#factchecing Réponse à Erwann Gaucher cf. statut précédent. - TopicsExpress



          

#factchecing Réponse à Erwann Gaucher cf. statut précédent. javais publié ça sur Le Post en novembre 2011 (15000 vues) mais archives indisponibles (et pas de back up grrr !) A signaler que ce post mavait valu quelques ennuis en interne - je critiquais implicitement Sarkozy parait-il, selon quelques hiérarques !!! , mais javais eu l’autorisation de publier de mon N + 1 - On na donc pas encore beaucoup avancé ;^( Le dernier mot … ou le pouvoir de contredire Une question éludée. Une assertion invérifiable sur le champ. Une contrevérité assénée en toute sérénité. De la langue de bois en toute liberté… Quoi de plus frustrant pour un citoyen téléspectateur de voir régulièrement le journaliste baisser pavillon devant le politique, l’information s’incliner devant la communication, le storytelling s’imposer aux faits. Les réseaux sociaux aujourd’hui donnent un terrain d’expression réactif à ce reproche récurrent. Repaire de journalistes et de commentateurs passionnés de la chose publique, Twitter s’en est encore donné à cœur joie mardi soir en fustigeant ou en moquant la « faiblesse » individuelle de nos confrères. De quoi mourir de rire, souvent, de quoi rester dubitatif parfois ! Des journalistes soumis ? Car c’est oublier un peu vite une évidence. Parmi d’autres facteurs plus culturels, c’est bien le temps réel lui-même qui est le premier facteur de déséquilibre entre politiques et journalistes. En direct, il est beaucoup plus facile de dire que de contredire. On peut dire approximativement, on ne peut contredire que précisément. Une difficulté objective dont les politiques savent user et abuser. Sans compter que contredire le propos d’une parole partisane, c’est aussitôt risquer l’accusation de prendre parti pour l’autre camp. En direct, la disponibilité n’est pas maximale. L’attention est souvent portée sur la question d’après et la gestion du temps. L’oreillette distrait, la mésaventure d’Elise Lucet face à Jean Paul Guerlain dans le 13 h de France 2 du 15 octobre le souligne info.france2.fr/france/jean-paul-guerlain-derape-puis-s-excuse-65407762.html Difficile d’être pugnace dans ces conditions ! Alors quelqu’un pour prendre la place de David Pujadas, de Claire Chazal ou Michel Denisot ? Qui est certain de faire mieux ? Combien de « twittos » ont sourcé, dans l’instant, les références de leur indignation ? Bien sûr, l’équation personnelle à un rôle à jouer. Et il y a mieux à faire. On peut se souvenir d’un Claude Sérillon, alors présentateur du 20 h de France 2 (c’était peut-être Antenne 2, c’est dire !) lâcher un retentissant « Faux !» en retour plateau après un diffusion d’un propos ministériel (pas retrouvé). Ou de la pugnacité d’une Véronique Auger (France 3) déstabilisant un jour la parole présidentielle par la simple capacité à reposer 3 fois une question sur le prix du gaz ! Ou encore de la pertinence très personnelle de certaines questions d’Audrey Pulvar demandant par exemple à Nicolas Sarkozy combien il fallait de contrôles d’identité pour obtenir le chiffre revendiqué de 30 000 reconduites à la frontière ! Mais ces exemples sont (trop) rares et ponctuels. Au final, c’est un fait, ce sont les politiques qui ont toujours le dernier mot. Le public contradicteur ? Une parade à ce déséquilibre structurel a été tentée avec le recours de l’expression directe des citoyens. L’idée était de confier cette mission de contradiction au public, à des « vraies gens ». Pour le meilleur, Jacques Chirac face aux jeunes sur TF1 en avril 2005 persee.fr/web/revues/home/prescript/article/colan_0336-1500_2006_num_148_1_4597 (les dispositifs ont été plus « maîtrisés » par la suite !), pour le plus insignifiant, les ambitions marketing du nouveau JT participatif de Direct 8. lenouveaujournal.fr/ . Mais à ce jour, malgré de multiples expériences, aucune formule de rééquilibrage de la parole politique ne s’est durablement imposée. « Le dernier mot » Face à des politiques de mieux en mieux préparés et qui ont d’autant plus d’aplomb qu’ils choisissent le plus souvent leur terrain, on peut toujours imaginer un mode de préparation éditoriale collectif plus performant, à la hauteur de celui de nos interlocuteurs. Mais le rééquilibrage souhaitable ne passera sans doute pas par le direct. L’idée serait de se donner une marge de manœuvre, de redonner un peu de temps au temps journalistique et donc un vrai pouvoir de contradiction. « Le dernier mot » pourrait être ainsi le titre d’une rubrique de conclusion. Une rubrique nourrie par une « force de réaction rapide » chargée de se documenter pendant l’émission pour permettre de revenir sur où pourquoi pas d’appuyer des propos tenus pendant la première partie du débat. Une rubrique bien sûr multi supports, multi médias. Hier, cette « force de réaction rapide » aurait pu se concevoir au sein des communautés éditoriales traditionnelles (journalistes, documentalistes, experts). Aujourd’hui, impossible de faire l’impasse sur les nouveaux médias. Le développement des réseaux sociaux, la capacité d’expertise de la blogosphère, la ressource documentaire du web représentent un potentiel d’informations et de contribution sans précédent. Trouver la bonne alliance entre les journalistes et la capacité contributrice de chacun, enrichir le débat public, redonner sa place à la contradiction. C’est ce à quoi nous nous essayons ci même. Avec La Place Publique et son écosystème (blog, réseaux sociaux, événements web), nous avons commencé à engager la conversation avec vous. Et nous avons encore beaucoup de choses à nous dire. Pascal Ménigoz Journaliste. FTV Référent éditorial web et nx supports Information de Proximité
Posted on: Thu, 07 Nov 2013 14:41:04 +0000

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