Danger! 550 millions de médicaments contrefaits en vente en Afrique La contrefaçon de médicaments est devenue aujourd’hui un sujet de préoccupation prégnant pour les autorités sanitaires françaises et européennes et est à l’origine de nombreuses actions de contrôle et de campagnes de sensibilisation. Mais ce sont les pays en voie de développement et notamment l’Afrique qui sont les premières victimes de ce fléau. De nombreux freins persistent aujourd’hui pour mener à bien la lutte contre les faux médicaments sur le continent le plus pauvre de la planète : défaut d’harmonisation des sanctions entre les pays, manque de collaboration autour des opérations de saisie et surtout moyens très insuffisants des services de santé pour détecter les contrefaçons et prévenir leur risque de diffusion. Néanmoins, on note un sursaut ces dernières années en réponse aux appels multiples de la communauté internationale. C’est ainsi que vingt-trois pays Africains, comptant une zone d’échange portuaire importante, se sont unis à l’Institut de recherche d’anti-contrefaçon de médicaments (IRACM) pour lancer l’opération « Biyela ». Encerclement Signifiant « encerclement » en zoulou, ce programme a consisté à multiplier les saisies ciblées dans tous les ports des états participants pendant une période de dix jours. Les résultats obtenus ont été détonants : pas moins de 550 millions de médicaments contrefaits ou interdits ont été interceptés. Antibiotiques, antidouleurs, anti-inflammatoires et traitements contre l’hypertension et le diabète sont les faux médicaments qui ont été les plus fréquemment retrouvés. Acheminées d’Asie du Sud Est et du Moyen Orient, ces cargaisons ont été les plus importantes au Congo et au Togo. Pour le secrétaire général de l’Organisation mondiale des douanes (OMD), Biyela est à la fois un succès en raison de la mise en évidence de la faisabilité d’une opération d’une telle envergure et un signal d’alarme. En effet, « Le succès acquis par les douanes en seulement dix jours et sur 23 ports africains donne une idée effrayante du fléau que représente le trafic de faux médicaments sur ce continent » analyse Kunio Mikuriya. De fait, ces chiffres confirment à quel point la contrefaçon de produits de santé représente une menace pour l’ensemble des Africains, alors que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime qu’entre 30 et 70 % des médicaments utilisés sur le continent sont des faux.
Posted on: Mon, 08 Jul 2013 09:45:40 +0000