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la suite... Les Juifs comme Nazis Nier ou minimiser l’Holocauste favorise l’émergence d’un autre thème favori — selon lequel les Juifs, loin d’être victimes des Nazis, étaient leurs collaborateurs et perpétuent aujourd’hui leur tradition. Les caricatures dépeignant des Israéliens et d’autres Juifs en uniformes de style nazi et arborant des swastikas [croix gammées] sont désormais courantes. Elles complètent les nez crochus et les dents aiguisées dégoulinant de sang. Le souvenir des victimes juives et des admirateurs arabes du Troisième Reich est totalement effacé. Pour préserver cette interprétation de l’histoire, une certaine dose de contrôle est nécessaire, et elle s’étend même jusqu’au divertissement. La liste de Schindler, film qui dépeint la souffrance des Juifs sous la férule nazie, est interdit dans les pays arabes. Même Le jour de l’indépendance, qui n’a rien à voir avec les Nazis ni avec le Moyen-Orient, a été dénoncé dans les milieux arabes parce qu’il a un héros juif, ce qui est inacceptable. Le film n’a obtenu l’autorisation de diffusion au Liban qu’après que les censeurs aient fait disparaître tous les signes de la judéité du héros — la calotte, la prière en hébreu, l’apparition momentanée d’Israéliens et d’Arabes travaillant côte à côte dans un village frontalier du désert. Un officier de du Hizballah, chargé des relations avec la Presse a expliqué ce qu’il reprochait au film. « Ce film présente et met en valeur les Juifs comme un peuple très humain. Vous diffusez des images fausses à leur sujet. » [16] Alors que des visites dans les librairies arabes ou les librairies religieuses de Turquie révèlent un large éventail de littérature antisémite, il n’existe aucune sorte de correctif. Le lecteur arabe qui cherche conseil à propos de matières telles que l’histoire, la religion, la pensée et la littérature juives ne trouvera pratiquement rien de disponible. Quelques matériaux sur l’Israël moderne (par exemple, celui de l’ancien Centre de Recherches sur la Palestine, à Beyrouth) sont présents, comme il se doit. Mais la majeure partie de ce qui est disponible se résume ou bien à de la propagande sinistre, ou est utilisé à cette fin. Les traductions de l’hébreu sont rares et concernent principalement trois catégories: récits d’espionnage israélien, mémoires de dirigeants israéliens (Rabin, Peres, Netanyahu), mais elles sont accompagnées d’introductions, de notes explicatives, et de commentaires rédigés par des Juifs anti-sionistes et anti-Israéliens. SIGNES D’AMÉLIORATION Les traités de paix négociés et signés entre les gouvernements demeureront froids et formels, et ne constitueront guère plus qu’une cessation d’hostilités, tant que la paix ne sera pas établie entre les peuples. Aussi longtemps qu’un cri strident de fureur et de haine reste la forme normale de communication, une telle paix a peu de chances d’accomplir beaucoup de progrès. Mais il y a quelques signes d’amélioration, d’ébauches d’un dialogue. Des hommes d’Etat, des militaires et des hommes d’affaires ont été en contact avec leurs homologues israéliens, et certains de ces contacts ont survécu jusqu’ici au changement du gouvernement en Israël. Les intellectuels se sont montrés plus récalcitrants, mais même parmi eux, il y a eu des signes de changement. Quelques âmes courageuses ont bravé la dénonciation de leurs collègues plus inflexibles pour rencontrer publiquement des Israéliens, voire, en quelques rares occasions, pour visiter Israël. Un certain nombre d’intellectuels arabes ont exprimé leur inquiétude et leur répugnance pour l’antisémitisme haineux qui affecte tellement le débat sur le conflit arabo-israélien. Le procès de Roger Garaudy, à Paris, en février 1998, pour violation du Loi Gayssot, qui, en France, considère la négation de Holocauste comme un délit pénal, a suscité de fortes réactions dans le monde arabe. En général, on a assisté à l’expression passionnée d’une forte approbation morale et essentielle. Mais il y eut aussi quelques voix discordantes. Dans le premier d’une série d’articles condamnant le culte de Garaudy, Hazim Saghiya attira l’attention sur le contraste entre les critiques occidentales et les critiques arabes du procès de Paris. Les critiques occidentaux ont pris position pour la liberté d’expression, même s’agissant d’idées odieuses. Les critiques arabes, a-t-il fait observer, se sont peu souciés, dans l’ensemble, de la liberté d’expression; ce qu’ils aimaient c’étaient les idées de Garaudy. [17] Plusieurs autres auteurs de la Presse arabe ont exprimé leur désapprobation du culte de Garaudy, et plus généralement, de la négation de l’Holocauste. Il y eut d’autres signes d’espoir. En janvier 1997, un groupe d’Egyptiens, de Jordaniens, et de Palestiniens, y compris des intellectuels, des avocats, et des hommes d’affaires, a rencontré un groupe semblable d’Israéliens à Copenhague et a accepté « de créer une alliance internationale pour la paix entre Arabes et Israéliens ». Leur déclaration ne se limite à de pieuses généralités, mais discute en détail de certaines des questions spécifiques en jeu. Inutile de préciser que les participants arabes à cette entreprise ont été dénoncés et insultés par plusieurs de leurs collègues, qui les ont qualifiés de dupes, traîtres, ou pire. Un incident récent a réveillé l’inquiétant souvenir du coup de folie du gendarme égyptien, Sulayman Khatir, qui, en 1985, tira sur des visiteurs israéliens, tuant plusieurs d’entre eux et en mutilant neuf autres. Il a également suscité une réaction encourageante d’opposition. Le 13 mars 1997, un soldat jordanien, Ahmad Daqamsa, ouvrait soudain le feu sur une groupe d’écolières israéliennes en excursion, tuant sept enfants et en blessant plusieurs autres, avant d’être maîtrisé par ses collègues. Quelques jours plus tard, dans un geste de contrition et de compassion, le Roi Hussein de Jordanie se rendit en Israël et téléphona en personne aux familles endeuillées pour leur présenter ses condoléances. Les réactions en Jordanie ont été mitigées. Un partie du peuple jordanien s’est joint aux Israéliens pour applaudir à cet acte de courage, de décence humaine et d’élévation d’esprit. D’autres, tout en condamnant les meurtres, ont estimé excessive la réaction du roi. D’autres enfin ont été jusqu’à faire, de la maison du meurtrier, un endroit de pèlerinage. Mais rien n’égala l’épanchement lyrique de soutien qui, pour un temps, fit de Sulayman Khatir un héros national populaire, et même intellectuel, en Egypte. Un contact plus étroit entre les deux sociétés peut donner lieu à des résultats intéressants, voire précieux. Israël, avec tous ses défauts, est une société ouverte et démocratique. Un million d’Arabes sont citoyens israéliens; deux millions de Palestiniens ont vécu ou vivent sous autorité israélienne. Cette autorité a souvent été dure et arbitraire, mais si on la mesure à l’aune des normes de la région, elle a, dans l’ensemble, été bienveillante. Deux incidents opposés fournissent une piste pour un changement possible. Pendant l’Intifada, un jeune garçon arabe a eu le poignet brisé à coups de matraque par un soldat israélien. Il est apparu le jour suivant, bandé sur son lit d’hôpital, pour dénoncer l’oppression israélienne… à la télévision israélienne. En 1997, un avocat de Gaza a proposé à un journal palestinien un article relatant l’enquête menée par la police israélienne sur le Premier ministre et d’autres membres du gouvernement israélien, et il a proposé que des procédures semblables soient adoptées par l’Autorité Palestinienne. Le rédacteur en chef du journal n’a pas publié l’article ; par contre, il l’a transmis au procureur général [palestinien], qui a ordonné l’arrestation et l’emprisonnement de son auteur. Un nombre croissant d’Arabes voient cela, et certains même le soulignent Le fait que la seule investigation publique sur le massacre de Sabra et de Shatila ait été l’enquête judiciaire menée en Israël n’est pas passé inaperçu. Aucune investigation de cette nature n’a été réalisée dans un quelconque pays arabe. L’auteur principal du massacre, Elie Hobeika, chef de la milice chrétienne libanaise, alors alliée d’Israël, est passé plus tard dans le camp syrien et a été, ces dernières années, un membre respecté du gouvernement d’obédience syrienne à Beyrouth. Les élections pour l’Autorité Palestinienne, qui ont eu lieu en janvier 1996 et ont été louées comme étant les plus libres et les plus honnêtes qui se soient tenues dans le monde arabe, on tranché d’autant plus nettement avec la parodie d’élection qui avait eu lieu un peu plus tôt au Liban, en présence d’un voisin différent [la Syrie]. L’Institut Royal pour les Etudes Interreligieuses d’Amman, sous le patronage du prince royal Hassan, s’intéresse tant au judaïsme qu’à l’Islam et au christianisme. Il a invité des savants juifs d’Israël et d’ailleurs à contribuer à ses activités et à son journal en langue anglaise [18]. Cette tentative de présenter la croyance et la culture juives en termes objectifs, et même de permettre à des Juifs de parler d’eux-mêmes, est rare, et peut-être unique, dans le monde musulman. Le dernier mot revient à ‘Ali Salim, l’un des premiers intellectuels égyptiens à avoir osé visiter Israël. Il a déclaré: « J’ai constaté que l’accord entre les Palestiniens et les Israéliens était un moment rare de l’histoire. Un moment de reconnaissance mutuelle. J’existe et vous existez également. J’ai le droit de vivre ; vous l’avez aussi. C’est une route dure et longue. Sa phase finale est la liberté et les droits de l’homme. Elle ne sera pas jonchée de roses, mais en butte à la lutte et à la résistance. On ne peut faire la paix en se contentant d’en parler. Il n’y a pas d’autre issue que d’aller de l’avant, de réaliser la paix en actes et pas uniquement en paroles. » [19]
Posted on: Wed, 10 Jul 2013 02:46:43 +0000

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