Ai-Cameroun – La décision phare du sommet extraordinaire de la - TopicsExpress



          

Ai-Cameroun – La décision phare du sommet extraordinaire de la Communauté Economique et Monétaire d’Afrique Centrale (CEMAC) tenu les 14 et 15 Juin 2013 à Libreville au Gabon sur convocation du Président Ali Bongo Ondimba aura été la libre circulation des personnes dès le 1er Janvier 2014. Une décision qui vient enrichir les précédentes, ce qui laisse croire qu’entre la volonté politique et la réalité sur le terrain, il y a un fossé qui laisse croire que la libre circulation des personnes qui est une réalité en Afrique de l’Ouest, demeure une utopie en Afrique Centrale. Les textes qui en disent long C’est ce qui ressort d’un document d’information publié en Mars 2013 par l’ONG Un Monde Avenir, basée à Douala. Les auteurs de cet opuscule de 20 pages reviennent sur les textes qui préconisent la libre circulation dans la sous région Afrique Centrale, sur des choses vues et entendues dans les différentes frontières, sur les actions menées par l’ONG et concluent par des recommandations. Parmi les textes évoqués, l’on note : le protocole relatif à la libre circulation et au droit d’établissement des ressortissants des États membres de la Communauté des États de l’Afrique Centrale, la CEEAC (Angola, Burundi, Cameroun, Congo, République Démocratique du Congo, République Centrafricaine, Gabon, Guinée Équatoriale, Rwanda, Sao Tome et Principe et Tchad) adopté en 1983, la décision n° 03/CHSG/VI/90 relative à la libre circulation de certaines catégories des ressortissants au sein de la CEEAC, décision qui a été amendée en Juin 2002 par les décisions n° 01/CEEAC/CCGE/X/02 et n° 02/CEEAC/CCGE/X/02 qui sont devenues effectives après la signature de la convention de coopération et d’entraide judiciaire lors de la 12ème conférence des chefs d’État et de gouvernement de Mars 2005. Des textes qui, jusqu’ici ne sont toujours pas appliqués. Pourtant cette libre circulation devait être effective depuis plus de 10 ans. Les rapatriements des ressortissants des autres États de la CEEAC et même de la CEMAC du Gabon ou de la Guinée Équatoriale ne se comptent plus sur les doigts de la main, tellement ils sont légion. Les pratiques de corruption Dans différents postes frontaliers, la libre circulation est plus ou moins effective mais assez souvent il faut recourir à des pratiques de corruption pour aller d’un côté comme de l’autre. Pour les Camerounais qui veulent se rendre au Congo sans leur carte nationale d’identité et sans passeport, ils devront débourser 7 à 8 000 FCFA et pour ceux qui possèdent leur carnet de vaccination en règle et leur passeport, ils devront prévoir 3 000 FCFA. En plus, ils devront laisser leurs pièces d’identité au poste de contrôle pour les récupérer à leur retour. Mais pour les Congolais désirant se rendre au Cameroun, beaucoup y entrent clandestinement à cause de la porosité des frontières. Entre le Cameroun et la RCA, dans la localité de Kentzou, il y a une relative cohabitation pacifique entre les ressortissants des deux États même si de temps à autres, l’on a relevé des bagarres. Si le Centrafricain n’éprouve pas de difficultés pour traverser la frontière, le Camerounais lui doit se munir d’un laissez-passer délivré par le Commissaire, chef de poste frontière. Mais du côté de Garoua Boulaï, un autre poste frontière, des pratiques de corruption ont été relevées. Pour se faire enregistrer au poste de la Surveillance du Territoire, il faut débourser 500 FCFA, 2 000 FCFA au Poste de Police et 500 FCFA au poste de police sanitaire. Ces sommes sont payées par les Centrafricains à l’aller et au retour. Du côté Centrafricain, il y a plusieurs formalités à remplir et entre le poste frontière et Bangui, la capitale, il y a 25 postes de contrôle où les frais d’enregistrement varient selon les postes entre 1 000 et 6 000 FCFA tandis que les vendeurs de bétail eux déboursent 15.000 FCFA par bête à ces mêmes postes de contrôle. Ceux-ci sont payés aussi bien à l’aller qu’au retour. Ce rapport ne relève pas la situation qui prévaut à la frontière entre le Cameroun et le Gabon d’une part et d’autre part entre le Cameroun et la Guinée Équatoriale. Actions menées sur le terrain Dans le cadre du Projet Appui aux Migrants et à l’Intégration sous régionale CEEAC (AMIR), Un Monde Avenir a ainsi pu collecter des informations et mobiliser les acteurs dans les zones concernées par le dit projet, vulgariser les dispositifs administratifs et juridiques nationaux et internationaux concernant les droits des migrants et la libre circulation en zone CEEAC. C’est ainsi que les autorités administratives et les forces de sécurité ont été sensibilisées à Garoua Boulaï et à Kentzou et des entretiens avec les migrants et les transporteurs organisés. Par la suite des plaquettes comportant quelques textes promouvant la libre circulation et l’intégration sous régionale ont été distribuées, des échanges et des discussions avec les associations et les populations riveraines organisés et une déclaration dénonçant les actions faisant entrave à la libre circulation élaborée. Les recommandations L’ONG Un Monde Avenir propose de : faire un plaidoyer pour l’application des décisions prises par les chefs d’États lors des conférences des Chefs d’État, organiser des ateliers de formation des autorités frontalières sur la connaissance des textes en vigueur sur la libre circulation, créer une unité de contrôle de l’application effective des textes, organiser des campagnes de vulgarisation des textes visant la suppression des frontières entre les États membres, faire primer les accords et décisions prises lors des sommets des Chefs d’État sur les dispositions de chaque État relatives à la libre circulation, mettre en place des mécanismes de pression pour amener les États membres à respecter les engagements pris par les Chefs d’État, mettre en place des observatoires de la libre circulation au niveau des différentes frontières, impliquer les organisations de la société civile dans le suivi des conclusions des conférences des Chefs d’État et des ministres… et la liste n’est pas exhaustive. Ces recommandations, si elles sont suivies d’effets par les principaux décideurs, la volonté politique se traduira en actes concrets et le bien-être des populations en général et des populations frontalières en particulier connaitra à coup sûr une amélioration. Mais d’ici Janvier 2014, beaucoup reste encore à faire. Seul l’avenir nous le dira.
Posted on: Fri, 21 Jun 2013 11:33:26 +0000

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