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Un souhait de « courage » à Laurent Lamothe pour réclamer à l’ONU justice et réparations pour les victimes New-York, le 26 septembre 2013 MONSIEUR LAURENT LAMOTHE PREMIER MINISTRE RÉPUBLIQUE D’HAÏTI PORT-AU-PRINCE HAÏTI Monsieur le Premier Ministre, Plus de 8 300 citoyens haïtiens sont morts du choléra importé des casques bleus onusiens sur le territoire haïtien. 700 000 mille autres de nos compatriotes ont été infectés. Des milliers de familles endeuillées et des centaines de milliers d’autres marquées dans leur chair et dans leur âme n’ont pas suffi à pousser le gouvernement haïtien jusqu’à aujourd’hui à rechercher le responsable, sinon le coupable, de l’introduction du choléra en Haïti. Le déni de responsabilité de l’ONU défendu devant la chambre des députés par votre ministre des Affaires étrangères, Pierre-Richard Casimir, le 18 octobre 2012 ; la banalisation de la tragédie du choléra dans les différentes déclarations des membres de l’Exécutif haïtien ; l’insolente indifférence des deux plus hauts dirigeants du pays comme réponse aux victimes du choléra ; l’absence de courage du gouvernement haïtien dans la gestion du choléra n’ont pas réussi à enfermer les victimes dans le silence d’impunité-immunité exigé par l’ONU. Le 13 septembre dernier, vous avez pour la première fois évoqué la "responsabilité morale" de l’ONU dans l’épidémie du choléra en Haïti sans pour autant préciser les obligations découlant de cette responsabilité ou faute morale. Pas de faute sans châtiments ! Dans le cas du choléra en Haïti cette faute appelle des réparations. Être responsable signifie « être la cause de ». En mettant l’accent simplement sur l’aspect moral de cette responsabilité, vous voudriez sans doute souligner les contradictions patentes de l’ONU par rapport à ses valeurs d’égalité de tous les êtres humains, de justice sans discrimination de race ou de classe. Toutefois, Monsieur le Premier Ministre, il ne peut s’agir uniquement d’une responsabilité morale de l’ONU dans l’introduction du choléra en Haïti, l’ONU doit en assumer une TOTALE RESPONSABILITÉ. Nous souhaitons entendre ce 26 septembre à la tribune de l’Assemblée générale le Premier Ministre d’Haïti, mais non pas un envoyé spécial de l’ONU en Haïti débitant un discours, un rapport qui paraît si éloigné des réalités haïtiennes que l’on peine à identifier ce pays imaginaire qui n’est pas le nôtre. Le pays ne va pas bien ou plutôt, rien ne va car tous les jours des Haïtiens meurent du choléra dans tous les coins du pays. Depuis le 1er septembre 2013, selon les données du ministère haïtien de la santé, Haïti enregistre une flambée de l’épidémie du choléra qui tue 2 citoyens haïtiens en moyenne par jour dans cinq départements, soit une moyenne de 10 personnes tuées par jour, 70 personnes par semaine et à ce rythme 280 personnes par mois sur une partie du territoire. Nous souhaitons voir le Premier Ministre d’Haïti armer de courage, de détermination et de conviction afin qu’il ose se tenir debout face à l’ONU pour réclamer justice et réparations pour les victimes du choléra de son pays. Nous les Haïtiens nous savons nous tenir debout pour défendre nos droits. Nous souhaitons vous faire comprendre, Monsieur le Premier Ministre, que vous êtes aussi un Haïtien malgré tout ; et qu’il n’y a pas de différence de classe ou de couleur qui devrait exister entre les Haïtiens. Quand un Haïtien est victime, tout Haïtien est concerné. La mort d’un Haïtien est la mort de tout Haïtien. Nous souhaitons, Monsieur le Premier Ministre, vous voir poser des actions concrètes aujourd’hui à New-York en vue de responsabiliser l’ONU envers Haïti, notamment de reconnaître sa TOTALE RESPONSABILITÉ dans la tragédie du choléra qui assèche notre pays de ses fils et filles. La responsabilité de l’ONU dans l’introduction du choléra en Haïti est légalement établie par l’Université Yale : « En provoquant l’épidémie, puis en refusant de fournir des réparations aux personnes affectées, l’ONU a violé ses engagements envers le gouvernement d’Haïti, ainsi que ses obligations au regard du droit international et des principes humanitaires ». Cette responsabilité se révèle également contractuelle. Dans l’accord signé le 9 juillet 2004 entre l’Organisation des Nations Unies et le gouvernement haïtien concernant le statut de la MINUSTAH il est clairement établi le mécanisme adéquat pour recevoir les plaintes des victimes : "une commission permanente des réclamations créée à cet effet statue sur tout différend ou toute réclamation relevant du droit privé, qui ne se rapporte pas à des dommages imputables aux impératifs opérationnels de la MINUSTAH, auquel la MINUSTAH ou l’un de ses membres est partie et à l’égard duquel les tribunaux d’Haïti n’ont pas compétence en raison d’une disposition du présent Accord." Le refus de l’Onu de créer une commission d’indemnisation pour les victimes de l’épidémie du choléra viole son obligation contractuelle en Haïti, en vertu du droit international. Nous, du Collectif Solidarité avec les victimes du choléra, avec toutes les victimes du choléra, tous les autres groupes de défense des droits des victimes du choléra en Haïti, nous demandons au Président Michel Martelly, au Premier Ministre : • d’exiger que l’ONU reconnaisse officiellement être à l’origine de la tragédie du choléra introduit en Haïti par un contingent de casques bleus népalais de la MINUSTAH d’une part, et, d’autre part, qu’elle présente ses excuses à la nation haïtienne pour tous les torts, souffrances morales et physiques causées par cette bactérie • d’exiger l’application de l’Accord entre l’Organisation des Nations Unies et le gouvernement haïtien concernant le statut de l’opération des Nations Unies en Haïti, par la création de la commission permanente des réclamations chargée de recevoir, traiter et d’agréer les plaintes des victimes du choléra • de rencontrer les victimes et les représentants des victimes afin de comprendre leur grande détresse et d’y apporter des solutions respectueuses • d’assister par tous les moyens les victimes du choléra et de les accompagner efficacement dans leur quête de justice et de réparations • de consentir tous les efforts nécessaires et de trouver les moyens d’investir dans les centres de santé, -surtout en dehors de Port-au-Prince et des centres urbains, dans nos mornes-, les infrastructures sanitaires, d’assainissement et de traitement et de distribution d’eau potable à travers le pays. Le choléra doit demeurer un "problème de sécurité nationale" jusqu’à son éradication complète de notre territoire. La vie et la santé de la population haïtienne doit constituer la première priorité des dirigeants haïtiens. Nous invitons le Premier Ministre, M. Laurent Lamothe, à choisir le juste camp, celui de la population haïtienne, celui des victimes du choléra. Le Collectif Solidarité avec les victimes du choléra vous prie d’accepter, Monsieur le Premier Ministre, les assurances de ses meilleurs sentiments. Pour le Collectif Solidarité avec les victimes du choléra : Me Olicier Pieriche (Fort-Lauderdale) Mme Yveline Dalmacy (New-York) Dr Seymour Coffy (Connecticut) M. Quener Joseph (Pensylvanie) Dr Jean Ford Figaro (Boston) M. Kerlens Tilus (Ottawa) Mme Marlène Jean-Noël (New-York) M. Jose Davilmar (Miami) M. Jimy Mertune (Orlando) M. Ilio Durandis (Boston) Mme Junia Barreau (Montréal)
Posted on: Fri, 27 Sep 2013 01:28:28 +0000

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