Villemomble : l’opération (bavure?) de police filmée par un - TopicsExpress



          

Villemomble : l’opération (bavure?) de police filmée par un habitant. A Villemomble (Seine-Saint-Denis), une mère de famille a perdu un oeil le 25 juin dernier au cours d’une intervention de police qui a dégénéré. Une vidéo réalisée par un voisin a été remise à l’IGS. Fatouma* reste le plus souvent allongée sur son canapé. Elle tient péniblement debout et son œil gauche la fait souffrir. L’hématome s’est estompé mais son œil n’est plus que boursouflure. « Mon œil est mort, et si je sors, je suis obligée de porter des lunettes parce que le soleil me brûle… Comment des policiers peuvent-ils se comporter comme ça? » questionne cette femme de 54 ans, hantée par cette soirée du 25 juin où deux de ses fils, Makan et Mohamed, ont été interpellés et elle blessée. Peut-être le ricochet d’un tir de flash-ball ou l’opercule d’une grenade de désencerclement. Ce sera à l’IGS, la police des polices, de le déterminer. Après deux jours de garde à vue pour violences et rébellion, les deux frères ont été remis en liberté. Une chose est sûre, l’intervention de police a dégénéré, comme en témoigne une vidéo amateur remise à l’IGS. Ce film tourné depuis la barre HLM Decauville, ne montre pas tout. On ne voit pas le début de l’intervention de police, qui tentait de mettre fin à un rodéo de moto, lequel avait commencé à Bondy, la ville voisine. Mais l’arrestation du motard, cité des Marnaudes, n’a pas eu lieu, empêchée par des assaillants qui se sont violemment interposés, selon le récit des policiers. Déclenchement de la « conférence de détresse » D’autres fonctionnaires arrivent à moto et on entend dire : « C’est bon, c’est pas lui. » Makan reste menotté. Arrive alors Mohamed, 21 ans. Il s’approche de son frère d’un pas pressé. On entend crier et on voit un policier utiliser sa bombe lacrymogène. Jet de gaz et coup sur la tête. Puis une déflagration. Mohamed est au sol, mais ce n’est qu’une dizaine de minutes plus tard qu’il sera interpellé et placé en garde à vue — il s’est vu prescrire huit jours d’ITT. Les policiers arrivent en nombre, vingt-huit voitures au total. Les premiers ont déclenché la « conférence de détresse », réservée aux situations délicates. Les tirs et les cris mettent en alerte le voisinage qui converge. La mère de Makan et de Mohamed descend aussi, sachant ses fils interpellés. A l’image, cette femme en boubou gris n’a pas l’air virulent. Un jeune élu UMP, Lahoussaine Biyoukar, qui affiche sa qualité d’élu, se fait asperger de lacrymogène. Les gaz dispersent les habitants, et c’est à ce moment qu’ont lieu les tirs de flash-ball. Fatouma est de dos, on la voit se prendre le visage dans les mains. « Il s’agit de violences policières graves, mes clients attendent que les responsabilités de chacun soient établies par la justice », estime Me Steeve Ruben, avocat de la mère de famille et de ses fils. Le parquet rappelait hier que l’enquête est confiée à un juge d’instruction, chargé d’y voir clair tant sur les violences policières ayant provoqué l’infirmité permanente de Fatouma que sur celles dénoncées par les policiers. L’un d’eux s’est vu prescrire cinq jours d’ITT. * Le prénom a été changé.
Posted on: Sat, 13 Jul 2013 12:02:07 +0000

Recently Viewed Topics




© 2015