Amine Lotfi Soukhal L’autoroute ne voit pas le bout du - TopicsExpress



          

Amine Lotfi Soukhal L’autoroute ne voit pas le bout du tunnel Il arrivera bien ce jour où l’Algérien pourra enfin rouler sur l’autoroute et traverser d’est en ouest son pays. Mais ce jour n’aura certainement pas le goût du triomphe, car le projet du siècle est terni par des années de retard, des tonnes de déception et des relents de pots-de-vin astronomiques. Sept ans après le lancement des travaux, l’autoroute Est-Ouest n’est pas encore totalement achevée. Sur le tronçon oriental, le consortium japonais Cojaal s’enlise et semble désarmé devant les contraintes techniques et financières qui l’empêchent d’avancer et d’honorer ses engagements. Au Centre et à l’Ouest, les tronçons réalisés par les Chinois sont ouverts aux automobilistes, certes, mais la qualité du produit laisse à désirer. Pis encore, la route provoque désormais mort d’homme à des endroits où les malfaçons n’ont pas résisté longtemps. Abdelmalek Sellal est venu en février dernier à Constantine charger avec vigueur les Nippons et ordonner la livraison de l’ouvrage en mars. Depuis, mars est passé et les paroles du Premier ministre ont fondu avec la neige du printemps. Certes, le gouvernement a répondu favorablement et payé toutes les factures des Japonais, il fait aussi montre d’un maximum de compréhension à leur égard, loin des médias, mais contre la bonne volonté, c’est toujours la mauvaise fortune, car Cojaal n’a pas avancé d’un iota et sa tâche se complique, renvoyant la réception du tronçon reliant Constantine à Skikda – le plus difficile – aux calendes grecques. Autant de mauvaises nouvelles pour des milliers d’automobilistes : le cauchemar du trafic à l’est du pays n’est pas fini. Les Algériens doivent savoir aussi que le tronçon traversant la wilaya d’El Tarf jusqu’à la frontière avec la Tunisie n’a pas encore démarré ! Nous ne sommes pas les premiers à réaliser une autoroute, nous sommes même parmi les derniers dans notre région. Mais rien n’explique ce fiasco du siècle si ce n’est la faiblesse du management du projet depuis sa mise en œuvre, le volontarisme et l’intrusion politique dans la confection et le pilotage du marché et enfin la mainmise des réseaux parasitaires sur l’ensemble des rouages du projet. Les surcoûts, les scandales de corruption ayant entaché le marché, les malfaçons et les délais qui s’allongent indéfiniment ont montré encore l’incapacité de l’Etat à mener à terme une entreprise sans s’exposer au ridicule. Ce mauvais feuilleton a achevé de rompre un autre fil de la confiance fragile qui lie les Algériens à leurs dirigeants et tout le béton injecté dans cette autoroute ne pourra le rétablir. Nouri Nesrouche
Posted on: Wed, 05 Jun 2013 16:23:07 +0000

Trending Topics



Recently Viewed Topics




© 2015