Depuis belle lurette Je vous ai attendu depuis belle lurette Vous - TopicsExpress



          

Depuis belle lurette Je vous ai attendu depuis belle lurette Vous m’aviez ordonné à midi d’être prête A subir vos assauts dès treize heures sonnées, Et pour vous, bel ami, je m’étais pomponnée, Prenant un bain très chaud avec du lait d’ânesse : (On ne peut offrir moins à ma peau de comtesse Qui se doit d’être lisse aux plus secrets endroits Et aux plus beaux aussi où vous mettez les doigts…) On avait arrangé mon ample chevelure Et, dans le grand miroir où j’avais fière allure Se reflétait l’azur de mes yeux amoureux Escomptant les plaisirs de vos soins chaleureux Treize heures ont sonné à toutes les pendules Et j’ai guetté vos pas qui toujours déambulent Sur ce rythme pressé qui fait battre mon cœur Et qui parle à mes sens de toutes vos ardeurs ! Mais hélas, aucun bruit n’a troublé mon oreille Seul le bourdonnement incessant d’une abeille Butinant ardemment le pistil d’une fleur M’a fait songer à vous et verser quelques pleurs Et l’ombre envahissant peu à peu notre chambre Et le jour déclinant au grand ciel de septembre M’a fait craindre Monsieur de vous revoir jamais Et j’ai cru en mourir, moi qui tant vous aimais ! Mais soudain un grand cri poussé par ma soubrette Me remua les sangs, me fit dresser, inquiète, Et vous avez surgi, ardent, impétueux Bousculant mes jupons, si peu respectueux ! La porte refermée, finies les convenances J’en ai même oublié toutes mes remontrances Pour avoir attendu depuis belle lurette Tous ces soins délicieux qui nous mirent en fête ! Lettre de Juliette de Montaucieux au Comte de Bonaventure (15 septembre 1780) Depuis belle lurette Je vous ai attendu depuis belle lurette Vous m’aviez ordonné à midi d’être prête A subir vos assauts dès treize heures sonnées, Et pour vous, bel ami, je m’étais pomponnée, Prenant un bain très chaud avec du lait d’ânesse : (On ne peut offrir moins à ma peau de comtesse Qui se doit d’être lisse aux plus secrets endroits Et aux plus beaux aussi où vous mettez les doigts…) On avait arrangé mon ample chevelure Et, dans le grand miroir où j’avais fière allure Se reflétait l’azur de mes yeux amoureux Escomptant les plaisirs de vos soins chaleureux Treize heures ont sonné à toutes les pendules Et j’ai guetté vos pas qui toujours déambulent Sur ce rythme pressé qui fait battre mon cœur Et qui parle à mes sens de toutes vos ardeurs ! Mais hélas, aucun bruit n’a troublé mon oreille Seul le bourdonnement incessant d’une abeille Butinant ardemment le pistil d’une fleur M’a fait songer à vous et verser quelques pleurs Et l’ombre envahissant peu à peu notre chambre Et le jour déclinant au grand ciel de septembre M’a fait craindre Monsieur de vous revoir jamais Et j’ai cru en mourir, moi qui tant vous aimais ! Mais soudain un grand cri poussé par ma soubrette Me remua les sangs, me fit dresser, inquiète, Et vous avez surgi, ardent, impétueux Bousculant mes jupons, si peu respectueux ! La porte refermée, finies les convenances J’en ai même oublié toutes mes remontrances Pour avoir attendu depuis belle lurette Tous ces soins délicieux qui nous mirent en fête ! Lettre de Juliette de Montaucieux au Comte de Bonaventure (15 septembre 1780)
Posted on: Fri, 30 Aug 2013 20:47:24 +0000

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