"Chère Madame, l’art de la guerre (et vous êtes en train - TopicsExpress



          

"Chère Madame, l’art de la guerre (et vous êtes en train d’en mener une), est avant tout l’art de l’inattendu. Aristote, en nuançant le concept prométhéen de Platon concernant l’idéal avait introduit celui de la raison, comme élément majeur et interactif entre l’idéal et les moyens. Le concept de bonne voie que vous et vos acolytes utilisez sans cesse fait l’impasse sur un élément majeur : la voie, invariablement, influe sur le but change sa nature et sa finalité. Insister devient synonyme de ce que l’historien Eric Hobsbawm (chassé de chez lui par le provincialisme et la barbarie, tous deux conséquences de l’idéal nazi), déterminait comme l’identité de la crise : nous sommes entrés dans l’ère des décisions politiques irrationnelles cachées par les innovations scientifiques sans fin. (Fractured times, ed. Little, Brown, 2013). Dans cette guerre que vous menez contre les dépenses publiques et les dettes dites souveraines et au nom des quelles des millions d’êtres humains sombrent comme durant l’épopée napoléonienne, vous trouverez toujours des conseillers et des banquiers qui trouveront proche de l’idéal le désert politique intellectuel et moral que vous êtes entrain de créer partout en Europe et en Grèce en particulier. Mais comment ces derniers expliquent-ils que la fameuse dette grecque ne fait qu’augmenter éteignant les 321 milliards, quasiment le double de ce qu’elle était en 2008 ? Une vraie victoire, pour reprendre Sun Zé, on ne la voit pas venir. Elle se fait sans heurts, sans bruit, presque naturellement. Et un jour, elle est là, comme par miracle. Plutôt que de faire confiance à la Méthis grecque en lutant contre les Hydres de Lerne de la corruption, du favoritisme, du clientélisme, et de l’anomie des possédants, vous avez voulu standardiser un pays au nom d’un idéal allemand. Et, comme le paysan qui tire les pousses au lieu d’attendre qu’ils murissent, vous aurez la récolte que vous méritez : un champ infertile. Le problème, comme toujours, c’est que vous, vous mangerez toujours à votre faim et continuerez inlassablement de dire que la famine, le chômage, la fermeture des commerces, le licenciement des professeurs et la fermeture des hôpitaux sont les moyens pour atteindre votre idéal. Chère madame, vous êtes le pire des généraux que l’Europe n’a jamais crée, et pas loin de la pire version de l’idéalisme idéologique qu’elle a enfanté…"
Posted on: Sun, 25 Aug 2013 11:46:44 +0000

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