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Ce n’est pas dans l’intérêt de la Turquie de provoquer des affrontements frontaliers avec l’Arménie De : Harut Sassounian Éditeur de : The California Courier Éditorial de Sassounian du 8 août 2013 Un incident mortel pouvant avoir de graves conséquences a eu lieu à la frontière arméno-turque dans la nuit du 31 juillet. Des sources arméniennes et turques ont fourni des versions très opposées de cet incident. Elles sont cependant d’accord sur le fait qu’un berger turc a été tué par balle, après avoir franchi la frontière arménienne. Le gouverneur de Kars, Eyup Tepe, a affirmé que des soldats arméniens ont tiré sans sommation sur Mustafa Ulker, 35 ans, alors qu’il essayait de récupérer ses moutons partis du côté arménien. Le gouverneur turc a accusé les Arméniens d’un usage excessif de la force, alléguant que le berger n’avait pas d’arme à la main. Un autre responsable turc local, Osman Ugurlu, a identifié l’intrus comme étant un citoyen turc d’origine azérie, qui n’était armé que d’un couteau et qui a été atteint d’une balle dans le dos. Dans une note diplomatique de protestation remise à l’Arménie, le ministère des Affaires étrangères a déclaré : Nous condamnons fermement la mort d’un citoyen innocent qui semble simplement avoir franchi la frontière très innocemment. Il n’existe aucune explication valable pour cet usage disproportionné de la force par l’Arménie, pour un incident si ordinaire. Dans une déclaration séparée, Ankara a appelé l’Arménie à faire preuve de bon sens dans ses relations avec la Turquie et l’Azerbaïdjian, avertissant Erevan des graves conséquences de ses actions inappropriées, qui pourraient mettre en danger la paix et la stabilité dans la région. L’Arménie a contesté la version turque des événements, déclarant que deux jeunes hommes turcs avaient franchi la frontière à 3 heures du matin, pour voler des moutons. Lorsque les soldats russes qui surveillaient la frontière ont ordonné aux intrus de repartir, les Turcs se sont moqués de leur ordre et ont refusé de se retirer. Les gardes frontaliers ont alors tiré deux coups de semonce en l’air et à ce moment-là, l’un des Turcs a ouvert le feu sur eux. Les troupes russes ont répliqué, tuant l’un des deux intrus turcs, selon le Département frontalier arménien du Service de la sécurité fédérale de la Fédération de Russie. Les sources turques n’ont eu de cesse de clamer que le berger a été tué par des Arméniens, en dépit du fait qu’Ankara sait que ce sont des troupes russes qui surveillent les frontières de l’Arménie avec la Turquie et l’Iran, conformément à l’accord Moscou-Erevan de 1992. Au lieu de s’en prendre aux Russes, le gouvernement turc persiste à tenir l’Arménie pour responsable de la mort du berger, en faisant un incident arméno-turc et non une dispute russo-turque. Le ministère arménien des Affaires étrangères a émis une déclaration retenue, exprimant son regret pour cette vie perdue, et espérant que de tels incidents ne se reproduiraient plus à l’avenir. Il est clair qu’Erevan ne souhaite pas enflammer les esprits et déclencher un incident plus grave aux conséquences non souhaitées. Il est compréhensible que les dirigeants de la Turquie veuillent exagérer la signification de cet incident frontalier d’une importance relativement mineure, afin d’éloigner l’attention de la multitude de problèmes tant intérieurs qu’à l’étranger, en particulier : -Les manifestations de masse en cours en Turquie, défiant la gouvernance despotique du Premier ministre Erdogan. -L’arrestation de 3000 manifestants, 8000 blessés et cinq tués, résultant de l’usage disproportionné de la force par la police turque. -Les annonces placées dans les grands journaux américains, britanniques et allemands, dénonçant les actions de style nazi d’Erdogan. La menace de procès du Premier ministre turc contre The Times (The London Times) qui a publié un encart payé d’une page de la lettre signée par des dizaines d’intellectuels et d’artistes occidentaux célèbres, exposant publiquement ses tactiques d’intimidation. -Une lettre adressée au président de la Turquie, Abdullah Gul, par 46 membres de la Chambre des Représentants des États-Unis, lui demandant de condamner les récentes déclarations antisémites des dirigeants turcs, y compris Erdogan, qui a tenu pour responsables des manifestations du Parc Gezi des instigateurs juifs. -Les graves querelles internes avec les groupes kurdes, les partis politique de l’opposition et les militaires de haut rang emprisonnés. -Les intrusions militaires répétées dans le Kurdistan irakien. -Les relations tendues avec les nouveaux dirigeants de l’Égypte, après le renversement du président Mohamed Morsi, l’ami islamiste d’Erdogan. -Les frictions avec Chypre, la Grèce, l’Iran, l’Irak et Israël et des hostilités avec la Syrie. -L’attaque à la bombe de l’ambassade de Turquie en Somalie le mois dernier par un groupe lié à Al-Qaida. Au vu de tous ces problèmes tourbillonnant en Turquie et à l’extérieur du pays, la politique annoncée du ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, de zéro problème avec les voisins s’est transformée en zéro voisin sans problèmes. Au moment où les Arméniens du monde entier préparent les commémorations du centenaire du génocide, la Turquie peut difficilement se permettre d’ajouter à tous ses problèmes un conflit frontalier avec l’Arménie, qui ne pourrait que servir à faire largement connaître la longue liste des crimes présents et passés de la Turquie ! ©Traduction de l’anglais C.Gardon pour le Collectif VAN – 8 août 2013 - collectifvan.org
Posted on: Thu, 08 Aug 2013 17:46:53 +0000

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