CENTRAFRIQUE : LES POLITICIENS CENTRAFRICAINS SONT-ILS DE VRAIS - TopicsExpress



          

CENTRAFRIQUE : LES POLITICIENS CENTRAFRICAINS SONT-ILS DE VRAIS HOMMES POLITIQUES ? L’ouragan de la SELEKA qui a emporté le pouvoir de Bangui le 24 mars devrait faire réfléchir les centrafricains pour leur montrer que la classe politique de ce pays est loin d’être composée d’hommes réellement politiques. La politique, beaucoup l’ont déjà souligné bien avant, s’il n’est pas seulement l’art de gouverner, c’est aussi la capacité d’anticiper, de prévoir. La SELEKA a fait irruption dans Bangui après avoir envahi en moins de deux semaines, tout le territoire de Centrafrique. En dépit du caractère hétéroclite des groupes qui se sont constitués en SELEKA pour balayer le pouvoir de BANGUI, aucun homme politique centrafricain ne s’est sérieusement penché sur le caractère disparate du commandement des différents groupes, pour comprendre qu’un tel rassemblement d’hommes sans intérêts communs, ne pouvait qu’aboutir à tout ce qui pouvait être incertain. Le FARE 2011 a été une coalition de partis politiques dont les objectifs majeurs étaient l’annulation et la reprise des élections sous le régime de BOZIZE. A cause de l’autisme de BOZIZE et de la façon dont les élections avaient été organisées, nous avons soutenu cette plate forme politique avec l’espoir que les choses seraient corrigées, pour éviter la dérive du pays. Au Sénégal, ce genre de plate forme a eu gain de cause pour faire échouer les plans de WADE de pouvoir changer la constitution pour se donner la possibilité d’un troisième mandat. Le Président WADE a échoué parce qu’il avait trouvé en face de lui une classe politique mûre, avec une jeunesse déterminée à ne pas accepter le projet néfaste que leur président cuisinait. Aujourd’hui, le Sénégal a fait des élections dont les résultats n’ont été contestés par personne, WADE étant le premier à reconnaître sa défaite. En Centrafrique, nous avons affaire avec des hommes qui ont très peu le souci et le sens des lourdes responsabilités qui sont les leurs, quand ils se disent hommes politiques. Ils ne mesurent pas le poids de ce que porter sur ses épaules le destin d’un peuple, d’une nation, signifie. En mettant sur pied le FARE en 2011, les hommes politiques impliqués dans cette démarche ne savaient pas jusqu’où irait cette coalition. Ils ne savaient pas non plus quelle stratégie adopter pour être efficace et atteindre les objectifs fixés. Ils n’ont pas non plus circonscrit leur action dans le temps. Comment peut-on comprendre qu’on parle encore du FARE aujourd’hui ? Un organe qui a commencé à agoniser en décembre 2012, pour rendre l’âme le 24 mars 2013 ? Du moment que l’homme et le système contre lesquels le FARE menait sa lutte étaient défaits, il n’y avait plus aucune raison de continuer avec le FARE, sinon déclarer officiellement et immédiatement sa dissolution, et au besoin mettre en place une autre plate forme, avec des contenus et des objectifs différents. Ne pas l’avoir fait au moment opportun montre suffisamment que nos hommes politiques ont encore du chemin à faire dans leur maturité politique, sinon il faudra que le CENTRAFRIQUE se hâte de trouver une autre génération d’hommes capables de prendre à bras le corps les responsabilités publiques. On ne peut pas être amateur à ce point. Nous écrivons cette tribune car nous venons d’apprendre qu’un parti politique venait de se désolidariser du moribond FARE. Que ne l’avait-il pas fait plus tôt ? La SELEKA n’a pas les hommes de nationalité centrafricaine pouvant former un gouvernement pour diriger le CENTRAFRIQUE . Elle l’aurait fait que son action serait perçue par toute l’opinion internationale comme une invasion pure et simple, ce qui ne serait pas pour la mettre dans de beaux draps. En acceptant de former un gouvernement avec des assassins, des pilleurs et des violeurs, nous pouvons comprendre aisément pourquoi les institutions internationales ont eu du mal à réagir face au cancer SELEKA et pourquoi ils ont traîné les pieds. D’ailleurs, certains ténors de ces institutions n’avaient-ils pas déclaré officiellement qu’ils ne reconnaissaient pas le pouvoir de BANGUI, acquis par l’usage de la force ? Centrafricains, notre lutte contre les ennemis du peuple et du pays doit être contenue dans une vigilance et une perspicacité sans faille car demain, nous ne devons pas nous étonner de nous réveiller encore dans un océan de regrets. Alors, faisons tout ce qu’il faut pour que demain, notre pays soit fort et que nous soyons capables d’essuyer les larmes dont nos yeux sont aujourd’hui la fontaine. Adolphe PAKOUA
Posted on: Sun, 20 Oct 2013 00:14:36 +0000

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