Ensemble, bâtissons notre futur! Valery moise Depuis trop - TopicsExpress



          

Ensemble, bâtissons notre futur! Valery moise Depuis trop longtemps, les hommes des sociétés peu évoluées ont persisté dans l’erreur de croire qu’il ne peut exister que les binômes : exploiteurs-exploités, barbares-civilisés, dominants-dominés, envers-contre. Cette lecture à la fois erronée et bornée des choses, a conduit à l’esclavage, l’inquisition, aux génocides, aux guerres ouvertes et plus sournoisement à notre époque, aux dérives du capitalisme outrancier. Ils seront très peu, ceux qui conviendront sans hypocrisie que la solidarité réelle, celle qui se pratique naturellement à l’abri des caméras propagandistes, celle qui n’est pas motivée par le désir de se faire une réputation de bon samaritain, celle qui ne finance pas pour commander, celle qui ne culpabilise ni n’affaiblit, est la planche de salut de ce monde qui se cherche, qui se perd plus qu’il ne se retrouve, ce monde à la morale douteuse, qui s’oppose de plus en plus au naturel, qui discute de l’accessoire pour oublier l’essentiel, qui se veut démocratique en plaçant la majorité économique au-dessus de la majorité populaire. Oui, ce monde est à sauver. De ses propres habitants. De la folie des hommes principalement. C’est probablement pour s’approcher de cet objectif que la jeunesse Sawa organise la troisième édition du Forum Jeunesse Afro-Québécois, autour du thème : « Ensemble, bâtissons notre futur ». Mais de quel ensemble s’agit-il exactement ? Quels sont les critères de sélection pour ce rassemblement envisagé ? A première vue, cet appel semble s’adresser aux descendants du vaste continent africain et aux jeunes Québécois. Mais qu’y a-t-il de commun entre les jeunes africains et les québécois pour qu’ils soient appelés à bâtir ensemble un futur qui doit forcément prendre en compte leurs passés qui sont si différents ? Les uns ont connu l’esclavage, les déportations, les humiliations les plus infamantes, et les autres à peine des privations linguistiques et culturelles ? Ce n’est visiblement pas là qu’il faut chercher ce qui pourrait les réunir. Le passé épuisé, il ne reste que le champ du présent à explorer pour essayer de comprendre ce qui les lie au-delà de ce qui les sépare. On dit souvent que ce qui se ressemble, s’assemble. Il est tout aussi vrai que les contraires s’attirent. Nous voilà amenés à penser que les différences autant que les ressemblances peuvent réunir, il suffit d’être à la bonne distance. Et il n’est un secret pour personne que le monde tend de plus en plus à devenir un village où il est presqu’impossible de créer sa petite île et de vivre en circuit clos. Les frontières s’amenuisent proportionnellement aux efforts déployés par certains conservateurs pour maintenir le statu quo. Le monde est devenu trop petit pour que puissent exister des problèmes liés à un seul état, un seul peuple, une seule race, et trop grand pour qu’une seule voix puisse y faire écho. C’est donc un choix intelligent que de s’associer avec ceux que l’intolérance, l’avarice, la peur, la haine et le manque de sagesse ont posés comme nos ennemis. Pas une association naïve de loup et d’agneau, pas une association stérile mais une symbiose maintenue par le dialogue, par la reconnaissance des torts réciproques, et une ferme volonté d’avancer sur de nouvelles bases plus solides de la fraternité universelle. Ce n’est pas un appel anodin que d’inviter jeunes africains et québécois à bâtir ensemble un meilleur futur. Les québécois ont besoin de plus d’ouverture sur le monde. C’est un peuple de grande résistance auquel la résilience afro-caribéenne ne serait de trop. Dieu seul sait l’impact qu’il y aurait sur l’incidence des suicides au Québec s’il y avait un meilleur dialogue avec les frères afro-caribéens et l’Afrique aurait probablement enregistré une meilleure croissance économique s’il s’était établi des échanges d’expertises plus amicales avec les jeunes québécois. L’Afrique, quant à lui, ne se conjugue qu’au pluriel. Il est tout aussi blanc que noir. Les langues parlées sont aussi abondantes que les citations africaines et aussi riches que les cultures locales. La colonisation l’a déchiré, a répandu ses entrailles partout où les métropoles avaient besoin de bras pour labourer les terres et exploiter les mines, mais il semble qu’on ait moins prévu que leurs sueurs gratuites et leurs sangs déshumanisés allaient en même temps arroser toutes les terres et faire en sorte que leurs rejetons poussent un peu partout tantôt comme l’ivraie tantôt comme la mauvaise herbe. Parler d’Afrique revient vraiment à être prolifique. Mais pour la commodité de notre intervention, nous nous bornerons à explorer les avantages certains d’une coopération riche et diversifiée entre les africains, les caribéens et les québécois. D’abord l’Afrique a besoin de se connaitre, de s’identifier, de se réconcilier avec lui-même, de définir ses priorités, d’évaluer ses forces et ses faiblesses avant de s’ouvrir à un monde plus vaste. Et nous entendons par Afrique, l’ensemble des habitants qui sont restés sur le continent et tous ses enfants qui se sont éparpillés un peu partout principalement dans les Caraïbes. L’éloignement géographique n’a pas réussi à changer nos problèmes fondamentaux. Les chaines de la colonisation sont restées dans chaque cellule de nos cerveaux. Nous avons trop d’apatrides dans nos rangs et à la tête de nos gouvernements. Nous n’investissons pas assez dans l’éducation de nos populations. Notre sens trop poussé de la religiosité freine nos élans de responsabilité et de progrès. Nous dépendons trop de l’étranger malgré la richesse de nos sous-sols. Comprenez que je ne suis pas là ce matin pour imputer nos responsabilités à la méchanceté des autres. Il est venu le temps où les victimes doivent être jugées de leurs faiblesses, leurs naïvetés, leurs imprudences et leur incapacité d’évolution. Les scorpions sont faits pour piquer, il n’y a rien à leur reprocher. Quand on est ignorant de sa véritable identité, on ne peut pas rentrer en relation sans se faire assimiler. On est alors un danger pour soi-même et l’autre ne gagne rien à entrer en relation avec une image médiocre de lui-même. Alors mes frères africains, mes cousins québécois, bâtissons notre futur ! Bâtir, est un verbe d’action qui implique le mouvement, et qui bannit l’attitude du spectateur qu’il soit sur les genoux à implorer la manne du ciel ou qu’il ait la main aux mâchoires en maudissant tout le monde. Ce n’est qu’à cette condition que nous pourrons parler de futur. Un futur qui ne se fera pas tout seul. Un futur solidaire de la protection de l’environnement, de la promotion de la santé et de l’éducation, de l’économie sociale et solidaire et de la diversité culturelle. Envisager un sauvetage individuel, revient à choisir un suicide collectif. Notre futur ne sera pas une fatalité dans la mesure où nous le planifions, ensemble, noirs et blancs, pauvres et riches. L’heure est à l’équilibre. L’unité dans la diversité. Ce n’est pas nos problèmes qui nous tueront mais notre incapacité à les surmonter, et les résoudre. Il n’y a pas longtemps, on se déchirait pour un élément qui était en dehors de nos choix et qui n’a rien à voir avec notre humanité et notre niveau de compétence : La race. Mais aujourd’hui, bien qu’on n’ait pas encore atteint l’idéal, beaucoup sont parvenus à comprendre qu’il n’y a qu’une race : La race humaine. Et c’est à l’émancipation de celle-ci que nous sommes tous appelés à œuvrer aujourd’hui. C’est une honte aujourd’hui où nous repoussons de plus en plus les limites de notre ignorance sur d’autres planètes et que nous trébuchons encore sur les voies de l’éradication de la faim. N’attendons pas d’être à des postes de décision pour engager des dialogues constructifs .C’est l’ensemble des gouttes d’eaux de nos actions qui vont constituer l’océan de changement que nous nous proposons de créer. Le monde change. Les sociétés civiles sont de plus en plus conscientes de leurs forces et de leurs responsabilités. Ne remettez plus aux medias le renne de vos choix. Affrontez les peurs alimentées par les préjugés. Ouvrez vous aux autres, apprenez de leurs expériences, leurs cultures et leurs visions du monde. Etablissez des programmes de mobilité. Sortez de vos zones de confort. Visitez les Caraïbes, visitez Haïti d’où je viens, visitez l’Afrique. Ajoutez plus de couleurs à votre vie, plus de chaleurs à vos relations et réalisons ensemble, noirs et blancs, africains, caraibéens et québécois, la symphonie des nations pour un meilleur futur.
Posted on: Wed, 02 Oct 2013 20:27:19 +0000

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