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c est le retour de ces horreurs que vous voulez ? Alice CAILBAULT - 31738 Alice Gardelle naît le 1er avril 1906 à Paris. Son père, originaire de Charente, travaille chez Renault à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine - 92). En 1917, sa mère - qui a peur de la “grosse Bertha” (bombardements au canon sur la capitale) - quitte Paris avec ses quatre enfants. Réfugiée à Javrezac (Charente - 16), elle envoie Alice à l’école libre, puis, la guerre terminée, elle monte une petite entreprise de tricot artisanal où elle travaille avec ses filles. En 1926 à Paris, Alice épouse Louis Cailbault, ouvrier chez Renault et lui aussi originaire des Charentes. Ils ont une fille, Andrée, née la même année. En 1936, les époux retournent dans leur région d’origine : Louis Cailbault reprend le bail d’une ferme à la suite de son père, à Saint-Laurent-de-Cognac (Charente - 16)), petit village situé à cinq kilomètres à l’ouest de Cognac, à la limite des deux départements charentais. Mais Alice ne devient pas fermière : elle a une machine à tricoter et elle travaille pour des magasins d’abord, puis pour une clientèle privée qui devient assez importante. En juin 1940, Louis Cailbault est fait prisonnier à Dunkerque et conduit dans un Stalag en Allemagne. Alice reste seule à Saint-Laurent-de-Cognac avec sa fille Andrée, le père Gardelle, une vieille servante et un petit domestique. La laine est rare. Cette fois, elle est fermière. En juillet 1942, Margot Valina, son amie d’enfance, lui demande d’héberger des résistants, à l’occasion. Alice accepte. Le 12 août 1942, à cinq heures du matin, une quarantaine d’Allemands, venus dans deux camions, cernent la ferme Cailbault. Ils n’y trouvent rien, ni personne autre que les habitants. Des Francs-tireurs et partisans (FTP) y avaient encore couché la nuit précédente - veillée d’armes avant un sabotage. Alice et sa fille Andrée (dix-huit ans) sont arrêtées, emmenées à la Kommandantur de Cognac, d’où la fille est relâchée dans la matinée. Selon Charlotte Delbo, cette arrestation est consécutive à la trahison de Ferdinand Vincent, cadre de la résistance communiste, arrêté chez Annette Épaud le 28 juillet précédent et “retourné” par le commissaire Poinsot. Andrée Cailbault a témoigné après guerre que Vincent est venu la voir quelques jours plus tard en lui disant qu’il s’était trouvé avec sa mère à la Kommandantur. Cette apparence de liberté d’action est surprenante à ce moment précis pour un homme qui n’est pas officiellement libéré (une pseudo-évasion sera mise en scène à la mi-novembre 1942). Alice Cailbault est emprisonnée au fort du Hâ, à Bordeaux. Après l’arrestation de sa mère, Andrée Cailbault a fait marcher la ferme avec son grand-père maternel et une tante, sœur de sa mère, venue de Paris pour l’aider. Elle ravitaille régulièrement des familles de résistants et va porter les produits de la ferme jusqu’à Saintes. Le 16 octobre 1942, Alice Cailbault est parmi les 70 hommes et femmes - dont Ferdinand Vincent et 33 futures “31000” (les “Bordelaises” et les Charentaises) - transférés depuis le Fort du Hâ et la caserne Boudet de Bordeaux au camp allemand du Fort de Romainville, situé sur la commune des Lilas (Seine-Saint-Denis - 93), premier élément d’infrastructure du Frontstalag 122. Alice Cailbault y est enregistrée sous le matricule n° 961. Pendant trois semaines, les nouveaux arrivants sont isolés, sans avoir le droit d’écrire, puis ils rejoignent les autres internés (hommes et femmes étant séparés mais trouvant le moyen de communiquer). Début janvier 1943, Annette Épaud parvient à faire sortir clandestinement une lettre adressée à sa famille dans laquelle elle signale que les “Charentaises ignorent ce que sont devenus leurs hommes, arrêtés avec elles. Le 22 janvier 1943, cent premières femmes otages sont transférées en camions au camp de Royallieu à Compiègne (leurs fiches individuelles du Fort de Romainville indiquent « 22.1 Nach Compiègne uberstellt » : « transférée à Compiègne le 22.1 »). Le lendemain, Alice Cailbault fait partie du deuxième groupe de cent-vingt-deux détenues du Fort qui les y rejoint, auquel s’ajoutent huit prisonnières extraites d’autres lieux de détention (sept de la maison d’arrêt de Fresnes et une du dépôt de la préfecture de police de Paris). À ce jour, aucun témoignage de rescapée du premier transfert n’a été publié concernant les deux nuits et la journée passées à Royallieu, et le récit éponyme de Charlotte Delbo ne commence qu’au jour de la déportation… Mais Betty Jégouzo confirme ce départ en deux convois séparés, partis un jour après l’autre du Fort de Romainville. Toutes passent la nuit du 23 janvier à Royallieu, probablement dans un bâtiment du secteur C du camp. Au cours du trajet vers Compiègne, Alice Cailbaut parvient à transmettre un premier message à sa fille. Le matin suivant, 24 janvier, les deux-cent-trente femmes sont conduites à la gare de marchandises de Compiègne et montent dans les quatre derniers wagons (à bestiaux) d’un convoi dans lequel plus de 1450 détenus hommes ont été entassés la veille. Comme les autres déportés, la plupart d’entre elles jettent sur les voies des messages à destination de leurs proches, rédigés la veille ou à la hâte, dans l’entassement du wagon et les secousses des boggies (ces mots ne sont pas toujours parvenus à leur destinataire). Alice Caibault jette enore deux autres messages destinés à sa fille : un à Compiègne et un dernier au cours du trajet en France [1]. En gare de Halle (Allemagne), le train se divise et les wagons des hommes sont dirigés sur le KL Sachsenhausen, tandis que les femmes arrivent en gare d’Auschwitz le 26 janvier au soir. Le train y stationne toute la nuit. Le lendemain matin, après avoir été descendues et alignées sur un quai de débarquement de la gare de marchandises, elles sont conduites à pied au camp de femmes de Birkenau (B-Ia) où elles entrent en chantant La Marseillaise. Alice Cailbault y est enregistrée sous le matricule 31738. Le numéro de chacune est immédiatement tatoué sur son avant-bras gauche. Pendant deux semaines, elles sont en quarantaine au Block n° 14, sans contact avec les autres détenues, donc provisoirement exemptées de travail. Le 3 février, la plupart des “31000” sont amenées à pied, par rangs de cinq, à Auschwitz-I, le camp-souche où se trouve l’administration, pour y être photographiées selon les principes de l’anthropométrie de la police allemande : vues de trois-quart avec un couvre-chef (foulard), de face et de profil (la photo d’immatriculation d’Alice Cailbault a été retrouvée). Le 12 février, les “31000” sont assignées au Block 26, entassées à mille détenues avec des Polonaises. Les “soupiraux” de leur bâtiment de briques donnent sur la cour du Block 25, le “mouroir” du camp des femmes où sont enfermées leurs compagnes prises à la “course” du 10 février (une sélection punitive). Les “31000” commencent à partir dans les Kommandos de travail. Bientôt, ayant les jambes très enflées (œdème probable) et pouvant à peine marcher, Alice Cailbault est admise au Revier, l’« hôpital » du camp. Elle meurt au camp de femmes de Birkenau le 8 mars 1943. Au mois d’avril suivant, les parents reçoivent, par la mairie de Saint-Laurent-de-Cognac, un avis officiel d’Auschwitz : « Alice Cailbault décédée dans un hôpital le 8 mars 1943 et inhumée dans un cimetière en Allemagne. » source dev.memoirevive.org J’aime · · Partager · il y a 14 heures 27 personnes aiment ça.. 14 partages. Jeannine Ricart Pugliese merci pour vos témoignages il y a 13 heures · J’aime · 1.. Jeanluc Angot respect pour elle il y a 12 heures · J’aime · 2.. Lio Chr Repose en Paix Alice Cailbault il y a 2 heures via mobile · J’aime.. Laurent Douteau La ferme cailbaut est voisine de la maison de ma famille depuis le xviii ieme siecle.... il y a 10 minutes via mobile · J’aime.. Écrire un commentaire...
Posted on: Sat, 02 Nov 2013 00:51:11 +0000

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