Abattre les arbres plutôt que de traiter de manière - TopicsExpress



          

Abattre les arbres plutôt que de traiter de manière stérile Front uni contre la sharka Article DNA 1000 hectares de vergers, dont 450 de quetsches et 450 de mirabelles, sont menacés. Photo DNA-Jean-paul Kaiser "Le virus de la sharka, qui s’attaque aux arbres fruitiers à noyaux, gagne chaque année du terrain en Alsace. Inquiets face à la propagation de cette maladie contre laquelle il n’existe pour seule réponse que l’abattage des arbres contaminés, les producteurs de fruits de la région s’organisent. Ils tentent de réunir des moyens pour financer une campagne de prospection. Décision, forcément impopulaire, a été prise la semaine dernière par l’Association des producteurs de fruits à noyaux d’Alsace : cette année, annonce son président Willy Hufschmitt, « nous prélèverons 5 euros par tonne pour tous les fruits de bouche et d’industrie livrés aux grossistes ». Les arboriculteurs de la région qui écoulent leur production au travers d’autres circuits seront eux aussi appelés à mettre la main au portefeuille, à hauteur, a priori, d’une soixantaine d’euros par hectare. C’est le prix à payer pour financer la prochaine campagne de prospection, destinée à évaluer l’importance des surfaces alsaciennes infestées par la sharka. Pour les cultivateurs de la région qui ne réalisent la plupart du temps qu’une faible marge en vendant leurs fruits, cette contribution est évidemment une mauvaise nouvelle. Tout comme pour les grossistes, qui sont eux aussi sollicités. « Mais nous n’avons pas le choix, explique M. Hufschmitt. Nous sommes au pied du mur. Si nous ne faisons pas cet effort collectif, dans dix ans tous nos vergers seront contaminés ». Aucun traitement Car à ce jour, il n’existe aucun traitement homologué contre ce virus originaire d’Europe centrale qui se transmet par les porte-greffe et les greffons et est disséminé par les pucerons. Redoutable, il s’attaque à tous les arbres du genre prunus (pruniers, mirabelliers, quetschiers, etc.), ainsi qu’aux abricotiers et aux pêchers, et provoque d’importantes pertes de production. Sur les arbres malades, que l’on reconnaît par la présence de décolorations sur les feuilles en plaques ou en forme d’anneaux, « les fruits mûrissent prématurément puis tombent avant d’arriver à maturité », explique Stéphanie Frey, de la Fredon (Fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles) Alsace. En fait, souligne Daniel Dettling, producteur de fruits à Westhoffen, « il n’y a qu’un seul moyen pour combattre la sharka : c’est l’arrachage des arbres contaminés après les avoir dévitalisés » pour éviter que le virus, qui circule dans la sève, ne continue à vivre dans les rejets. Cette mesure est d’ailleurs obligatoire puisque le plum pox potyvirus (c’est son nom complet) figure sur la liste des organismes nuisibles contre lesquels la lutte a été prescrite par arrêté ministériel. M. Dettling en sait quelque chose ; l’an dernier, il a été contraint d’arracher 10 % de la surface d’un de ses vergers. « Quand on ne vit, comme moi, que des fruits et de la vigne, ce n’est économiquement pas neutre », remarque-t-il. D’autant qu’il faut ensuite respecter une période de vide sanitaire d’un an avant de pouvoir replanter puis attendre sept à huit ans pour qu’un arbre entre en pleine production. D’autres arboriculteurs alsaciens ont dû intervenir de manière encore plus radicale. « Si plus de 10 % des arbres d’une parcelle sont touchés, celle-ci doit être intégralement détruite », précise Hervé Bentz, responsable du Verexal, le verger expérimental d’Alsace. Deux producteurs de la région en ont fait l’amère expérience, en 2011 et en 2012. Au total, calcule Willy Hufschmitt, « environ 200 arbres fruitiers ont été arrachés l’an dernier en Alsace, soit à peu près autant que l’année précédente ». « Le danger est évidemment concentré dans les zones de production les plus dynamiques, là où l’enjeu économique est important », relève M. Bentz. Mais vu la vitesse à laquelle le virus se propage, le risque est aujourd’hui partout. D’où la nécessité de mener des campagnes de prospection pour cerner le plus précisément possible les zones infestées et éradiquer les nouveaux foyers. « C’est l’affaire de tous » Jusqu’à présent, cette mission était assurée par les services de l’État, qui y investissaient environ 60 000 euros par an. Mais cette année, les règles ont changé. Le service régional de l’alimentation de la DRAAF Alsace a en effet décidé d’appliquer l’arrêté ministériel du 17 mars 2011 qui dit que la prospection est à la charge des propriétaires des végétaux. Le SRAL ne se désengagera pas pour autant, indique sa directrice Isabelle Jeudy. Il versera un euro pour chaque euro qui sera apporté par les producteurs, tenus du coup d’organiser un système de contribution considéré comme vital. L’étendue de la prochaine campagne de prospection dépendra en effet des sommes qui seront récoltées cet été. « C’est l’affaire de tous, insiste M. Hufschmitt. Il faut vraiment que tout le monde joue le jeu » pour éviter que l’Alsace se retrouve un jour dans la situation du pays de Bade, infesté par le virus de la sharka dans les années 60. Depuis, indique M. Bentz, « les Allemands n’ont plus de quetsches » et les variétés traditionnelles de fruits à noyaux ont quasiment disparu au profit de nouvelles variétés, tolérantes à la maladie. Les seules qu’il soit encore possible de cultiver." dna.fr/economie/2013/07/19/front-uni-contre-la-sharka?utm_source=direct&utm_medium=newsletter&utm_campaign=newsletter-region
Posted on: Fri, 19 Jul 2013 14:17:21 +0000

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