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Chapitre 1 C’est par une belle matinée de printemps que les portes de la taverne du pont frétillant s’ouvrirent en laissant entrer un chaud rayon de soleil. Le pas lourd du sergent Ghul, bel halfelin aux cheveux argentés, résonna contre le parquet bien ciré. Il s’arrêta à mi-chemin entre l’entrée et le bar puis se dirigea vers le panneau d’affichage que Léon l’aubergiste fournissait aux habitants de Pont Moussu pour épingler leur petites annonces quand quelqu’un perdait son chat par exemple, où lorsque un autre proposait de vendre ses meubles. Le sergent sortit un parchemin de sa besace, le déroula, tenta de l’accrocher puis faisant face à son échec due à sa courte taille, il appela d’une voix glaciale deux grands gaillard qui se gaussaient devant la scène, leur jeta un regard noir et leur ordonna d’épingler le vélin à sa place. Profitant que les deux brutes faisaient le travail à sa place, le Sergent vint se placer près du comptoir, et s’éclaircit la gorge en prenant un air grave. - Citoyens de Pont Moussu et gens de passages, vous n’êtes pas sans savoir que la caravane en provenance d’Athakatla, chargée de provisions et de semis devrait être revenue depuis près de 2 jours. Des miliciens ont été envoyés sur la route et ont retrouvés cette caravane, sans provisions ni cadavres. Pour le bien de la communauté de Pont Moussu, j’en appelle à votre loyauté envers le Baron Michel et Monsieur le Maire, je demande des volontaires expérimentés pour mener à bien une mission de reconnaissance. Il y a trois choses à faire pour ceux qui se portent volontaires : premièrement, retrouver la ou les choses qui ont réduit à néant notre caravane ; deuxièmement, retrouver les personnes qui faisaient parties du convoi, vivante si possible, sinon les dépouilles afin de les inhumer dignement, enfin ramener la tête de ces criminels. Pour ces trois taches bien sur vous serez récompensé puisque vos âmes perverties ne pensent que par l’argent. Monsieur le Maire offre 200 pièces d’or pour les deux premières taches et notre bien aimé Baron en offre 150 de plus pour la tête du coupable ! Si vos pauvres âmes corrompues sont intéressées par l’appât du gain, veuillez venir à la caserne pour me parler, je vous fournirais l’équipement nécessaire. Sur ce adieu. Dans un grand mouvement de cape, le Sergent se dirigea vers la porte, gratifia les deux colosses d’un hochement de tête et sortit de l’auberge avec un air magistral. Le brouhaha habituel repris bientôt dans l’auberge tandis que Léon reprenait son essuyage de verres. Malard s’approcha du vélin tout en sirotant son verre de vin. Il s’agissait d’une offre alléchante, qui lui permettrait sans aucun doute de subsister pendant plusieurs mois. De plus, cela lui permettrait de rentrer dans les bonnes grâces du Baron Michel qui peut être ferait de lui un des mages de sa cour qui sait … et puis bien sûr, si il pouvait mettre ses talents profanes aux services du peuple … oui … c’était définitivement une bonne idée de se porter volontaire. Il finit rapidement son vin puis se dirigea vers la sortie tout en tirant une pièce de cuivre de sa maigre bourse, oui, c’était définitivement une bonne idée… C’était un jeune homme aux cheveux noirs, qu’il portait courts, sa peau était un peu plus halée que celle des amniens, il venait probablement d’une contrée plus au sud. Une perpétuelle barbe de trois jours ornait son menton, tandis que ses grands yeux bruns s’écarquillaient pour un rien, observant sans cesse tout ce qui l’entourait, relevant n’importe quel détail inhabituel. Il portait un vêtement étrange composé d’une sorte de grand manteau vert foncé, d’une tunique blanche aux manches un peu bouffantes et de chausses vertes sapins. Des bottes légères en cuir de qualité, faites pour la marche, habillaient ses pieds. Il portait une large ceinture où étaient suspendues une multitude de bourses et de sacoches, de tailles et d’aspect divers et variés. Une fine dague ouvragée pendait à son coté et il transportait toujours avec lui un large sac en cuir à bandoulière, contenant probablement ses maigres possessions. * Owen achevait de panser le bandage de Rodéric, jeune milicien de la caserne de Pont Moussu, lorsque le Sergent Ghul entra avec fracas dans la pièce. Owen sursauta et renversa une rasade d’alcool sur la plaie du pauvre jeune homme qui poussa un hurlement. Ce jeune halfelin brun, plutôt bien bâtit, portait un ensemble bleu clair bordé d’argenté, rappelant ses grands yeux bleu qui s’écarquillaient suite aux cris effarouchés de Rodéric. Un médaillon représentant un gantelet reposait sur sa poitrine tandis qu’une ceinture ceignait sa taille fine à laquelle était suspendue quelques flacons, un chapelet ainsi que quelques bourses en cuir. - Oh je vous en prie Rodéric, arrêtez de faire votre elfe … grommela le Sergent Owen et Rodéric, les larmes aux yeux et les lèvres serrées, se regardèrent, tous deux se demandaient pourquoi il était d’une humeur aussi massacrante. - Que se passe-t-il sergent? Un problème? Demanda Rodéric en étouffant un sanglot. Certes le Sergent n’était pas connu pour sa joie et sa bonne humeur mais le son de sa voix était encore pire que d’habitude. - Les volontaires ne courent pas les rues, j’ai bien peur de devoir faire appel aux soldats du Baron pour résoudre cette énigme de la caravane … et cela me donnerait une réputation exécrable! Rodéric baissa les yeux, il se serait bien proposé mais vu l’état de sa jambe, il ne servirait pas à grand-chose. Son regard s’éclaira soudainement. - Pourquoi pas Owen ?! Il a de nombreux talents, en particulier dans le domaine de la guérison et du combat, de plus, il recherche la renommée afin de prêcher la parole de Torm et il cherche toujours à aider le maximum de personnes! Il serait le volontaire parfait! Le jeune halfelin le regarda avec un air ahuri, il ne pouvait pas placer un mot … certes il était de son devoir d’aider les citoyens de Pont Moussu mais l’aventure ça ne lui correspondait pas vraiment. Le très glorieux ordre du Cœur radieux d’Athakatla l’avait envoyé à Pont Moussu, il y a de cela près de 2 ans, afin de prêcher la parole de Torm, Dieu de la loyauté, du devoir et des nobles paladins. Il avait réussi tant bien que mal à s’intégrer à la communauté en aidant le plus de monde possible et en devenant l’un des guérisseurs les plus populaire de la petite ville. En effet, il était doté d’une foi exceptionnelle et peu à peu son culte intéressait les citoyens. Cependant, c’était surtout vers Sheila Péryrol, déesse des cultures, que les habitants de cette petite ville paysanne se tournaient. Les yeux du sergent s’illuminèrent. - Bon sang Rodéric mais vous avez raison. Je vous engage Owen, venez avec moi, je vais vous trouver quelques pièces d’équipement afin que vous meniez à bien votre mission et vous partez demain matin. Tous nos espoirs sont sur vous. Owen regarda Rodéric avec un air effaré tout en se faisant entraîner par Ghul dans l’armurerie de la caserne, il n’avait toujours pas pris conscience de ce qui lui arrivait lorsque Ghul le traîna devant un étalage d’armes diverses et variées. - Qu’avez-vous l’habitude de manier mon garçon? L’épée? Le marteau? Owen pris conscience qu’il n’avait plus le choix, il devait accomplir son devoir, cela lui permettrait sans doute de pallier à certaines difficultés quant à son intégration. - Donnez-moi une masse d’arme, c’est ce que j’avais l’habitude d’utiliser lors de mon entrainement à Athakatla, cependant, concernant l’armure, j’ai celle de mon vieux père que j’aimerais honorer en la portant tout en effectuant des actes héroïques. La voix de Rodéric se fit entendre au loin : - Sergent, on vous demande! - Je ne serais jamais tranquille … servez-vous mon garçon, je reviens dès que j’aurais réglé cette affaire. * Malard s’était dirigé vers la caserne dans l’espoir d’être accepté en tant que volontaire, même si il se doutait qu’il y aurait quantité de demande et qu’il n’avait rien de bien exceptionnel. Dès qu’il était entré, son œil avait été attiré par le jeune homme étendu sur le côté dans un brancard qui lui avait rapidement demandé s’il pouvait faire quelque chose pour lui. Il lui avait répondu qu’il voulait voir le sergent Ghul concernant la mission de la caravane ce qui avait eu pour effet d’exciter énormément le garde qui s’était précipité pour appeler le Sergent. Ce dernier déboucha dans la pièce avec un air contrarié. - J’espère que ça en vaut la peine Rodéric, qui est cet homme? - Il m’a dit qu’il voulait vous voir pour se porter volontaire Chef - Oooooh, mais ça change tout, comment vous nommez vous mon jeune ami? - Je suis Malard Falconner Messire, pour vous servir. Je souhaiterais me porter volontaire pour la mission dont vous parliez ce matin à l’auberge du pont frétillant. Ya-t-il encore des places disponibles? - Mais très certainement! Quelles sont vos principales compétences jeunes homme? Vous ne m’avez pas l’air bien costaud … Vous êtes sûr de pouvoir affronter le monde extérieur ? Cette phrase frappa l’égo de Malard de plein fouet … lui ?! Un gringalet ?! Bon certes il n’était pas une montagne de muscles mais tout de même! C’était d’un vexant. - Eh bien, sans vouloir me vanter je suis doté de certains talents profanes et on m’a toujours dit que j’étais doué pour me sortir des situations difficiles, mais si ma proposition ne vous intéresse pas je me rendrais ailleurs! - Passionnant, vraiment passionnant, je vous engage, venez, nous allons vous trouver de l’équipement. Fit Ghul sans se rendre compte que ses paroles avaient pu vexer Malard, quand bien même ça n’avait pas d’importances, ce qui lui fallait c’était des volontaires! Malard s’étonna de la rapidité de son engagement mais suivit le Sergent, plutôt content de lui. - Je vous présente votre coéquipier. Owen … Owen comment déjà? - Owen Colfer messire. Fit ce dernier un peu surpris. - Voilà. Owen Colfer! Il va vous soutenir lors de vos combats, c’est un jeune home solide et sûr, vous pouvez me croire. Qu’avez-vous l’habitude de manier Malard ? Les deux jeunes gens s’entre-regardèrent étonnés de l’enthousiasme du sergent et Malard après mure réflexion lui demanda une rapière et une arbalète. Ils allèrent également lui choisir une armure de cuir cloutée raffinée puis firent quelques paquetages emportant juste l’essentiel. - Oh à propos, fit le sergent, vous devriez aller voir Fortaveen, il semblerait qu’il ait quelque chose à demander à ceux qui se portent volontaires pour cette mission mais il ne m’en a pas dit plus. Bien, à partir de maintenant vous êtes au service de la garde jeunes gens. Owen connaissait bien Fortaveen, c’était le vieux prêtre de Sheyla Peryrol, il l’avait bien aidée à s’intégrer dans Pont Moussu, c’était un homme bon et juste mais peut-être un peu gâteux. De plus, ce vieil homme était doté d’un précieux don de voyance, en effet, il arrivait souvent que sa déesse lui envoie des rêves prémonitoires comme par exemple avant l’attaque de la caravane, il avait rêvé qu’une tempête s’abattait sur Pont Moussu, une tempête aux ailes noires. * Il était à peine 9 heures du matin lorsque Breizholyn rentra chez son grand père après son entrainement à la caserne, elle déposa son casque sur le guéridon raffiné d’acajou de l’entrée, entreposa sa large épée dans le pot à parapluie et s’échina à se débarrasser de sa lourde armure d’acier tout en grommelant sur sa rude matinée. Elle était partie de la maison à 4 heures du matin ne trouvant pas le sommeil à cause de la disparition de sa sœur, Meryl. Elle avait besoin de se vider l’esprit et quoi de mieux pour ça que de tâter de sa lame les mannequins d’entrainement de la caserne. Elle y avait croisé le Sergent Ghul qui partait l’air furieux et contrarié (comme à son habitude). Torm soit loué il n’avait pas fait attention à elle. En sortant elle avait également croisé le jeune Owen, occupé, comme à son habitude, à soigner les gardes revenant de mission. Elle n’avait jamais vraiment parlé avec lui, leur relation se limitait à de simples saluts, il était toujours occupé … ce qui était bien dommage puisqu’ils partageaient au minimum la même religion et la même dévotion. Toujours était-il qu’elle espérait hardament que le sergent ait lancé un appel à l’aide pour sa sœur et les autres victimes de la caravane … elle avait tenté de demander à son grand-père la permission de partir mais ce vieux grigou avait refusé, il trouvait cela trop dangereux et ne voulait pas perdre ses deux petites filles d’un coup, elles étaient sa seule famille suite à la mort de leur père. Une fois débarrassée de son armure elle se dirigea vers la salle de bain et s’aspergea le visage d’eau froide pour tenter de reprendre ses esprits puis elle regarda son visage fatigué dans la glace. La détermination se lisait dans ses grands yeux verts et elle se mit à tirer la langue à un sergent Ghul imaginaire. C’était une halfeline assez grande et bien bâtie, elle avait pour habitude depuis son adolescence de pratiquer le maniement de l’épée et de l’arc ce qui lui avait dessiné une silhouette relativement athlétique. Cependant, son visage était doux et altruiste, elle semblait toujours triste du malheur de quelqu’un, tout en étant infailliblement joyeuse et positive. Ses yeux verts étaient toujours grands ouverts pour recueillir le maximum d’informations et ses long cheveux châtains étaient rarement disciplinés. Après s’être séchée elle se mit en route vers la chapelle de Sheyla Péryrol ou son vieux grand père officiait le matin même dans l’espoir de le convaincre une nouvelle fois de la laisser partir mais sans grand espoir … * Owen et Malard franchirent le pas de la porte de la chapelle dédiée à la déesse des cultures et des moissons. Une douce lumière émanait du dehors, transformée par les riches vitraux multicolores retraçant les miracles de la déesse. La décoration intérieure était douce et chaleureuse, des épis de blés séchés décoraient le bout des bancs et un précieux autel, surmonté d’un retable richement décoré, se dressait dans le chœur de la chapelle. La messe venait de se terminer lorsque les deux jeunes gens entrèrent, ils virent Monsieur le Maire et le vieux prêtre discuter doucement près de l’autel, leur voix avaient baissées depuis que Malard et Owen étaient entrés, le Maire fit un signe de tête au clerc puis se dirigea vers la sortie en adressant un bref salut aux volontaires. - Venez-vous dans l’enceinte de ce lieu saint afin d’écouter la bonne parole de notre déesse? S’enquit Fortaveen. Il avait l’air épuisé et encore plus vieux que d’habitude, sa longue barbe blanche lui arrivait presque aux genoux et son fin manteau bleu azur lui donnait un aspect intangible. - Bonjour Messire, murmura Owen, nous nous sommes porté volontaires pour retrouver les survivants de « l’accident » de la caravane, le Sergent Ghul m’a dit que vous aviez quelques choses à nous demander. - Des volontaires enfin ?! Mais c’est merveilleux! Les vieux yeux du prêtre se firent joyeux et un sourire se dessina dans sa peau parcheminée. Mille mercis d’être venu, c’est inespéré pour un vieil homme comme moi. … voyez-vous, parmi ce convoi il y avait Meryl, ma petite fille, chargée de soutenir grâce aux potions que je lui avais donné, les gens qui pourraient s’être blessé ou autre. Or comme vous le savez … nul cadavre n’a été retrouvé mais nul survivant non plus … je vous en prie, retrouvez ma petite fille, je vous en serais incroyablement reconnaissant … Owen et Malard furent émus devant la détresse de ce vieil halfelin. - Ne vous en faites pas grand père, nous allons tout faire pour la retrouver votre gamine. Tenta Malard. - Tachez d’être plus respectueux lorsque vous parlez de mon grand-père ou de ma sœur, étranger! Scanda Breizholyn de l’entrée en faisant craquer ses phalanges. Si vous ne modérez pas vos propos il pourrait bien vous arriver des misères. - Calmes toi Breizhou. Elle fit une grimace. Ces gens sont là pour nous aider à retrouver Meryl, et tu vas les accompagner. - Oh vraiment? Son visage s’éclaira, veuillez me pardonner, elle s’inclina devant Malard et fit un petit signe de tête en souriant à Owen. Je me ferais une joie de vous accompagner pour détruire la chose immonde qui a osé s’en prendre à des innocents! Quand partons-nous ?! - Demain matin d’après le sergent Ghul. S’enquit Owen - Demain matin?… Pourquoi pas tout de suite ??? Des vies d’innocents sont en jeu, il est à peine 11h du matin, laissez-moi le temps de m’équiper et partons, je vous en prie … - Il est vrai que plus tôt nous partons … commençât Owen - Parfait! Je courre me préparer! Et elle disparut aussi vite qu’elle était entrée, laissant entrapercevoir une mèche de cheveux châtains brillants au soleil. - Elle est toujours comme ça, sourit le vieux prêtre, venez, je vais vous donner quelques une de mes potions et remèdes, vous en aurez surement besoin, nul ne sait ce que vous aurez à affronter là-bas …
Posted on: Mon, 30 Sep 2013 19:16:57 +0000

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