commencement, se dit-il, était ce qui est : les montagnes et les - TopicsExpress



          

commencement, se dit-il, était ce qui est : les montagnes et les forêts ; les gîtes et les filons ; l’argile rouge, le blond sable, et la pierre blanche qui donnera la chaux. Il y avait aussi les bras musculeux des hommes, et les puissances massives des buffles et des bœufs. Mais il y avait, d’autre part, les coffres et les greniers des tyrans intelligents, et des citoyens démesurément enrichis par leurs négoces.cèdres et les cyprès se contentent de finir par la flamme ou par la pourriture, quand ils peuvent se changer en des poutres odorantes, et en des meubles éblouissants. Mais il faut encore moins que l’or des riches hommes paresseusement dorme son lourd sommeil dans les urnes et dans les ténèbres du trésor. Ce métal si pesant, quand il s’associe d’une fantaisie, prend les vertus les plus actives de l’esprit. Il en a la nature inquiète. Son essence est de fuir. Il se change en toutes choses, sans être changé lui-même. Il soulève les blocs de pierre, perce les monts, détourne les fleuves, ouvre les portes des forteresses et les cœurs les plus secrets ; il enchaîne les hommes ; il habille, il déshabille les femmes, avec une promptitude qui tient du miracle. C’est bien le plus abstrait agent qui soit après la pensée ; mais encore elle n’échange et n’enveloppe que des images, cependant qu’il excite et qu’il favorise la transmutation de toutes les choses réelles, les unes dans les autres ; lui, demeurant incorruptible, et traversant pur toutes les mains.selon ses moyens. Le Démiurge poursuivait ses desseins qui ne concernent pas ses créatures. La réciproque doit venir. Il ne s’est pas inquiété des soucis qui devaient naître de cette même séparation qu’il s’est diverti, ou bien qu’il s’est ennuyé de faire. Il vous a donné de quoi vivre, et même de quoi jouir de bien des choses, mais non point généralement de celles dont vous auriez précisément l’envie. Mais je viens après lui. Je suis celui qui conçois ce que vous voulez, un peu plus exactement que vous-mêmes ; je consumerai vos trésors avec un peu plus de suite et de génie que vous le faites ; et sans doute, je vous coûterai très cher ; mais à la fin tout le monde y aura gagné. Je me tromperai quelquefois, et nous verrons quelques ruines ; mais on peut toujours, et avec un grand avantage, regarder un ouvrage manqué comme un degré qui nous approche du plus beau.quelle grandeur ? — Et circonvenant de plus en plus mon esprit, je déterminais au plus haut point l’opération de transformer une carrière et une forêt, en édifice, en équilibres magnifiques !... Et je dressais mon plan, eu égard à l’intention des humains qui me payent ; compte tenu des localités, des lumières, des ombres et des vents ; choix fait de l’emplacement selon sa grandeur, son exposition, ses accès, ses tenants et aboutissants et la nature profonde du sous-sol... Puis, de matières brutes, j’allais composer mes objets tout ordonnés à la vie et à la joie de la race vermeille... Là-bas, immortel, — relativement aux mortels !... — Mais ici... Mais il n’y a pas d’ici, et tout ce que nous venons de dire est aussi bien un jeu naturel du silence de ces enfers, que la fantaisie de quelque rhéteur de l’autre monde qui nous a pris pour marionnettes !Me voici, dit le constructeur, je suis l’acte. Vous êtes la matière, vous êtes la force, vous êtes le désir ; mais vous êtes séparés. Une industrie inconnue vous a isolés et préparés selon ses moyens.
Posted on: Tue, 23 Jul 2013 12:41:59 +0000

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