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...... Ça ne devrait jamais arrivée ses choses là! À ceux qui sont dans le même bateau, prenez votre courage et partez! La vie vaut la peine... Lettre qui donne le frisson :( Cher mari qui m’a battue toute ma vie, J’espère que tu liras au complet cette lettre que je t’adresse. Les larmes coulent sur mon clavier. Je ne vois rien, mais je tape. Je ne t’en veux plus pour les coups. Je t’en veux parce qu’à cause de toi, j’ai jamais pu être normale. J’ai eu mon baptême à 22 ans. Quand t’es une femme battue, ton baptême, c’est la première fois que ton mari te varge dedans. Je me souviens de tes ongles qui pénètrent la chair de mon cou. Du souffle que j’ai perdu quand tu m’as soulevée du plancher. Du long sillement qui a envahi mon oreille gauche quand le derrière de ma tête a décidé de laisser son empreinte dans le gypse du mur. De moi qui perds connaissance. Pis de moi qui reprend connaissance, à plat ventre, la face écrasée contre la céramique des toilettes, l’œil gauche encore ouvert et le nez pu comme y’était. Pu jamais y sera comme y’était. J’me souviens avoir nettoyé mon sang. C’était ça le plus humiliant, nettoyer mon propre sang. J’t’en voulais quasiment pas de m’avoir battue, je t’aimais trop pour ça. J’t’en voulais plus de pas avoir nettoyé. C’aurait été la moindre des choses. C’était ton dégât. J’étais ton dégât. Ariane, notre fille, la seule belle chose que tu m’aies donnée. Elle était debout, dans le cadre de porte. Elle me fixait. Quand t’es une mère normale, tu souris pour sourire. T’as pas besoin de raison pour sourire. Mais quand t’es une mère battue, tu souris pour rassurer. Tu souris pour camoufler. Quand t’es une mère normale, tu peux sourire à pleine bouche. Mais moi, sourire, ça me faisait mal, parce que ma lèvre était fendue de l’extérieur après avoir embrassé ta jointure et fendue de l’intérieur après avoir embrassé mes propres dents, celles qui ont encaissé le choc de ton « amour ». L’amour. L’osti d’amour. Un jour, après que tu m’aies ruée de coups de poings, tu t’es coupé la jointure. J’ai accouru chercher une serviette pour ta main. Pas pour le nez que tu venais d’ensanglanter. Pour ta main. Quand t’es une femme battue, à chaque fois tu te dis que c’est la dernière fois. Et tu te crois, parce que t’es conne. Mais tu l’sais que c’est faux, parce que dans l’fond, t’es pas conne. Tu l’sais que quand t’es une femme battue, t’as pas de fin heureuse. T’as pas de pause. Juste des courts moments de répit qui marquent une séparation entre deux sessions de toi qui me fracasse les côtes avec tes poings. Puis, quand tes poings étaient exténués de me battre, t’utilisais c’qui se trouvait sous ta main : le bout pointu du fer à repasser. Une bouteille de vin vide. Le grille-pain. Quand t’es une femme battue, cher mari qui m’a battue toute ma vie, t’es consciente de ta fragilité. Et y a rien comme le bruit unique d’une poêle en acier inoxydable qui fracasse tes os à répétition pour te l’rappeler, que t’es fragile. Quand t’es une femme battue, ton instinct de survie est toujours à « ON », t’apprends à voir le déclic. Le déclic, dans le jargon des femmes battues, c’est la fraction de seconde durant laquelle le regard de ton bourreau se transforme pour te faire comprendre que tu t’apprêtes à en manger une. T’as pas besoin de tes deux yeux pour le voir, le déclic. La preuve: grâce à toi, j’vois juste de l’œil gauche, et c’était assez pour le voir, le déclic. Quand t’es une femme normale, tu te tiens avec d’autres femmes normales et vous vous échangez des recettes de Ricardo. Quand t’es une femme battue, tu te tiens avec d’autres femme battues et vous vous échangez des trucs sur comment moins vous faire battre. Quoi ne pas dire. Comment se placer pour mieux encaisser les coups. Comment ne pas mourir. Quand t’es une femme battue, des jokes comme « Bats ta femme : si tu sais pas pourquoi, elle, elle le sait », ça te fait pas rire. Ça te fait couper tes cuisses avec du fil à pêche. Quand t’es une femme battue, tu passes ta vie à te dire que c’est pas si simple de prendre tes choses et partir. Oui, c’est simple : si t’es une femme battue, prends tes choses et pars. Aujourd’hui. J’aurais voulu partir, cher mari qui m’a battue toute ma vie. J’aurais voulu partir avec ma vie avant que ce soit toi qui partes avec. Mais là, c’est trop tard, t’es mort avant-hier matin. Et aujourd’hui, je t’écris. Aujourd’hui, je peux le dire à tout le monde : j’ai 68 ans et aujourd’hui, j’ai plus de menottes, aujourd’hui, je suis une ex-femme battue et aujourd’hui, c’est le premier jour du reste de ma vie.
Posted on: Sun, 27 Oct 2013 03:40:46 +0000

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