ATTENTION, LA COMPÉTITIVITÉ DES ENTREPRISES A CHANGÉ! PAR - TopicsExpress



          

ATTENTION, LA COMPÉTITIVITÉ DES ENTREPRISES A CHANGÉ! PAR JOSÉ MIGUEL ZALDO Ancien président de Tavex et Settavex, José Miguel Zaldo est aujourd’hui entrepreneur et professeur “Une entreprise est compétitive si celle-ci est capable d’atteindre ses objectifs en termes de chiffre d’affaires avec un niveau de rentabilité suffisant pour maintenir un rythme de croissance soutenu”. En marge de cette définition académique, je préfère opter pour une définition plus pragmatique. A mon sens, la compétitivité est un indicateur et/ou un levier propre au monde de l’entreprise. Celui-ci délimite le champ de survie et/ou d’essor d’une entreprise dans son environnement selon différents paramètres économiques inhérents à sa stratégie: la croissance et la rentabilité, le capital financier et bien sûr le capital humain. Dans un monde globalisé, la compétitivité prend tout son sens lorsque l’entreprise doit rivaliser sur le marché international, souvent asymétrique et très hétérogène. Sans cette capacité, la compétitivité au seul niveau local demeure insuffisante pour assurer une croissance durable dans le temps. Par ailleurs, l’équation entre la compétitivité d’une entreprise et le taux de chômage dans un marché ou dans une économie est simple: les études économiques démontrent clairement que le manque de compétitivité est un facteur déterminant pour l’emploi, et par conséquent dans l’accroissement du chômage. Stratégies défensives et très peu d’innovation Ainsi, sans pour autant tomber dans une économie dirigiste, la politique de l’emploi de chaque pays doit être déterminée, voire obsédée, par la compétitivité de son tissu économique. Il faut en effet noter que la compétitivité ne peut exister que dans un environnement de concurrence pure et parfaite, et c’est donc aux gouvernements de favoriser une économie basée sur la concurrence. L’adaptation de l’entreprise au marché l’amènera à deux destinées, soit disparaître, soit devenir plus compétitive. Dans le cas du Maroc, la compétitivité des entreprises est généralement taxée sur le coût du travail. En pratique, cette composante à elle seule est loin de suffire pour affronter des marchés plus concurrentiels. Les entreprises marocaines ont ainsi souvent tendance à mettre en place des stratégies défensives, avec très peu d’innovation et une tendance à se refermer sur le marché local. C’est pourquoi, si des mesures réglementaires ou législatives prévoient d’augmenter le coût du travail (direct ou indirect) et de réduire le temps de travail, la compétitivité des entreprises marocaines risquerait d’être vite malmenée. Toute augmentation de charge pour un volume de production constant baisse le niveau de compétitivité. Ceci affectera directement la courbe de l’emploi, si on part du postulat que toute augmentation de coûts salariaux (directs ou indirects) impacte directement la politique salariale et de recrutement d’une entreprise. Cependant, pour juguler le chômage tout en menant une politique sociale, les gouvernements doivent accompagner toute hausse des coûts du travail, par des mesures favorables à la performance et à la compétitivité des entreprises telles que le développement des pôles de compétitivité et des clusters, la participation des banques au financement de l’économie, la lutte contre l’allongement des délais de paiement, le soutien des entreprises dans leur activité à l’export, le renforcement du rôle des entreprises dans la formation universitaire, la lutte contre la corruption et l’économie informelle, etc. J’ajouterai que les politiques publiques ne sont pas seules responsables du manque de compétitivité des entreprises. D’autres facteurs, cette fois-ci endogènes, peuvent intervenir, comme les grèves par exemple. Celles-ci, très récurrentes au Maroc ces deux dernières années sont un frein évident pour la compétitivité des entreprises. Dans un environnement économique concurrentiel et de plus en plus ouvert à l’international, les pertes financières et les préjudices commerciaux et d’image causés par les grèves peuvent être, dans certains cas, fatals. Il ne s’agit évidemment pas d’empêcher ou d’interdire les grèves. Toute société démocratique autorise les grèves mais dans un cadre réglementé, comme par exemple: - Le droit de travailler doit prévaloir sur le droit de grève. - Une grève doit être initiée avec l’accord de la majorité des employés de l’entreprise. - Une grève ne peut être enclenchée sans préavis. Ce préavis devrait indiquer les doléances précises des grévistes. Les autorités peuvent mettre en place une instance d’arbitrage qui se concerterait avec des personnes indépendantes pour aboutir à des solutions consensuelles. Pour conclure, un pays comme le Maroc, qui présente un potentiel d’émergence inédit dans la région, se doit d’être plus attentif à la compétitivité de son tissu économique. Il serait donc, à mon sens, très important d’intégrer cet impératif économique à toutes les discussions liées à la réforme du marché du travail. D’un autre côté, les entreprises, avec la collaboration du gouvernement, doivent prendre conscience qu’il est urgent de déplacer leur compétitivité sur des composantes à plus forte valeur ajoutée: l’innovation, la R&D, la qualité des services, l’amélioration de leviers stratégiques organisationnels, l’optimisation de la chaîne achat et logistique, etc. Le rôle des syndicats devrait également évoluer dans un sens plus bénéfique à l’entreprise en devenant des partenaires pour l’emploi. Critères d’évaluation Aujourd’hui, comment définir et évaluer le niveau de compétitivité d’une entreprise? Les produits et services: L’entreprise commercialise des produits et services adaptés à la demande et aux vrais besoins du marché. La création de valeur et la différentiation peuvent être des éléments de compétitivité, si ces derniers sont associés à une bonne allocation des ressources de l’entreprise. Prix et coûts: L’entreprise dispose également d’une bonne maîtrise de ses coûts afin d’ajuster le prix au pouvoir d’achat de ses clients tout en maintenant un bon niveau de rentabilité. L’optimisation des coûts fixes et variables peut en effet revigorer la politique ressources humaines en misant sur des talents plus performants et productifs. Confiance et réputation: L’entreprise doit disposer d’un véritable capital confiance auprès de ses clients, grâce à une bonne maîtrise de son image.
Posted on: Sat, 26 Oct 2013 10:22:59 +0000

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