Armer les artistes de connaissance pour des droits garantis ====================================== Dans un Etat où les artistes ne bénéficient presque pas des droits d’auteur ou de droits voisins, les créations fusent paradoxalement de partout. Et les artistes congolais continuent d’étonner amplement les publics internationaux. Quelle est la salle européenne qui n’a pas connu « la loi » des artistes congolais ? Quelle est la grande exposition du monde qui manque l’art congolais ? Bref, les Congolais, comme s’exclamerait un observateur, respirent l’art. Déjà au lendemain de la naissance, les mères congolaises apprennent à leurs petits notamment à chantonner, et le reste... voir même à danser dans la culture Kasaïenne. Pour rappel, les droits d’auteur sont des honoraires ou cachets dû à l’auteur d’une œuvre d’esprit ; il peut s’agir d’un compositeur de chanson, de l’auteur d’une pièce de théâtre, de l’auteur d’une œuvre d’art,... En outre, les droits voisins concernent la quotte part des artistes d’accompagnement. En claire, le droit voisin est l’honoraire réservé aux interprètes. En effet, l’ordonnance loi n°86-033 du 05 avril 1986 portant, protection des droits d’auteurs et droits en Rdc, dans article 1, il stipule : « L’auteur d’une œuvre de l’esprit jouit sur cette œuvre, du seul fait de sa création, d’un droit de propriété incorporelle exclusif et opposable à tous... Ce droit comporte des attributs d’ordre intellectuel et moral, ainsi que des attributs d’ordre patrimonial qui sont déterminés par la présente ordonnance-loi... ». Au chapitre 2 qui porte le titre : Titulaire des droits d’auteur, l’article 8 dit ce qui suit : « Est présumé auteur de l’œuvre, sauf preuve contraire, la personne dont le nom ou le pseudonyme est mentionné sur l’œuvre divulguée. Le droit d’auteur, même portant sur une œuvre produite dans le cadre d’un contrat de louage de service ou d’ouvrage, appartient à titre originaire à l’auteur ...) » A ce niveau, la Société Nationale d’Editeurs et des Auteurs Compositeurs (Soneca) en liquidation avait eu pour mission de s’occuper des musiciens, et les autres artistes ont été balayés d’un revers de la main. Sur le terrain, les artistes d’autres disciplines préfèrent s’affilier à des sociétés de droits d’auteurs étrangers comme Sabam, Sacd... Tout ceci pour dire, en fin, que les artistes congolais ne bénéficient pas de droits qui sont les leurs. Les musiciens congolais, kinois en particulier, ont trouvé une mesure palliative, le phénomène « Mabanga ». En un mot, ce sont des dédicaces de personnes à travers la chanson. Ce phénomène bigorne parfois le sens et la thématique de la chanson. Armer les artistes de connaissances... Dans les milieux culturels, en effet, beaucoup de bonnes volontés s’accordent sur l’avantage d’armer les artistes congolais à connaître ce qu’ils ont de droits. « Il ne faut pas attendre que l’artiste perde la vie pour dire que celui-ci était un grand. D’où, il y a lieu d’engager des actions pédagogiques en faveur des artistes pour leurs apprendre les droits d’auteur. Tous ceux qui contribuent à l’épanouissement des artistes doivent les aider à préparer un avenir meilleur pour la postériorité a suggéré un professionnel de la culture. Et de conclure sur cet adage chinois « si tu m’apprends à pécher, je n’aurai plus faim ». Sur terrain, le constat est que les enfants de grands artistes sont chassés de l’école et parfois ils meurent de faim, et pourtant les œuvres de leur papa sont encore présentes sur le marché, tout en faisant les bonnes affaires des pirates.
Posted on: Mon, 08 Jul 2013 11:40:56 +0000