Au nom d’Allah, Le Tout-Miséricordieux, Le Très-Miséricordieux {Et quand tu lis le Coran, Nous plaçons, entre toi et ceux qui ne croient pas en l’au-delà, un voile invisible} Al Isra ; v. 45 Wa ‘Idhā Qara’ta Al-Qur’āna Ja`alnā Baynaka Wa Bayna Al-Ladhīna Lā Yu’uminūna Bil-’Ākhirati Ĥijābāan Mastūrāan وَإِذَا قَرَأْتَ ٱلْقُرْءَانَ جَعَلْنَا بَيْنَكَ وَبَيْنَ ٱلَّذِينَ لَا يُؤْمِنُونَ بِٱلْءَاخِرَةِ حِجَابًۭا مَّسْتُورًۭا Un groupe de moufasirin a expliqué ce verset en indiquant que l’aversion et l’insouciance envers le Qur’an et l’Islam de la part des mécréants est le résultat de cette barrière qui a été placée sur leur cœur par Allah, les rendant incapables de comprendre ou réaliser aucune des sagesses qui y sont contenues (dans le Qur’ân). Ceci est l’explication de Qatadah, et aussi celle de al-Hassan al-Basri. Cependant, de nombreux incidents montrent que le verset a une interprétation et un sens qui est plus littéral à sa formulation, c’est-à-dire que l’un des moyens par lequel Allah préserve son serviteur vertueux d’être jeté dans les filets des mécréants et d’être exposé à leur mal est à travers la protection obtenue par la récitation du Qur’an lui-même. (Ce qui va suivre est collecté du commentaire d’Al-Qurtubi du verset ci-dessus) 1- Asma bint Abi Bakr, qu’Allah soit satisfait d’elle a dit : « Quand la sourah « Al-Masad » a été révélée, al ‘Awra Umm Jamil Bint Harb** est venu chercher le Prophète avec un bâton dans ses mains alors que le Prophète était assis dans la cour de la mosquée avec Abu Bakr. Donc, quand Abu Bakr l’a vue, il a dit au Prophète « Elle arrive, et j’ai peur qu’elle te voit ! » Alors, le Messager d’Allah a répondu: « Elle ne sera pas capable de me voir » et il a récité le Qur’ân, cherchant un appui ferme. Il récita : {Et quand tu lis le Coran, Nous plaçons, entre toi et ceux qui ne croient pas en l’au-delà, un voile invisible} Alors, elle s’est dressée face à Abu Bakr, et elle n’a pas vu le Messager d’Allah. Elle a dit : « Ô Abu Bakr ! J’ai été informée que ton compagnon m’a insultée ! » Il a répondu : « Non, par le Seigneur de cette Maison, il ne t’a pas insultée ». Donc, elle s’en est allée en disant : « Quraysh sait que je suis la fille d’un de leurs hommes les plus nobles ». 2- Sa’id bin Jubayr, qu’Allah soit satisfait de lui a dit : « Quand le verset {Que périssent les deux mains d’Abû-Lahab et que lui-même périsse.} a été révélé, la femme d’Abu Lahab est venue vers le Prophète alors qu’il était avec Abu Bakr. Alors, Abu Bakr a dit : « Eloigne-toi afin que tu n’entendes pas d’elle ce qui t’offensera, comme elle est une femme rude ! » Alors le Prophète répondit: « Une protection d’elle sera placée pour moi » et elle fut incapable de le voir. Elle dit : « Ô Abu Bakr ! Ton compagnon m’a insultée ! » Il répondit : « Par Allah, il n’a pas même pas dit une poésie ». Elle dit « Donc, tu crois en lui ? » et elle s’en alla en colère. Alors Abu Bakr dit : « Ô Messager d’Allah ! Est-ce qu’elle ne t’as pas vu ? » Le Prophète répondit : » Un ange se tenait entre elle et moi, faisant bouclier pour moi d’elle, jusqu’à ce qu’elle s’en aille ». 3- Ka’b bin Malik, qu’Allah soit satisfait de lui a dit : « Le Prophète avait l’habitude de se protéger des mécréants en utilisant trois versets : {Certes, Nous avons placé des voiles sur leurs cœurs, de sorte qu’ils ne comprennent pas (le Coran), et mis une lourdeur dans leurs oreilles. Même si tu les appelles vers la bonne voie, jamais il ne pourront donc se guider.} al Kahf ; v. 57. Wa Man ‘Ažlamu Mimman Dhukkira Bi’āyāti Rabbihi Fa’a`rađa `Anhā Wa Nasiya Mā Qaddamat Yadāhu ‘Innā Ja`alnā `Alá Qulūbihim ‘Akinnatan ‘An Yafqahūhu Wa Fī ‘Ādhānihim Waqrāan Wa ‘In Tad`uhum ‘Ilá Al-Hudá Falan Yahtadū ‘Idhāan ‘Abadāan وَمَنْ أَظْلَمُ مِمَّن ذُكِّرَ بِـَٔايَٰتِ رَبِّهِۦ فَأَعْرَضَ عَنْهَا وَنَسِىَ مَا قَدَّمَتْ يَدَاهُ ۚ إِنَّا جَعَلْنَا عَلَىٰ قُلُوبِهِمْ أَكِنَّةً أَن يَفْقَهُوهُ وَفِىٓ ءَاذَانِهِمْ وَقْرًۭا ۖ وَإِن تَدْعُهُمْ إِلَى ٱلْهُدَىٰ فَلَن يَهْتَدُوٓا۟ إِذًا أَبَدًۭا {Voilà ceux dont Allah a scellé les cœurs, l’ouïe, et les yeux.} An Nahl ; v. 108 Ūlā’ika Al-Ladhīna Ţaba`a Allāhu `Alá Qulūbihim Wa Sam`ihim Wa ‘Abşārihim Wa ‘Ūlā’ika Humu Al-Ghāfilūna أُو۟لَٰٓئِكَ ٱلَّذِينَ طَبَعَ ٱللَّهُ عَلَىٰ قُلُوبِهِمْ وَسَمْعِهِمْ وَأَبْصَٰرِهِمْ ۖ وَأُو۟لَٰٓئِكَ هُمُ ٱلْغَٰفِلُونَ {Vois-tu celui qui prend sa passion pour sa propre divinité ? Et Allah l’égare sciemment et scelle son ouïe et son cœur et étend un voile sur sa vue. Qui donc peut le guider après Allah ?} Al Jathiyah ; v. 23 Afara’ayta Mani Attakhadha ‘Ilahahu Hawāhu Wa ‘Ađallahu Allāhu `Alá `Ilmin Wa Khatama `Alá Sam`ihi Wa Qalbihi Wa Ja`ala `Alá Başarihi Ghishāwatan Faman Yahdīhi Min Ba`di Allāhi ‘Afalā Tadhakkarūna أَفَرَءَيْتَ مَنِ ٱتَّخَذَ إِلَٰهَهُۥ هَوَىٰهُ وَأَضَلَّهُ ٱللَّهُ عَلَىٰ عِلْمٍۢ وَخَتَمَ عَلَىٰ سَمْعِهِۦ وَقَلْبِهِۦ وَجَعَلَ عَلَىٰ بَصَرِهِۦ غِشَٰوَةًۭ فَمَن يَهْدِيهِ مِنۢ بَعْدِ ٱللَّهِ ۚ أَفَلَا تَذَكَّرُونَ Donc, quand le Prophète les récitait, il était protégé des polythéistes. J’ai informé un homme du Shâm de cela, Il voyageait vers la terre des Romains et y a été retenu prisonnier. Après un moment, il s’est échappé des Romains, et ils sont sortis pour le traquer et le ramener en tant que captif. Il a récité ces versets, et, bien qu’ils étaient avec lui sur la même route, ils n’ont pas été capables de le trouver ». 4- Ath-Tha’labi, qu’Allah soit satisfait de lui a dit : « J’ai relaté la même information (au sujet de ces trois versets) à un homme des Gens de Ray (une ville célèbre pour ses savants en Iran/Khurasan). Une fois, il a été emprisonné à Daylam, où il a séjourné quelques temps avant de s’échapper. Ils sont sortis pour le rechercher, alors il a récité ces versets. Quand ils ont finalement trouvé où il était, et ses vêtements touchaient leurs vêtements, ils étaient toujours incapables de le voir ». 5- Al-Qurtubi qu’Allah soit satisfait de lui, lui-même a dit : « Et une chose similaire m’est arrivée dans notre terre d’Andalousie, à Qurtuba (Cordoue). Je m’étais échappé en face de l’ennemi, me précipitant dans un coin de sa forteresse où je ne pouvais être détecté. Alors, deux chevaliers ont été envoyés pour me rechercher, alors que j’étais simplement accroupi sur le sol sans la protection d’une barrière entre eux et moi. Donc, j’ai commencé à réciter {et Nous mettrons une barrière devant eux et une barrière derrière eux ; Nous les recouvrirons d’un voile : et voilà qu’ils ne pourront rien voir.} Yâ Sîn ; v. 9 et d’autres versets du Qur’ân. Les deux chevaliers se sont approchés de moi, ont regardé autour, et sont retournés de là où ils venaient, avec l’un des leurs disant à l’autre : « Cet homme est un démon ! ». Donc Allah -Le Tout Puissant et l’Exalté- les a aveuglés du fait de me voir, et toute la Louange est à Allah pour cela. » Al-Qurtubi : « Al-Jami’ li Ahkam al-Qur’an » [10/116-117] Traduction : Karim Abou Ibrahim, pour Anâ-Muslim ______________________________________________________________________________ *Al Qurtubi (Abu ‘Abdullah Muhammad ibn Ahmad ibn Abu Bakr al-Ansari al-Qurtubi) est un grand mouhaddith, fâqih (juriste) et mouffasir mâliki d’Andalousie, il est né à Cordoue où il résida jusqu’en 1236 où la ville fut prise par les armées des chrétiens castillans. Il émigra alors en Égypte où il se spécialisa dans l’étude du Hadith et du Tafsir. Il y mourut en 1273. Le shaykh bien qu’étant Mâliki est connu pour avoir fait passer les hadith avant l’avis de son école juridique, il était un imam dans l’appel au Tawhid et la dénonciation du Shirk et des innovations, il n’a jamais cessé de soutenir les moujahidîn contre les castillans chrétiens en Andalousie et a été très critique envers le pouvoir et les gouverneurs en dénonçant la corruption des mœurs, le manque de religiosité ou d’ardeur face aux castillans. Son Tafsir al-Jami’ li Ahkam al-Qur’an’ , en 20 volumes est une œuvre majeure dans la science du Tafsir, son ouvrage a été reconnu par la plupart des moufassirîn comme l’un des tafsir les plus importants et complets. **Femme d’Abou Lahab mentionnée dans la sourate
Posted on: Thu, 05 Sep 2013 04:35:36 +0000
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