Et si quelqu’un empêchait un meeting du RDR quelque part ? Ce qu’il a été donné de voir aux Ivoiriens à l’occasion du séjour d’Affi N’Guessan à Oumé, mérite de larges réflexions à tous les niveaux, à un moment où les gouvernants parlent de réconciliation et de retour à la paix. Ils sont au pouvoir, ils ont tous les moyens, donc ce sont eux qui agissent. Il est par conséquent de leur responsabilité de veiller à la satisfaction de tous les besoins des Ivoiriens. Libertés démocratiques, souveraineté du pays, emploi, santé, etc. C’est d’ailleurs qu’ils avaient promis à cor et à cri au cours d’une campagne qui, on le voit aujourd’hui, a brillé par son caractère mensonger et éminemment démagogique. Cinq millions d’emplois, 10 universités, des centres de santé partout, en cinq ans ! Voilà ce qui avait été promis. Mais au lieu de cela, que voient les Ivoiriens ? La misère et le chômage partout, le rattrapage éhonté, la corruption à grande échelle qui fait que l’argent ne circule que dans certains cercles bien connus. Aujourd’hui à Yopougon et dans de nombreuses autres communes de la ville d’Abidjan, on construit des immeubles partout. A travers la ville, on ne voit plus les RAV4 France-au-revoir du temps des Refondateurs. Aujourd’hui, ce sont de grosses 4X4, des Fortunero directement sorties d’usine qui circulent avec de très jeunes filles au volant. Aujourd’hui, l’arrogance des uns et la misère des autres, fait qu’on dirait bien « Gbagbo Kaffissa ». Entendez, Gbagbo était mieux en langue malinké. Au lieu donc de s’atteler à réaliser les nombreuses promesses faites aux Ivoiriens, à régler le problème sécuritaire qu’il a créé avec la rébellion et à faire baisser la tension pour que tout le monde le voit à l’œuvre, il ne fait que traumatiser les gens, agir dans la violence et prendre des libertés vis-à -vis de la loi. Par exemple, comment peut-on arrêter des citoyens, dire qu’ils sont sous mandat de dépôt et les enfermer dans des endroits où ni leurs avocats, ni leurs parents et amis, ni même les juges ne peuvent savoir où ils trouvent ? Et c’est un ministre du gouvernement qui justifie cette hérésie en affirmant que le prisonnier « se trouve en résidence sécurisé ». Un terme qui n’existe pas dans le lexique judiciaire ivoirien. Nous sommes en présence d’un cas patent de gangstérisme d’Etat. Et la paix ne sera possible dans ce pays qu’à une seule condition : si les gouvernants le souhaitent réellement et sincèrement. C’est dans cet ordre d’idée que les récents faits d’Oumé méritent réflexion. Le pouvoir et ses militants veulent-ils la paix ? Comment-ils gouverner le pays pour le bonheur de tous ? Imaginons un instant que le RDR veuille tenir un meeting dans une localité du pays et que des gens s’y opposent violemment sous prétexte qu’ils sont victimes de la crise postélectorale. Que se passerait-il ? Au demeurant, ils ne sont que victimes de la crise postélectorale. Et ceux qui sont victimes de la grande et vraie crise qui dure depuis 2002 et qui englobe même celle de 2010 ? Que diront ceux-là ? Encore une fois, la pais n’est possible en Côte d’Ivoire que si les gouvernants le veulent et s’ils agissent en conséquence. Faute de quoi, il y aura toujours deux Côte d’Ivoire sur un même territoire et qui se regardent en chien de faïence. Or, ce n’est pas dans ces conditions que Ouattara réussira à tenir ses nombreuses promesses. Mais si, s’étant rendu compte des ses incapacités à satisfaire les besoins des Ivoiriens, il entretenait justement à dessein cette atmosphère belliqueuse pour ne pas avoir à répondre de ses promesses ? Il est vrai que ces promesses n’ont engagé que ceux qui y croyaient. Et ce ne sont pas tous les Ivoiriens qui y ont cru, bien au contraire. Cela explique la violence et la hargne avec lesquelles, soutenu par les néo colons qui sont les seuls à y gagner quelque chose, il s’est installé à leur tête. Cissé Abohiyou
Posted on: Thu, 07 Nov 2013 11:33:29 +0000
Trending Topics
Recently Viewed Topics
© 2015