Une fois encore, les faits viennent contredire les déclarations - TopicsExpress



          

Une fois encore, les faits viennent contredire les déclarations des responsables politiques. Lors d’un entretien, Manuel Valls a affirmé que la France prenait en charge sa part de misère du monde, ou dans ses propres mots: « La France comme d’autres pays d’Europe doit prendre sa part et nous prenons notre part dans l’accueil de cette misère et de ces problèmes-là. Mais nous n’avons pas vocation à accueillir toute la misère du monde». Tout comme Michel Rocard avant lui, Valls tente de justifier le sacrifice de certains pauvres sur l’autel des trahisons sociales du Parti Socialiste. Comme souvent, ce sont les derniers arrivés parmi les pauvres que l’on attaque. Ils ne sont pas intégrables et ont vocation à rentrer chez « eux ». La France est bien gentille de s’occuper de la misère du monde, mais elle ne peut pas s’occuper de tous les désespérés. Voilà pour le discours officiel, qui fait consensus du Parti Socialiste au FN et ses satellites en passant par l’UMP. Si on décide de s’en tenir aux faits, il convient de rappeler que les mouvements migratoires sont toujours absorbés par les pays limitrophes. La France ne reçoit pas tous les pauvres du monde, mais seulement une toute petite partie des migrants. Concernant les Rroms, qui sont au nombre de 12 millions en Europe, la France en compte au grand maximum 20 000 sur le territoire. La « part » de la France, seconde puissance économique du continent européen, c’est 0.16% de la population Rrom. Il y a plus pesant comme portion de misère. À l’inverse, l’une des questions qui est systématiquement escamotée par ces mêmes responsables politiques qui s’inquiètent de la trop grande générosité du pays est celle de la part que prend la France dans la création de la misère. Depuis la chute du bloc soviétique, les populations des pays d’Europe de l’est sont soumises à l’économie capitaliste. Elles sont en compétition dans la vente de leurs forces de production au rabais. Les inégalités sociales générées ont totalement paupérisé les minorités. Déclin de l’emploi, baisse des salaires, concurrence et discriminations entre travailleurs mais aussi la guerre ont remis les Rroms sur les routes. Il y a beaucoup de Rroms en Roumanie, et on trouve là-bas de nombreuses usines qui travaillent très profitablement pour des entreprises françaises (dans le secteur automobile notamment). La libéralisation du marché a permis de mettre les travailleurs en concurrence et de tirer ainsi les prix vers le bas. Les plus démunis n’ont dès lors pas d’autre choix que de changer de mode de vie, voire de pays. Cette logique délétère se vérifie également sur l’ensemble du continent africain : la France participe au pillage des matières premières avec le soutien actif de certains humoristes, laisse les états gérer les flux migratoires (comme c’est le cas pour la guerre au Kivu ou la rétention de réfugiés pour l’Europe par les états du Maghreb) et fait mine d’être généreuse alors qu’elle est en bout de course des flux migratoires. Ainsi, si la France prend bel et bien sa part de matières premières et de main d’œuvre bon marché, elle ne se montre en revanche pas particulièrement généreuse dans l’accueil qu’elle réserve aux migrants. La seule manière de lutter efficacement contre la manière dont la « France » utilise les gens est de revendiquer et de se battre pour l’égalité des droits économiques et sociaux de tou.te.s. Les discours du « retour au pays » de Valls et de tous les autres ne consistent en rien de moins qu’à occulter l’existence et les effets de cette prédation économique sur celles et ceux qui sont les premières victimes de cette misère organisée. Source : quartierslibres.wordpress/2013/10/07/la-france-prend-sa-part-manuel-valls-et-la-misere-du-monde/
Posted on: Thu, 10 Oct 2013 12:02:59 +0000

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