Un parcours riche, un CV bien rempli et un emploi du temps chargé. Thierry Hubac est un homme très occupé. Le jour de la reprise du FC Lorient, le directeur de la communication du club breton a tout de même pris le temps de répondre favorablement à notre demande. Quel est son rôle ? Comment en est-il arrivé là ? Quels sont ses rapports avec les médias ? L’ancien journaliste et grand reporter nous dit tout. Des attributions multiples Un véritable chef d’orchestre. A l’heure d’évoquer son rôle au sein du FCL, Thierry Hubac est très expansif. Nul besoin de lui arracher les mots, l’ancien journaliste expose son rôle en véritable passionné. « Outre le fait de gérer la marque, l’image de marque et l’identité de marque du club, ainsi que ses médias et l’ensemble de ses supports de communication, je pilote également les campagnes de promotion et de publicité, la politique de développement de notoriété, les opérations évènementielles, les relations presse, les partenariats médias, les relations avec les institutionnels et les instances, l’accompagnement des différents projets transverses, comme la billetterie et les abonnements, le merchandising, le CRM (gestion de la relation client) ou encore ceux liés à l’organisation des activités sportives ou aux infrastructures. » Une activité multiple, bien loin de la perception souvent réductrice que peuvent avoir les personnes extérieures. « Souvent, le grand public et même les médias imaginent que le poste de responsable ou directeur de la communication se cantonne à un métier d’attaché de presse, confie-t-il. C’est en tous cas souvent la perception réductrice que l’on en a en France et nous sommes d’ailleurs en retard par rapport à nos voisins. Je suis membre du Comité de Direction et le poste de Dircom au FC Lorient, tel que l’a imaginé Loïc Féry, est un poste réellement stratégique, appelé à jouer un rôle très actif dans le développement global du club, aujourd’hui entré dans une nouvelle dimension. » Outre-Manche notamment, ce poste est des plus importants dans l’organigramme. Malgré son jeune âge pour un président de club, Loïc Féry, PDG de Chenavari (société de gestion d’actifs obligataires spécialisée sur les marchés de crédit), a compris tout cela avant tout le monde. Et a décidé d’apporter ce modèle britannique à son club lors de son arrivée en août 2009. Un travail de longue haleine Et cela fonctionne à merveille. C’est d’ailleurs Loïc Féry qui a fait venir Thierry Hubac à son poste actuel. « Après ma carrière de journaliste, j’ai passé quatre saisons à l’AS Monaco comme directeur de la communication et du marketing, explique-t-il. Ensuite, quand je suis parti en 2010, j’ai monté ma structure de consultant. J’ai travaillé pour diverses organisations sportives et particulièrement des clubs de football. Le FC Lorient était mon plus gros client. A la demande de Loïc Féry, j’y suis venu avec des missions bien précises, à savoir développer la notoriété du club, élaborer une stratégie de communication et structurer les outils. » Des outils qui sont aujourd’hui multiples. Les médias du club mais aussi les réseaux sociaux dont Loïc Féry est friand (ndlr : il est le premier président de Ligue 1 à s’être créé un compte sur Twitter) et un nouveau site internet lancé en avril dernier. Les chiffres sont d’ailleurs au beau fixe. « Lorient est aujourd’hui le neuvième club le plus médiatisé de France, on a encore fait +136% en terme d’exposition médiatique, c’est plus de 65 heures d’antenne, précise Thierry Hubac. Lorient est sans doute le club qui a subi le plus de développement de notoriété sur les trois dernières saisons. Evidemment, nous ne sommes pas au même rang que le PSG, l’OM ou Lyon. Mais si vous regardez les chiffres, nous sommes en constante progression. » Une communication maîtrisée Sur une pente continuellement ascendante, les Merlus ajoutent en plus une gestion financière saine (ndlr : c’est le seul club de L1 bénéficiaire sur les quatre dernières saisons). Et des projets à courts et moyens termes. L’un de ceux-ci va d’ailleurs aboutir d’ici peu. Avec « l’Espace FCL », le club breton va se doter d’un outil incroyable et novateur. « C’est un projet moteur dans l’histoire du club puisque c’est un investissement de 12 M€ au total sur un espace de 15 hectares pour un centre d’entraînement qui sera parmi les plus beaux et les plus fonctionnels de France, se félicite le directeur de la communication. Aujourd’hui, hors stade, c’est le plus gros investissement d’un club français. » Sur ce dossier, le travail de Thierry Hubac s’est révélé important, même s’il insiste sur le fait qu’il s’agit avant tout d’un projet d’entreprise, souhaité par Christian Gourcuff et mis en œuvre par Loïc Féry. Un vrai travail d’équipe qui a mobilisé les énergies de chacun. « Personne ne se met en avant : il n’y a pas de stars au FCL, la star, c’est l’équipe. C’est valable sur le terrain comme dans les bureaux ! Le FCL, dont la devise est « le football autrement », est un club qui véhicule des valeurs simples et saines : le travail, l’humilité, la convivialité… » Dossier chaud du moment : le Mercato fait aussi partie du domaine de compétence du directeur de la communication. S’il n’est pas décisionnaire sur le sujet, Thierry Hubac a quand même un rôle déterminant dans la transmission des informations officielles. « Je m’occupe, avec mon équipe, une fois que le transfert va être officialisé, de le communiquer à travers nos outils, avec textes, photos, vidéos, communiqués de presse, etc… Notre travail est davantage en aval qu’en amont. On organise les présentations de joueurs et les conférences de presse, nous prenons également le temps de bien expliquer la philosophie du club aux nouveaux arrivants, qui deviennent des ambassadeurs importants du FCL. » Pas question en tous cas pour lui de livrer des informations à la presse. « La confidentialité est une notion essentielle dans ce métier. Et puis, on ne communique pas sur des rumeurs. Jamais, jamais, insiste-t-il. Ce n’est pas correct. Une arrivée n’est officielle que lorsque le contrat est signé. J’ai vécu l’épisode Savidan à Monaco : Steve était prêt à signer, stylo en main, lorsqu’il a appris qu’il avait un grave problème au cœur. Il n’a non seulement pas signé à Monaco mais il a dû malheureusement mettre un terme à sa carrière. Imaginez si on avait annoncé Savidan à Monaco… » Pas de doute, Thierry Hubac connaît son métier sur le bout des doigts. Et c’est aujourd’hui, Lorient qui en profite à plein régime.
Posted on: Sat, 29 Jun 2013 16:52:01 +0000
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