Upside down est une romance de science-fiction située sur un - TopicsExpress



          

Upside down est une romance de science-fiction située sur un monde au concept étonnant : deux planètes jumelles de gravitaté opposée. Quiconque est attiré vers le sol sur son monde est irrémédiablement attiré vers le ciel sur l’autre. Les deux mondes sont l’un au-dessus de l’autre : le ciel de l’un est en fait le sol de l’autre. Le monde d’En-Haut est riche et prospère, tandis que le monde d’En-Bas est pauvre, en ruine et exploité sans vergogne par ceux d’En-Haut. C’est dans cet univers qu’Adam (d’En-Bas) et Eden (d’En-Haut) vont malgré tout se rencontrer et vivre une histoire d’amour contrariée assez mièvre : love at first sight, opposition de l’ordre social (puis médical) à cet amour impossible, lutte contre l’opposition et enfin love conquers all. Dans le même genre, Gattaca reste LA référence moderne, et Upside down n’en est une pâle copie. L’allégorie des deux mondes est non seulement transparente mais tellement appuyée qu’elle vire à la caricature. Elle regroupe la lutte des classes, l’opposition Nord-Sud, la rivalité riches-pauvres, mais son commentaire social à l’idéologie simpliste se révèle finalement bien pauvre. Notons que la résolution du problème est originale : la lutte des classes doit se résoudre par une réconciliation et non par la révolution, ce qui produira une prospérité pour tous, et non un simple transfert de richesse vers les pauvres. Le propos passe donc de la caricature simpliste à la naïveté désarmante. Les acteurs sont sympathiques et les retrouver procure un plaisir certain, mais on les a connus meilleurs : Jim Sturgess dans Las Vegas 21, Cloud Atlas ou One day, Kirsten Dunst dans Virgin suicides, Sur la route, ou Wimbledon. Leur jeu, ainsi que celui de tous les seconds rôles est tellement exagéré et forcé qu’il s’agit probablement d’un souhait du réalisateur pour renforcer le côté « fable ». Ils s’y plient consciencieusement, mais… ça ne fonctionne pas du tout. Au contraire, l’impression de caricature en ressort renforcée. Colorimétriquement, l’intégralité du film est étalonné à coups de grands virages bleus et jaunes sans subtilité, façon Instagram. Les visuels se veulent puissants (les ciels nuageux) et fouillés (les paysages urbains), mais se révèlent chromos et inutilement surchargés. N’est pas un Wachowski qui veut. Côté son, notons que le film débute sur une voix-off omniprésente et assez infantilisante (toujours le côté « fable ») qui, heureusement, disparaît après quelques minutes, mais trahit une certaine paresse de réalisation. En effet, tout ce qu’elle raconte aurait pu être introduit avec une exposition à peine plus subtile. Enfin, le film tombe à pieds joints dans le principal écueil de ce type de films : les incohérences internes. En introduction, nous sont présentées les trois règles qui régissent ce monde, et elles sont déjà violentes pour la suspension d’incrédulité. Notamment la troisième : tout objet plongé dans le monde contraire à sa gravité s’échauffe puis s’enflamme tout seul. Même pour un ignare en physique, ce concept de combustion spontanée liée à une gravité contraire fait très mal aux racines capillaires. Et puis, pourquoi les objets et pas les gens ? Mais le pire est qu’elles sont ensuite toutes allègrement transgressées par le film lui-même, ce qui n’arrange pas les choses. Dans le même registre, remarquons qu’En-Bas est décrit comme un monde en ruines, comme s’il avait été prospère à une époque puis était tombé en décrépitude ensuite. Comment est-ce possible s’il a toujours été sous la coupe du monde d’En-Haut ? Ca ne sera jamais expliqué. En-Bas, il pleut du pétrole (on a vu pire comme monde pauvre !), mais on se chauffe à l’aide d’objets interdits récupérés d’En-Haut. Et si les gens d’En-Bas ont du mal à se chauffer et même s’éclairer, ils ont touts frigo chez eux pour conserver des objets illégaux au frais. L’addition EDF à la fin du mois doit être salée. Et dois-je parler de l’énormité qui consiste à imaginer deux planètes reliées par… un gigantesque immeuble de bureaux (si, si !), ce qui implique qu’elles ne tournent pas sur elles-mêmes. Comment dès lors concevoir qu’il y ait une alternance de jours et de nuits, qu’il y ait du vent et des nuages ? Le film regorge d’idées insolites de ce type dont la cohérence interne est très vite massacrée. Ce film se voudrait une fable sociale optimiste, habitée par une histoire d’amour sympathique et portée par une certaine puissance visuelle (le réal est qualifié de « visionnaire » dans la bande-annonce), mais toutes ces généreuses intentions tombent malheureusement à plat. Tout simplement, c’est un beau ratage.
Posted on: Sun, 02 Jun 2013 22:32:32 +0000

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