À vous entendre, on a l’impression que chaque sujet contemporain, dans les pays occidentaux, est un peu schizophrène: bénéficiant du marché tout en étant exploité par ce dernier, il se trouve simultanément du côté de l’empire et de la multitude. Comment dépasser cette contradiction? Antonio Negri : C’est une contradiction aussi ancienne que le capitalisme. Marx comparait déjà l’ouvrier à un frei Vogel, un oiseau libre: tout en construisant son nid, il vole de-ci, de-là. C’est précisément parce que vous vous sentez libre que vous êtes plus productif qu’un esclave, privé de toute liberté. Plus le travail est immatériel, intellectuel, plus la liberté de pensée est nécessaire pour être productif. Il faut posséder un certain niveau d’éducation, pouvoir manifester une certaine autonomie de décision. Il y a donc une raison d’espérer: la liberté est entrée dans la tête de la multitude!
Posted on: Wed, 31 Jul 2013 21:04:11 +0000
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