Hier soir, en amoureux de la chair ( la viande hein?) je suis - TopicsExpress



          

Hier soir, en amoureux de la chair ( la viande hein?) je suis allé me gaver de rognons et de faux filets dans un coin qu’on m’a recommandé. Si la viande était excellente, le piment quant à lui m’a eu. J’ai été malade une bonne partie de la nuit et tellement énervé que j’ai décidé de ressortir ce texte écrit il ya quelque temps déjà suite à une aventure similaire. Je me demande souvent qui a poussé les pères fondateurs à mettre une étoile sur notre drapeau. Si j’avais été là, c’est un piment bien jaune que j’aurais proposé comme emblème. Car oui, le piment cuisiné chez nous est un patrimoine national et devrait être considéré comme tel! Comment expliquer à certaines femmes (oui les hommes cuisinent aussi et alors?) que cuisiner du piment c’est tout un art? Le bon piment est un savant dosage. Une ingénieuse atténuation de goût qui jongle sur la préservation du piquant. Le piment n’est piment que parce qu’il existe l’éssèèssè et le pèbè. Il n’agresse pas les narines, il les chatouille. Le bon piment est comme les cuisses musclées d’une fille bassa’a: il enserre le palais, mais sait se relâcher pour se laisser prendre. Il ne mort pas, il mordille. Il ne pique pas, il picote. Le bon piment est comme le sourire d’une fille douala, on l’a encore en tête des heures après l’avoir consommé. Il n’est pas fait pour être atténué par l’eau, mais pas la mousse pétillante d’une bière. Il est comme les filles Eton, qui reculent, pas pour fuir, mais pour attirer. Le bon piment chauffe à l’entrée, mais évite de chauffer à la sortie. Il est gentiment hypocrite, comme une fille bamoun en pagne, il peut surprendre à tout moment, ce qui augmente son piquant. Le bon piment ne s’écrase pas au moulin du bamiléké du Carrefour, ni au mixeur du blanc d’à côté, il s’écrase à la pierre, sans caleçon. Le bon piment n’aime pas la facilité du cube Maggi, il préfère la rugosité du sel. Le bon piment ne purge pas, il affine le teint. Le bon piment est comme le bon poisson, on le consomme entièrement. Le bon piment est comme la femme camerounaise: qu’il nous chauffe la langue, la tête ou le coeur, on l’aime quand même. Malheureusement, le bon piment ne court pas les rues. Sinon je ne serais pas là à raconter tout ça. Tsuip!
Posted on: Sat, 07 Sep 2013 07:51:03 +0000

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