Une vraie guerre commerciale entre l’Union Européenne et la Chine s’embrase. Pékin a prévenu l’Europe que son incapacité à reconnaître le déclin de son influence pourrait provoquer une opposition ultérieure de la part de Pékin dans leur litige commercial. De leur côté, les Européens accusent les adversaires de production contrefaite et de dumping, tout en reconnaissant l’absence de léviers d’influence réels sur la Chine. Les Etats-Unis essaient de se tenir en dehors de la bataille, note notre observateur Piotr Iskenderov. Pourquoi les discussions théoriques entre l’UE et la Chine passent-elles au niveau pratique maintenant ? La crise financière sévissant dans l’UE, c’est plutôt une toile de fond qu’un prétexte concret. Le prétexte, c’est la pénétration de la Chine sur le marché de deux produits sacrés pour les Européens. Ce sont les panneaux solaires, incarnant pour l’UE l’idée de l’énergie renouvelable, et le vin. La faute à la partie chinoise, selon certains pays de l’UE, dont avant tout la France, l’Italie et l’Espagne, pour qui la Chine livre sur le marché européen des panneaux solaires à des prix "dumpés". Sous la pression de ces Etats, les autorités de l’UE ont pris la décision d’introduire une taxe sur ce type d’importation chinoise. En guise de réponse, les Chinois ont soulevé la question des livraisons incontrôlées des vins de qualité douteuse à des prix douteux de l’Europe en Chine et vice-versa. Mais qu’est-ce qu’on pense de cela dans les pays d’Europe du Sud ? Une oenologue italien en vue, membre de la famille de viniculteurs « Podere Alberese », Lucia Bozzano, est autocritique. Dans son interview à La Voix de la Russie, accuse la partie chinoise de jeux douteux avec les prix, tout en reconnaissant certains torts de ses compatriotes : « Notre expérience de travail sur le marché chinois montre que lorsque nous avons essayé d’exporter nos vins en Chine, nous nous sommes heurtés à de grosses difficultés. Des vins d’exportation à des prix dérisoires sont apparus – par exemple, le Chianti. En Italie, il existe beaucoup de compagnies qui mettent en bouteille le vin. Elles achètent le vin pour le revendre, et cela revient moins cher que la production. Donc, le problème, à mon avis, ce ne sont pas les produits contrefaits chinois, mais la concurrence malhonnête de nos « collègues » italiens, si on peut les nommer ainsi... » « Si l’UE croit qu’elle pourra défendre nos intérêts par des sanctions, elle doit comprendre que la Chine a changé » affirme Chen Zhimin, professeur de l’Université Fundang à Shanghaï, qui étudie les problèmes de l’UE, écrit le journal The Financial Times. Les Etats-Unis occupent une position manifestement réservée à l’égard de la polémique entre l’UE et la Chine. On comprend cette réserve. La Chine detient le plus d’obligations américaines nominées en dollars et donc, elle est capable de faire sombrer l’économie américaine et tout le système monétaire mondial. Une menace plus grave que les querelles avec l’UE au sujet du vin... N Piotr Iskenderov Lire la suite: french.ruvr.ru/2013_06_13/Les-guerres-commerciales-entre-la-Chine-et-l-UE-8278/
Posted on: Fri, 14 Jun 2013 23:51:29 +0000
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