leurrer, que je pressentisse ce qu’il fallait et ce qu’il ne - TopicsExpress



          

leurrer, que je pressentisse ce qu’il fallait et ce qu’il ne fallait pas exiger d’une vérité trop jeune encore, et trop délicate pour supporter toutes les rigueurs d’un long interrogatoire.de croître, et pendant des heures, m’exerça. J’avais beau respirer délicieusement, et laisser se réjouir mes regards des brillantes beautés de l’étendue, toutefois je me sentais le captif d’une pensée à exposer... Mais à mesure que je m’approche, et me trouvant tout près de la dire, la pudeur me saisit, et je ressens quelque vergogne à te faire connaître cette naïve production de mon âge d’or.possédons la question et la réponse ; ou plutôt nous possédons surtout la réponse, et, sentant que nous l’avons, nous négligeons de poser la question... Suppose donc que je considère une chose très familière, comme une maison, une table, une amphore ; et que je feigne quelque temps d’être un homme tout à fait sauvage et qui n’aurait jamais vu de tels objets, je pourrais bien douter si ces objets sont de fabrication humaine... Ne sachant à quoi ils peuvent servir ni même s’ils sont de quelque usage à quelqu’un ; et n’étant, d’ailleurs, renseigné par personne, il faudrait bien que j’imagine le moyen d’apaiser mon esprit à leur sujet...l’intérieur des terres, comme quelqu’un en qui les pensées, après une longue agitation dans tous les sens, semblent enfin s’orienter ; et se composer dans une seule idée, engendrant du même coup pour son corps, une décision de mouvement bien déterminé et une allure résolue...moitié courant, je raisonnais ainsi : un arbre, chargé de feuilles, est un produit de la nature. C’est un édifice dont les parties sont les feuilles, les branches, le tronc et les racines. Je suppose que chacune de ces parties me donne l’idée d’une certaine complexité. Je dis maintenant que l’ensemble de cet arbre est plus complexe que l’une quelconque de ses parties.Je pensais, comme je le pouvais, à un degré de l’ordre et de la distribution des parties, et des éléments assemblés pour former un être... Mais tous ces êtres dont j’ai parlé sont de ceux que produit la nature. Ils s’accroissent, de façon telle que la matière dont ils sont faits, les formes qu’ils revêtent, les fonctions qu’ils comportent, les moyens qu’ils possèdent de composer avec les localités et les saisons, soient liés entre eux invisiblement par de secrètes relations ; et c’est là peutêtre ce que veulent dire ces mots : « produit par la nature ». Mais quant aux objets qui sont œuvres de l’homme, il en va tout autrement. Leur structure est... un désordre !suffit au logicien, ce sont ses relations et sa suite ; et comme l’un néglige la rigueur, l’autre, les ornements. Et de même, dans l’ordre matériel : une roue, une porte, une cuve, demandant telle solidité, tel poids, telles facilités d’ajustement ou de travail ; et si le châtaignier, ou l’orme, ou le chêne y sont également (ou presque également) propres, le charron ou le menuisier les emploieront à peu près indifféremment, ne regardant qu’à la dépense. Mais tu ne vois pas dans la nature le citronnier produire des pommes, quoique, peut-être, cette année-là, elles lui coûteraient moins cher à former que des citrons.
Posted on: Tue, 23 Jul 2013 11:49:19 +0000

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