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Exposés au limogeage et destabilisés par la rumeur Les commis de l’État sous haute pression Par : Azzeddine Bensouiah Objet de rumeurs, ils ne peuvent être insensibles à ce genre de pratiques qui les déstabilisent, les poussent à adopter une attitude attentiste, à ne rien entreprendre et à se faire oublier même. Redoutable arme de déstabilisation, la rumeur reprend du service au moment où les dernières décisions du président Bouteflika n’ont pas fini de faire des vagues. Perçues comme étant un véritable coup de balai dans la maison, les décisions du chef de l’État auront donné libre court à moult interprétations, mais aussi aux rumeurs les plus folles. L’on annonce déjà un vaste mouvement dans les corps des walis et des magistrats, mais ce sont les cadres supérieurs des grandes institutions et entreprises publiques qui sont dans le collimateur. Chaque jour, des rumeurs font état du limogeage de commis de l’État. Des rumeurs qui s’avèrent, pour la plupart, fausses, par la suite, mais qui renseignent sur le degré de nuisance et des dégâts que cela engendre. Ces cadres, objet de rumeurs, ne sont, certainement pas insensibles à ce genre de pratiques qui les déstabilisent, les poussent à adopter une attitude attentiste, à ne rien entreprendre, à se faire oublier même. Or, un haut cadre est nommé pour prendre des décisions, des initiatives. S’il n’est pas en mesure de le faire, cela se répercute sur l’institution qu’il dirige. La chasse aux sorcières lancée, il y a quelques années, contre les cadres des grandes entreprises publiques est dans toutes les mémoires et refroidit, jusqu’à présent, pas mal de cadres qui se contentent de “dormir sur le fil” pour reprendre l’expression en vogue dans le pays. Le Premier ministre avait beau affirmer, à partir de Nâama, que les cadres ne devraient plus avoir peur et que l’acte de gestion ne devrait plus être criminalisé, la réalité amère est toute autre et aucun cadre ne se sent en sécurité, du moins assez bien soutenu pour pouvoir décider et prendre des initiatives. Dans un pays où un coup de téléphone remplace et efface toutes les lois de la République, il est difficile pour tout cadre dirigeant qui se respecte de faire correctement son travail. Les injonctions, souvent par téléphone, et donc non assumées, constituent l’ennemi éternel des cadres qui, à leur corps défendant, doivent s’exécuter, au risque de subir les foudres de personnes plus haut placées et plus influentes qu’eux. La dépénalisation de l’acte de gestion, pourtant promise, tarde à se concrétiser, laissant les cadres à la merci des rumeurs et des désidératas des puissants du moment. Pourtant, on aurait pu mettre à l’abri ce qui est censé représenter la crème des dirigeants algériens, en mettant en place un système qui détermine clairement leurs missions, la durée de leur mandat et qui les juge en fonction des objectifs réalisés, et non pas en fonction de leur appartenance à un clan, à une région ou à une famille. Par ces temps d’incertitudes au sujet de la présidentielle de 2014, mais aussi en raison des affaires de corruption qui éclatent au grand jour, les cadres supérieurs sont les plus exposés et beaucoup pourraient en faire les frais de règlements de comptes qui les dépassent. Un cadre supérieur devrait être jugé en fonction de ses compétences et de ses capacités à gérer, à prendre des décisions et des initiatives, et non pas en fonction de son origine géographique, ses liens de parenté ou de ses accointances. Et ce n’est certainement pas en diffusant des rumeurs au sujet du sort des cadres supérieurs qu’on va les encourager à fournir davantage d’efforts ou à faire preuve de volontarisme. Bien au contraire, ce climat de suspicion affaiblit grandement ces cadres, avec toutes les conséquences néfastes que l’on suppose sur le bon fonctionnement des structures qu’ils dirigent. C’est de la responsabilité du pouvoir politique de protéger les cadres supérieurs et leur offrir un climat de travail à même de leur permettre de s’épanouir, au lieu de les laisser hanté par cette épée de Damoclès qui pèse sur leur tête et qui gèle toutes leurs énergies. A. B
Posted on: Sun, 22 Sep 2013 13:31:59 +0000

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