Charlie Hebdo LE CHOC DE SIMPLIFICATION Une très ancienne - TopicsExpress



          

Charlie Hebdo LE CHOC DE SIMPLIFICATION Une très ancienne tendance (tropisme ? comportement subconscient?) socialiste est d’être plus à droite que la droite. Par exemple, en 1956, le gouvernement socialiste donne les pleins pouvoirs aux paras d’Alger. Dans les années 1990, le gouvernement Bérégovoy a fait beaucoup plus en matière de libéralisation financière que ce qu’auraient osé imaginer les plus fanatiques libéraux. Étant politiquement illégitimes, les socialistes se doivent de surlégitimer leur comportement. Un peu comme les ploucs font miroiter leurs bonnes manières et leur accent de la ville. C’est ce côté « endimanché » de la politique socialiste. On se tient bien à table. En face, du côté de la droite, ce n’est guère mieux : la droite survalorise le social. Elle a toujours peur des réactions sociales, alors qu’il ne subsiste plus de syndiqués et que le nombre de journées de grève s’est effondré depuis les années 1980. Le « choc de simplification » participe du « vouloir bien faire » socialiste. Il faut simplifier les méandres administratifs afin que les créateurs du privé puissent entreprendre. Or la vérité est qu’il n’y a rien de plus bureaucratique et merdique que le privé. Essayez de faire faire des travaux chez vous. Jamais vous ne serez livré à temps, jamais. Toujours les délais seront dépassés, parfois doublés, voire triplés. Toujours le prix de vos travaux sera dépassé, et de beaucoup. Et ce sera toujours votre faute: « Vous n’y pensez pas! Je suis débordé ! » Car vous n’êtes jamais débordé, évidemment, surtout le jour où l’on vous envoie la facture, qu’il faut régler illico. Je vais chez Renault faire changer un rétroviseur. Combien de fois dois-je aller chez Renault pour avoir mon rétroviseur ? Quatre fois. La première fois, ce n’est pas la bonne couleur, la deuxième, ce n’est pas le bon côté, la troisième, ce n’est pas le bon modèle, et la quatrième fois, c’est le bon modèle de la bonne couleur du bon côté. Total : quatre heures. Quatre allers-retours. Temps de la pose: deux minutes. Temps comptabilisé: une demi-heure. Et pourquoi une demi-heure, compère Renault? « Parce que je ne peux compter moins. Sinon, j’y perds ! » (Sic!) Et mes quatre heures de trajet aller-retour chez vous, Renault ? C’est pas ma faute. C’est la faute des intérimaires qui sont embauchés pendant les vacances et qui font mal leur travail. Ah bon ? Et c’est moi, con de client, qui embauche les susdits intérimaires ? Je décide de changer d’opérateur mobile. Ne changez jamais d’opérateur mobile, jamais ! Gardez votre forfait d’arnaque, ça ne vaut vraiment pas le coup de devenir fou pendant deux jours entre coups de fil, mails, appels de numéros verts ou autres, déplacement à la boutique de l’opérateur, attente de deux heures à la boutique, pour finalement rogner quatre euros par mois. Gardez vos forfaits, camarades ! Je n’ai jamais rien vu d’aussi inefficace qu’un opérateur mobile. Et vous voulez du choc de simplification pour que de plus en plus de crétins inefficaces occupent le peu de temps qu’il vous reste à vivre sur terre ? J’essaie de me faire rembourser un billet d’avion. J’avais pris une assurance annulation. Deux jours et quelques litres de stress et de sueur plus tard, je n’ai évidemment pas pu me faire rembourser, car l’assurance remboursement était une arnaque (paraît qu’il fallait bien lire !), et j’ai envie de tuer de mes mains un anonyme qui radote son mauvais français depuis la Tunisie ou ailleurs. Non, pas tuer, tout de même : d’abord le torturer, lentement, jusqu’à ce que ma haine des numéros verts s’évapore. Partout, dans le privé, c’est la lenteur et l’inefficacité qui s’étalent et vous enserrent comme une membrane gluante. Partout la mauvaise foi se cumule avec l’incompétence. Parlons de ce fournisseur d’énergie passé au privé. Je prends rendez-vous pour un compteur. Il faut que je bloque une journée (une journée entière !) pour attendre que des connards, d’un coup de clef, viennent me brancher un compteur en trente secondes ! Bien entendu, les connards ne viennent pas, car ils n’ont pas eu la bonne adresse, ni mon numéro de portable. Donc deuxième rendez-vous. Deuxième journée foutue en l’air. Je sais bien que mon temps ne vaut pas grand-chose, mais tout de même! Oui, mais le parasite du secteur public qui justifie son existence payée par son inutilité crasse… C’est vrai. Rendez- vous à la mairie de Saint-*** pour une histoire de branchement de flotte. Une demi-journée depuis Paris. Le mec ne vient pas ! Je reprends rendez-vous. « Ah… J’avais oublié ! », rigole-t-il. Finalement, j’ai eu tort de revenir, car ce n’est pas lui le responsable, mais un mec de la D***, à Orléans. Va pour Orléans. C’est pas là, c’est à Châteauneuf. Et en voiture pour Châteauneuf ! Non, on vous aura mal renseigné, c’est bien à Saint-*** que ça se gère. « Mais à Saint-***, Ducon-Dédé m’a dit que… » « Ducon-Dédé s’est trompé. » Deux jours, pour quatre personnes. Quatre demi-journées, pour quatre salauds payés à plein temps. À la mairie de Saint-***, un grand panneau publicitaire annonce: « Ici, le privé nous envie notre efficacité. » On avait compris, les gars, on avait compris. Bernard Maris
Posted on: Fri, 02 Aug 2013 15:31:54 +0000

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