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Au cours de l’année dernière, le gouvernement togolais a exprimé ses vœux d’adhérer au Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP). Le ministre des Affaires étrangères d’alors, le Prof. Léopold Gnininvi, avait planché sur le dossier. Et au sommet de Charm el-cheikh, le Togo a officiellement adhéré au mécanisme. Entre-temps, Faure Gnassingbé était à Cotonou pour assister à une réunion des chefs d’Etat sur le MAEP. Aujourd’hui, le Togo vient de faire un grand pas en mettant en place sa commission nationale. l’ancien ministre de la Santé, Prof. Charles Kondi Agba est nommé, ministre d’Etat, Président de la Commission nationale du MAEP. Cette structure est capitale dans la mise en œuvre du mécanisme. Qui plus est, elle n’est pas dirigée par n’importe qui. il faut du charisme et un niveau intellectuel haut. Seul les professeurs titulaires duniversité sont habiletés à etre nommés à ce poste. Au Bénin qui a adhéré au MAEP le 31 mars 2004, la Commission nationale est pilotée par le Prof. Honorat Aguessy. Ce qu’il faut savoir du MAEP En fait, le MAEP est une émanation du Nouveau partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD). A la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement, 38ème session ordinaire de l’Organisation de l’unité africaine du 8 juillet 2002 à Durban (Afrique du Sud), les chefs d’Etats africains ont adopté une déclaration sur la gouvernance démocratique, politique, économique et des entreprises. Au point 28 de cette Déclaration, on peut retenir : « Nous sommes convenus, individuellement, de mettre sur pied un Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP) sur la base d’une adhésion aux engagements pris dans la présente Déclaration et leur respect. Il définit les institutions et processus qui guideront les évaluations futures entre pairs sur la base des codes et des normes de gouvernance démocratique, politique, économique et des entreprises, convenus d’un commun accord ». Selon le document de base du MAEP, le Mécanisme se définit comme « un instrument auquel les Etats membres de l’Union Africaine adhèrent volontairement et qui sert de mécanisme de contrôle des Africains par les Africains ». Il vise à favoriser l’adoption des politiques, des normes et des pratiques qui visent la stabilité politique, la croissance économique accrue, le développement durable et l’intégration économique sous-régionale et continentale accélérée à travers l’échange d’expériences et le renforcement des meilleures pratiques, y compris l’identification des faiblesses et l’évaluation des besoins de renforcement des capacités. Sur le plan de la démocratie et la gouvernance politique, l’objectif visé est de consolider un ordre constitutionnel politique dans lequel la démocratie, le respect des droits de l’homme, l’Etat de droit, la séparation des pouvoirs et une fonction publique efficace et responsable, la lutte contre la corruption dans la sphère politique doivent être une réalité concrète pour assurer un développement durable et asseoir une société paisible et stable. Une démocratie constitutionnelle, y compris la concurrence et l’opportunité de choix politique et l’alternance politique doivent être de mise. Sans oublier la séparation des pouvoirs et la protection de l’indépendance du pouvoir judiciaire et d’un parlement efficace. Pour la gouvernance et la gestion économique, les objectifs doivent concourir à la croissance économique et à la réduction de la pauvreté. Il faut entre autres, mettre en œuvre des politiques économiques transparentes, prévisibles et crédibles du gouvernement ; lutter contre la corruption et le blanchiment d’argent ; promouvoir une gestion saine des finances publiques. La gouvernance des entreprises concerne les principes, les éthiques, les valeurs et les pratiques qui facilitent le maintien de l’équilibre entre les objectifs sociaux et économiques et entre les objectifs communautaires et individuels. Sur tous ces plans, le Togo a beaucoup de chemin à faire et avec la nomination du Prof Agba, les as de la mauvaise gouvernance commencent déjà à se faire du mauvais sang. Par exemple, le Ghana a réalisé son évaluation en 2006 et a reçu les félicitations des chefs d’Etat au sommet de l’Union Africaine au Soudan. C’est un mécanisme qui rassure nombre de partenaires qui n’hésitent pas à ouvrir leur chéquier. Le Togo a beaucoup à y gagner. En rappel, le document de base prévoit les quatre différentes composantes organisationnelles du MAEP. Il y a le Comité des chefs d’Etat et de gouvernement participants (forum des chefs d’Etat) qui est la plus haute instance de prise de décision du MAEP ; le Panel Eminentes Personnalités qui supervise le processus d’évaluation pour assurer son intégrité, examine les rapports d’évaluation et fait des recommandations au forum ; le Secrétariat du MAEP qui fournira au MAEP son appui technique, administratif ; l’Equipe d’évaluation des pays qui a pour mission la visite des pays, la préparation du bilan du progrès accompli par rapport au Programme d’action du pays et la rédaction des rapports du MAEP par pays. Enfin, cinq étapes sont identifiées par le document de base.
Posted on: Thu, 28 Nov 2013 02:08:25 +0000

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