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dernier sujet visité et revisité:Il existe depuis, mettons, la philosophie moderne, un courant philosophique que l’on peut appeler, pour le dire vite, « idéalisme ». Ce sens n’est pas celui qui nous entendons aujourd’hui ; un idéaliste n’est pas quelqu’un qui se berce de doux rêves, mais un penseur de la réalité de l’idée, et de la seule idée. Encore faut-il comprendre ce que signifie « idée » ; l’idée renvoie ici à toute production de notre esprit. Les représentations que nous avons du monde sont en ce sens des idées. La thèse de l’idéalisme est la suivante : la seule réalité est celle de nos représentations, autrement dit celle des apparences que nous avons l’impression de recueillir à partir d’une réalité qui nous serait extérieure. L’un des premiers à incarner cet « idéalisme » dans la pensée moderne est le philosophe anglais Berkeley (première moitié du 17e siècle). Bien loin de nier la réalité sensible, Berkeley entend prouver que rien n’existe au-delà du sensible, aucune matière, aucun monde extérieur matériel. Nous pouvons donc en le suivant nous contenter tout à fait de l’apparence sensible. L’être des choses se réduit à ce que nous en percevons. Selon sa formule, esse est percipi, «être, c’est être perçu ». Les sensations que nous avons, lesquelles produisent certaines représentations réalistes, ne sont qu’un certain langage de signes arbitraires (et c’est pour cela que Berkeley dira que Dieu dialogue en permanence avec nous par le biais de la perception), et non pas une doublure de la réalité. En allant vite, on dira que le film Matrix, illustre en partie l’idéalisme philosophique, dans la mesure où, dans le film, le monde tel que nous le connaissons est supposé tout entier relever de l’apparence. Matrix relève néanmoins de la tradition qui dénonce l’illusion réaliste, laquelle consiste, nous l’avons vu, à marquer la nécessité de construire une réalité plus authentique derrière le voile des apparences. Et en effet, dans le film la réalité est celle de la réduction des êtres humains par les machines au statut de carburant. C’est un film bouddhiste, quelque part, mais un bouddhisme où la réalité derrière « le voile des apparences » serait plus horrible que le règne de l’apparence.
Posted on: Sat, 27 Jul 2013 15:03:55 +0000

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