portrait de Snowden à la Demeure du Chaos En Russie, les bons - TopicsExpress



          

portrait de Snowden à la Demeure du Chaos En Russie, les bons baisers de Snowden Récit L’ex-analyste de la NSA, qui distille des révélations sur l’espionnage des services américains et britanniques, s’est enfui de Hongkong avec l’aide de WikiLeaks. Il pourrait quitter Moscou aujourd’hui. Destination finale : l’Equateur. Par LORRAINE MILLOT Washington, de notre correspondante Pendant quelques heures au moins, Moscou a pu s’arroger, hier, le statut de nouvelle capitale du monde «libre», qui résiste à l’espionnage systématique et clandestin pratiqué par les Etats-Unis. Les caméras du monde entier étaient braquées hier sur l’aéroport Cheremetievo où est arrivé Edward Snowden, jeune Américain en fuite de son pays avec des révélations fracassantes sur les pratiques cachées de la NSA (National Security Agency), l’agence chargée du renseignement électronique. Alors même que les Etats-Unis venaient de l’inculper pour «espionnage» et demandaient son extradition à la Chine, Snowden a pu prendre hier un vol Aeroflot de Hongkong jusqu’à Moscou. Selon l’agence russe Interfax, il ne serait là toutefois qu’en transit, avant de repartir aujourd’hui pour Cuba puis le Venezuela. L’Equateur a annoncé de son côté qu’Edward Snowden avait déposé une demande d’asile politique. Ancien agent de la CIA et de la NSA, Edward Snowden a quitté les Etats-Unis le 20 mai, emportant avec lui quantité de documents secrets montrant que son pays se livre à l’espionnage systématique d’Internet et des appels téléphoniques dans le monde entier. Depuis début juin, il narguait son pays à Hongkong, distillant dans la presse locale et internationale ses révélations sur les pratiques clandestines de la NSA pour laquelle il travaillait dernièrement comme contractant. En vertu d’un traité bilatéral d’extradition, Washington avait demandé à Hongkong de lui livrer le jeune homme. «Hongkong a été par le passé un bon partenaire en matière d’application de la loi, et nous attendons d’eux qu’ils respectent le traité, dans ce cas aussi», soulignait le conseiller à la sécurité d’Obama, Tom Donilon. Les autorités de Hongkong ont prétendu hier n’avoir pas reçu tous les documents qu’elles demandaient au sujet de Snowden. Selon ABC, les Etats-Unis sont d’autant plus furieux qu’ils avaient révoqué la veille le passeport du jeune homme et en avaient informé la Chine. Fibre optique. Sa fuite a été organisée avec l’assistance de WikiLeaks, a fait savoir l’organisation de Julian Assange, déjà célèbre pour ses révélations de documents secrets compromettants pour le gouvernement américain. Une représentante de WikiLeaks, Sarah Harrison, était présente aux côtés de Snowden sur le vol Hongkong-Moscou. Durant son séjour d’un mois dans la ville, Snowden a surtout convaincu Pékin et Moscou de l’intérêt de ses révélations. «Le gouvernement américain vole des millions de textos en piratant les principales compagnies chinoises de téléphonie portable», s’indignait ce week-end le South China Morning Post, se fondant sur une interview réalisée avec Snowden et des documents fournis par l’ancien analyste. La NSA s’est aussi attaquée à la prestigieuse université Tsinghua, basée à Pékin, rapportait le journal. Lors d’une de ses dernières attaques, en janvier, l’agence américaine s’en serait pris à 63 ordinateurs et serveurs de l’université, qui héberge aussi l’un des principaux réseaux d’informations scientifiques chinois, le Cernet, a expliqué Snowden au South China Morning Post. Les dernières révélations égrenées par le fugitif sont aussi dévastatrices pour les services britanniques, complices des grandes oreilles américaines. Le Government Communications Headquarters (GCHQ, service de renseignement électronique du gouvernement britannique) s’est procuré un accès secret aux câbles en fibre optique qui relient l’Europe aux Etats-Unis, affirme le Guardian, en se fondant sur des documents montrés par Snowden. «Le Royaume-Uni joue un rôle majeur, a expliqué le jeune homme aux journalistes du quotidien qui ont pu l’interroger avant son envol à Moscou. Ils sont pires que les Américains.» Selon le Guardian, ces données volées ne serviraient pas seulement à traquer les terroristes mais aussi à la lutte contre le «crime organisé» et même à veiller au «bien-être économique» de la nation, c’est-à-dire à l’espionnage économique. L’intitulé même de deux programmes du GCHQ dévoilés par le journal - «maîtriser Internet» et «l’exploitation des télécommunications mondiales» - semble bien indiquer une volonté de collecte et d’analyse systématique des communications mondiales. Cette intention est confirmée aussi par une citation du directeur de la NSA, le général Keith Alexander, en visite à Menwith Hill en juin 2008, la principale base d’écoutes des Britanniques et des Américains au Royaume-Uni. «Pourquoi ne pouvons-nous pas capter tous les signaux tout le temps ? Voilà qui ferait un bon projet d’été pour Menwith Hill», se serait enquis le général, selon un document du GCHQ publié par le Guardian. Quelques jours plus tôt, le quotidien britannique a aussi dévoilé que le GCHQ avait espionné les chefs d’Etat et ministres invités à deux sommets du G20, à Londres, en 2009. Dans des documents internes divulgués par Snowden, le GCHQ se vante d’avoir pu ainsi «informer les ministres britanniques» en temps réel, en espionnant les Blackberry de leurs hôtes. «Pour la première fois, les analystes avaient un tableau vivant, constamment et automatiquement mis à jour, de qui parlait à qui», rapporte un de ces documents, se félicitant de l’avantage ainsi assuré aux diplomates de la Couronne. Déni. Pour plusieurs anciens de la NSA, qui dénoncent depuis des années déjà les dérives de l’agence, ces révélations confirment leurs pires craintes. «Ce qui est nouveau, c’est que Snowden a maintenant apporté des documents prouvant que la NSA procède bien à cette surveillance systématique d’Internet et des appels téléphoniques aux Etats-Unis même», décrypte William Binney, un précédent «lanceur d’alerte» qui a quitté la NSA en 2001, scandalisé par cet espionnage intérieur. «Il devient maintenant de plus en plus difficile pour les autorités américaines de nier qu’elles ont bien ces outils à leur disposition. En mars 2011, le directeur du FBI lui-même, Robert Mueller, a déclaré avoir accès à une large base de données du ministère de la Défense, c’est-à-dire de la NSA, dans laquelle il peut récupérer tous les mails d’un suspect», insiste-t-il. Jusqu’à présent, Barack Obama s’est pourtant enfermé dans le déni, assurant que l’espionnage d’Internet ne vise que les citoyens «étrangers» et «non-résidents» aux Etats-Unis. Pour William Binney, fort de ses trente et un ans d’ancienneté à la NSA, le président américain «ment» là ouvertement à ses concitoyens. Un soupçon gravissime, mais qui risque encore d’être étouffé aux Etats-Unis, maintenant qu’Edward Snowden s’est placé entre les mains des services chinois et russes liberation.fr
Posted on: Tue, 25 Jun 2013 18:59:47 +0000

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