Une Famille se Raconte Alfred Carrier Alfred est né le 2 août 1897 à St-Octave de Métis au Québec. Il est le fils de Louis Carrier et de Mathilda Pruneau. Il est le dixième enfant d’une famille de treize; dont six filles et sept garçons. Ses parents demeuraient à St-Octave de Métis mais ils décidèrent de vendre leur maison pour aller habiter à Price dans la nouvelle maison que son père avait construite. C’est là que papa passa son enfance et le début de son adolescence. Durant son enfance, Alfred aimait beaucoup suivre son père. Ils allèrent souvent à la chasse afin d’attraper des bêtes. Parfois, c’était pour se procurer de la nourriture et aussi en vendre pour subvenir aux besoins de la famille. Ils en donnaient aussi. De plus, ils faisaient la pêche. Déjà à l’âge de 10 ans, papa travaillait au moulin des Price et gagnait 15 cents par jour. À 13 ans, il a commencé à bûcher du bois dans les chantiers. À l’arrivée du printemps 1911, il décida d’aller à la «drive» afin de se gagner assez d’argent pour venir rejoindre son père et deux de ses frères qui travaillaient à Kedgwick. C’est alors qu’il prit le train de Mont-Joli pour se rendre à Campbellton et embarqua sur le train qui allait finalement l’amener à Kedgwick. Lorsqu’il débarqua du train il se sentit un peu perdu. Heureusement, il rencontra Louis Girard qui connaissait son père et lui mentionna que quelqu’un s’en allait par là à cheval. Il saisit l’occasion pour aller rejoindre son père et ses deux frères qui se trouvaient dans un camp au Quatre-Milles. À 13 ans, il faut dire qu’il était brave et courageux. C’est à Kedgwick, qu’il a commencé à faire un peu de tout : défricher la terre, semer et récolter le grain, bûcher du bois et même devenir charpentier à ses heures. À 18 ans, il a commencé à gagner sa vie dans les chantiers forestiers d’ici. Il montait dans le bois au mois d’août pour en revenir qu’au printemps suivant. C’est au Quatre-Milles qu’il rencontra sa première blonde, Mélodie Bergeron et aussi le coup de foudre. Ils se fréquentèrent quelques années et se marièrent le 13 juillet 1920. Mélodie avait 15 ans et Alfred 22. Ils firent leur voyage de noces par train à Price pour aller visiter les parents de papa. À leur retour, ils vinrent habiter au Quatre-Milles chez les parents de Mélodie, Clara et Alex Bergeron. Ils eurent deux garçons : Léopold né le 13 mai 1921 et Jean-Noël le 23 décembre 1923 qui décéda un mois et demi après sa naissance d’une pneumonie. Mélodie fut atteinte de la tuberculose et décéda à l’âge de 24 ans. La vie ne fut pas très rose pour papa et surtout pour son fils, Léopold, âgé de 8 ans, qui dut aller en pension dans différents endroits lorsque papa travaillait. Papa retournait de temps en temps à Price ce qui permettait à Léopold de demeurer chez la parenté. Le goût de l’aventure passionnait toujours papa. Lors d’une grosse tempête hivernale, il partit seul de Price chaussé de ses raquettes. Il emporta une tente, un petit poêle, des couvertures, vêtements, une batterie de cuisine, des outils, son fusil et un peu de provisions pour se nourrir. Il transporta tout son bagage sur un toboggan qu’il s’était fabriqué lui-même. Le tout pesait environ 125 livres. Tout au long de sa route, il rencontrait des ravages de chevreuils. Il tuait des bêtes pour se nourrir et gardait leurs peaux pour pouvoir les vendre. Il se guidait sur le soleil pour voyager. À son arrivée à Kedgwick, il en profita pour lacer ses raquettes qui ne tenaient que par quelques brides. Il y passa 8 jours et retourna à Price sans encombre à travers les bois. Au printemps, il décida d’aller travailler à Shelter Bay dans les chantiers puis à Chibougamau où il y avait un vaste territoire riche en minerais. En 1935, papa et Léopold allèrent travailler pour Pitre Guérette. Papa gagnait 35 dollars par mois et Léopold réussit à se faire payer le même salaire puisqu’il accomplissait le même travail que lui. Léopold vérifiait chaque soir où était inscrit le temps des bûcherons. Quel bonheur pour Léopold de voir qu’ils étaient toujours les champions! Léopold n’avait que 14 ans mais il était grand, gros et fort pour son âge. Papa fit la rencontre d’Yvonne Charest fille de Joséphine Ouellet et de feu Adélard Charest. Après deux ans de fréquentation, ils se marièrent le 22 novembre 1937. Alfred avait 40 ans et Yvonne en avait que 24. Ils ont hébergé chez les parents de maman pour quelque temps. C’est alors qu’ils eurent le bonheur de voir naître au rang double leur première fillette, Gemma. Quelques années plus tard, maman attendait son deuxième enfant. Ils déménagèrent au village sur la rue St-Jean-Baptiste et c’est là qu’Yvonne accoucha de sa fille, Huguette. ……Suite au verso Suite de la page précédente….En juin 1940, Alfred et Yvonne s’achetèrent une maison située sur une terre au rang 7 & 8. Léopold acheta un beau cheval gris à papa pour 200,00$. Ils se construisirent une grange et s’achetèrent un bœuf, des vaches, des cochons et des poules. Désormais, ils pourraient avoir leur viande en plus du lait, de la crème et des œufs que leur fourniraient leurs animaux. Ils défrichaient leur terre, faisaient la semence du grain, des patates ainsi qu’un beau grand jardin. À la fin de l’été 1946 fut la venue et l’adoption de Jean-Claude. Il allait avoir ses deux ans dans quelques semaines. Quel bonheur pour nous tous de voir la famille s’agrandir! Maman, Yvonne, était une femme très généreuse, sympathique et très bonne cuisinière. Notre maison était petite mais le cœur de mes parents était grand. C’est donc pourquoi elle a hébergé de nombreux parents et amis. Comme bûcheron, papa a travaillé pour tous les contracteurs de la région. Tout de même, il tenta toujours d’aller voir ailleurs afin d’y faire fortune et chaque fois il ne revenait pas beaucoup plus riche mais du moins il avait vu du pays. Comme on dit : « Les voyages forment la jeunesse.» Il a travaillé à plusieurs endroits de la côte nord : Schefferville, Godbout, Baie-Comeau et Frankland. À 55 ans, il décida d’aller travailler en Ontario comme bûcheron. Il partait chaque printemps avec son ami Adrien St-Laurent et il en revenait pour les fêtes. Il y alla pour 8 années consécutives. Les conditions de travail étaient meilleures et les salaires beaucoup plus alléchants. Il a travaillé à Hearst, Geraldton et Beardmore. À 63 ans, il décida de ne plus y retourner et travailla pour les entrepreneurs forestiers de la région avant la retraite. Il pouvait faire de la bicyclette et aller pêcher assez souvent au «Still Water». Il en revenait toujours avec de pleins paniers puisqu’il n’y avait pas de limite à l’époque. Il acheta son dernier permis pour la pêche à 100 ans et est encore allé pêcher au «Still Water» avec son fils, Jean-Claude. Il est revenu avec quelques truites. Il a fait de la bicyclette jusqu’à l’âge de 95 ans. Le Musée Forestier a organisé une fête pour rendre hommage au doyen de la paroisse, notre père, Alfred, qui a célébré son 100e anniversaire de naissance le 2 août 1997. Papa a démontré ses habiletés lorsqu’il a participé à un concours de sciage au godendard et à la «sciotte». Il a fait un temps de 33 secondes au godendard et de 28 secondes à la «sciotte». La fête s’est déroulée avec de la musique du bon vieux temps ainsi qu’un succulent souper. Toute la population fut invitée. Après la mort de maman, Yvonne, en 1979, papa est demeuré seul dans sa maison jusqu’à l’âge de 101 ans. De septembre 1998 à avril 1999, il demeura à la maison Notre-Dame de Kedgwick. Ensuite, il est allé finir ses jours au manoir de Dalhousie. Il décéda à 102 ans le 9 septembre 1999. La maison paternelle située au rang 7 & 8 est toujours habitée par sa fille Gemma et son époux, Marcel Paquet depuis 2001. Il faut dire que cette maison a été rénovée et modifiée. Léopold est décédé à St-Cuthbert, province de Québec en 1991 à l’âge de 69 ans. Gemma (Marcel Paquet) et Huguette (Adrien Bourgoin) demeurent à Kedgwick. Jean-Claude (Rina Thériault) demeure à Dalhousie. Rédigé par Huguette Carrier Bourgoin
Posted on: Fri, 23 Aug 2013 01:53:16 +0000
Trending Topics
Recently Viewed Topics
© 2015