort, la part des fonds publics et des fonds privés mais aussi la place accordée à ladaptation au changement climatique par rapport à latténuation des émissions. Cest là aussi une demande forte des pays les plus vulnérables qui ont obtenu une recapitalisation du Fonds dadaptation au changement climatique à hauteur de 100 millions de dollars grâce à lengagement des Européens. LAllemagne versera ainsi 30 millions deuros et la France, 5 millions. Les pays du sud nont en revanche pas réussi à imposer une date et un montant – ils souhaitaient 20 milliards- pour une première levée de fonds destinée à ce Fonds vert. Un mécanisme de pertes et dommages pour les pays exposés aux catastrophes climatiques La création de ce mécanisme a suscité des affrontements jusquau dernier moment, les pays industrialisés ayant fixé comme ligne rouge que cela ne conduise pas à la création dune nouvelle institution. La formule finale reste assez floue pour ne pas préjuger de lavenir. Ce mécanisme aura notamment pour ambition de coordonner tous les dispositifs dintervention dans les situations dévènements climatiques extrêmes et rassembler toutes les connaissances sur les moyens dy faire face. Il jouera aussi un rôle de conseil auprès des pays les plus vulnérables. Faire plus pour réduire les émissions mondiales dici 2020 ? Les trajectoires démissions actuelles conduisent sur la voie dun réchauffement plus proche de 4°C que de 2°C. Et une majorité de pays ne tiennent pas les engagements de réduction quils avaient promis en 2009 à Copenhague, comme le montre létude de Carbon Action Tracker publiée cette semaine. Leffort des pays industrialisés natteint pas 20 % de réduction des émissions dici 2020 alors que les rapports du Groupe dexperts intergouvernemental sur lévolution du climat préconisent une fourchette comprise entre 25 % et 40 %, nont pas manqué de rappeler les pays en développement. Ceux-ci ont accusé les pays riches de vouloir transférer le fardeau de la lutte contre le changement climatique sur leurs épaules dans le cadre du futur. Le compromis de Varsovie consacre plusieurs paragraphes à cette question de lambition qui sera centrale dans les discussions à venir. Il presse les pays développés mais aussi dans la mesure de leurs moyens, les pays en développement dagir dans ce sens. Sans être cependant parvenu à aboutir sur quelque chose de concret comme aurait pu lêtre par exemples lélimination des gaz HFC utilisés dans lindustrie du froid. LInde, qui en produit beaucoup et lArabie saoudite qui en a besoin pour ses systèmes de climatisation sy sont opposés. >> Lire léditorial du Monde : Catastrophes climatiques : non au fatalisme Le changement climatique
Posted on: Sun, 24 Nov 2013 19:47:23 +0000

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