Banque Mondiale Neuf Malgaches sur dix sont pauvres La crise politique, qui engendre une crise socioéconomique aigüe, continue de provoquer l’augmentation de la pauvreté à Madagascar. Le report des élections et la prolongation de la Transition ne peuvent que compliquer la situation déjà catastrophique. Neuf Malgaches sur dix vivent actuellement en dessous du seuil de pauvreté d’après la Banque Mondiale. Environ 90% de la population de la Grande Ile vivent en effet quotidiennement avec moins de deux dollars en moyenne. Ce qui suffit à peine à se nourrir et à disposer d’un minimum de service pour tenter d’améliorer les conditions de vie. Haleh Bridi, directrice des Opérations de la Banque Mondiale dans la région Océan Indien, estime que cette pauvreté extrême a été provoquée par la crise politique qui, depuis quatre ans et demi, a provoqué une crise sociopolitique sans précédent. C’est le manque d’investissements qui serait à l’origine de ce désastre économique. Le secteur privé ne dispose plus suffisamment d’argent pour investir. De même, l’Etat, privé de financements extérieurs, ne dispose pas d’assez de moyens pour injecter de l’argent dans l’économie nationale. Le système financier local, de son côté, ne se sent pas rassuré pour prendre des risques. Tout ceci engendre une réduction des investissements publics et privés sur le territoire national. L’effet se ressent logiquement au niveau du milieu économique, car l’investissement apporté par le secteur privé local est passé d’environ 40% du Produit Intérieur Brut à moins de 15%, de 2008 à aujourd’hui. Une situation qui risque de perdurer pourtant, si la crise politique n’est pas résolue à bref délai. La confiance des investisseurs n’est pas au rendez-vous. C’est la réalité. Malgré tout, le peu d’investissements enregistrés actuellement dans le pays sont essentiellement des investissements étrangers. C’est parce que les richesses minières et les gisements pétroliers continuent d’intéresser les gros bonnets issus de tous les grands continents. Etant donné que dans ces domaines précis, les investisseurs misent plutôt sur le long terme, ils n’hésitent pas pour le moment à mettre la main à la poche. Certains sont déjà présents avant la crise politique. Sauf que cela ne suffit pas pour le redécollage de l’économie de Madagascar, après des années de marasme. Les experts de la Banque Mondiale sont persuadés que tant qu’il n’y aura pas de stabilité politique, les conditions socioéconomiques risquent d’empirer. Le report des élections et la prolongation de la Transition politique peuvent ainsi contribuer à aggraver la situation. Mais les acteurs politiques semblent minimiser l’effet pervers de cette interminable crise. lanation.mg/article.php?id=4667
Posted on: Mon, 17 Jun 2013 16:46:23 +0000