(mercredi 26 juin, chapitre 14 suite donc (il est long ce chapitre, lol)) La lumière du jour, là-bas. Juste un petit point d’or. L’envie de courir saisit Olie aux tripes, le soleil lui manquait tant ! Sa sœur aussi. Elle retint ses larmes et ralentit par égard pour ses protecteurs. Le cercle s’élargit et l’air se réchauffa tandis qu’ils approchaient du but. La jeune Herrienne prit le temps d’apprécier finalement. – Il est midi, déclara Ozy. Comment le savait-il ? Les mutants entrèrent dans l’ombre de la paroi et évoluèrent en file unique. – Le soleil nous brûle, expliqua Ocab. Olie, concentrée sur l’ouverture, ne l’entendit pas. Elle plissa les yeux et comprit ce qui clochait ; quelque étrangeté découpait le ciel en carrés serrés. – C’est bouché ! s’exclama-t-elle avec angoisse. – Mais non, c’est le filet électrifié. – À quoi ça sert ? – Il empêche les lays d’entrer. Ils arrivèrent enfin devant un entrelacs de fils brillants. Ozy lui conseilla de ne pas le toucher puis traversa la lumière en courant pour rejoindre le mur opposé et se réfugia dans l’ombre d’une cache. Il ouvrit une boîte fixée sur la paroi. – C’est bon, dit-il. Olie s’assit près du vide et observa le paysage. Les rails des anciens s’avançaient sur un pont interrompu quelques centaines de pas plus loin. En contrebas, s’étendaient des ruines à perte de vue. À plusieurs rues sur sa droite, une route surélevée filait vers le sud. Son regard revint sur ce pont cassé, il s’y perdit. Derrière elle, dans l’ombre, les mutants conversaient à voix basse. Bien plus tard, Ocab la ramena à la réalité en lui proposant quelques fruits à demi gâtés qu’elle mangea en contemplant l’arrivée de Zaïa sur l’astre. Puis, le vent se leva et la nostalgie serra son cœur. Iria lui manquait. Les visages des grands-pères et des grands-mères défilèrent dans sa mémoire. Elle se sentait lâche de les avoir abandonnés. Tout ça parce qu’elle voulait trouver l’amour. Revinrent aussi les instants de bonheur avec son père. Disparu. Et sa mère. Morte également. Et Tiala ? Allait-elle la perdre ? La culpabilité lui serra les tripes, les larmes jaillirent. L’enfant mutant traversa les lueurs orangées et posa les mains sur ses épaules. Petit garçon si frêle, si léger qu’elle le perçut à peine. – Je viens avec toi, dit-il doucement. – Pourquoi ? renifla-t-elle. – Mon père m’a choisi pour remettre son message à Graam. Sans savoir pourquoi, elle se sentit soulagée de ne pas voyager en solitaire. Soudain, un mouvement attira son œil. Le convoi sortait d’Olora. – Regardez ! s’exclama-t-elle. Vous aviez raison, la milice accompagne le départ des Herriens. – Cache-toi ! ordonna Ozy.
Posted on: Wed, 26 Jun 2013 20:51:15 +0000
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