**Jour 36 à 215 – Notre vie à Sydney** - Le psychopathe Un - TopicsExpress



          

**Jour 36 à 215 – Notre vie à Sydney** - Le psychopathe Un soir, avec Audrey, on décide d’aller prendre un verre dans le bar de notre quartier. Le bar est juste à côté de la pizzeria où je travaille. Nous prenons une jarre, cela nous fait plusieurs verres. On se pose dans un canapé et on discute, une petite soirée tranquille en amoureux. A un moment, une personne nous demande si elle peut s’asseoir en face de nous sur l’autre canapé. Tout naturellement, nous acceptons. Audrey commence même à lancer la conversation. On discute de tout et de rien, et l’on passe du coq à l’âne dans le choix des sujets. Au cours de la conversation, il nous fait remarquer que seul l’être humain a les yeux bleus et que c’est bizarre. Audrey indique qu’il y a aussi les chats. Cette réponse le laisse pensif pendant au moins une minute, avant de parler d’autre chose. On remarque d’ailleurs qu’il a souvent des absences de ce type. Il nous abandonne une minute pour aller fumer. Je regarde Audrey et je lui fais remarquer que c’est un psychopathe et qu’il va nous suivre et essayer de nous tuer. J’essaie de le tourner de façon ironique, mais au fond, je suis persuadé que le gars n’est pas net. Elle n’a pas forcement remarqué, mais va y prêter attention. Quand il revient, on reprend la conversation avec des sujets forts comme la seconde guerre mondiale, et si les nazis avaient gagné la guerre… Audrey commence petit à petit à comprendre ce que je voulais dire. A un moment, il évoque sa copine. On lui demande où elle est. La réponse est catégorique : elle est morte. Ce sera notre dernière question un peu évasive. Plus tard, il nous parle d’un accident de voiture. Il a les larmes aux yeux. II n’est pas difficile de comprendre qu’il a dû avoir cet accident en étant au volant et que sa copine est morte lors de cette tragédie. Cette fois, on ne met pas les pieds dans les plats en lui demandant plus d’information pour confirmer notre pensée. On le laisse parler et on écoute. Lors de sa seconde pause clope, il nous propose de nous offrir à boire. On refuse poliment. Une fois dehors en train de fumer, Audrey me regarde et me dit qu’il faut que l’on parte dès que nous avons terminé nos verres. J’avais probablement raison, il n’a pas tout sa tête. Quand il revient, on en apprend un peu plus sur sa vie. Une de ses sœurs est française ou alors elle vit en France on ne comprend pas bien. Il connaît une phrase en français : « J’ai la fenêtre ouverte », on ne comprend pas bien, ce qu’il veut dire. On lui demande alors de nous dire la phrase en anglais, « hello, how are you ?». Je ne sais pas qui lui appris cette phrase en lui faisant croire que ça voulait dire « bonjour, comment allez-vous » mais il s’est bien foutu de lui. Il nous parle un peu de ses colocataires : un Italien qui joue au ballon dans la rue, deux français et d’autres personnes que j’ai oublié. Il vit dans le jardin. Il y a une cabane et il habite dedans. C’est tout près d’ici. Avec ces indications, je sais pertinemment où il habite. Je livre les pizzas dans le quartier, et je vois très bien cette maison avec un Italien qui joue au ballon devant et 2 français. Ils sont en face de la pizzeria. Effectivement il y a bien une cabane dans le jardin. Il nous propose de passer chez lui pour voir sa collection de couteau et d’armes, il nous explique comment fabriquer une arme à feu : il a lui-même fabriqué un petit pistolet. Dans un sourire, Audrey m’indique de finir ma bière au plus vite. D’un coup, la tension est un peu montée. Nous ne sommes plus vraiment à l’aise, et les conversations sont un peu tendues sur des sujets pas évidents à aborder avec des inconnus. On s’excuse de devoir partir, mais nous avons terminé notre jarre, et il commence à se faire tard. Nous lui souhaitons une bonne soirée, il en fait de même et nous sortons. Je peux le sentir se lever derrière nous et nous suivre. Je me rassure en me disant qu’il va probablement fumer une cigarette. On sort du bar, on prend en direction de la maison, je fais un bisou à Audrey et je lui dis que nous n’allons pas rentrer directement à la maison, juste au cas où il nous suive. Audrey acquiesce, et nous tournons à la rue de la pizzeria. J’en profite alors pour regarder en arrière, et je le vois devant le bar en train de fumer. Je l’imagine le regard vide, perdu dans ses pensées… Sur le chemin retour, on est en plein débat avec Audrey sur tout ce qui vient de se passer. C’était dingue ! Un mois plus tard, alors que je suis à la pizzeria tôt dans la journée, je remarque que la police traîne devant la maison du psychopathe. J’essaye de voir ce qui se passe pour voir si je le vois sortir ou autre, mais je dois partir en livraison et quand je reviens il n’y a plus personne. Plus tard dans la même soirée, je constate qu’une voiture est garée juste devant la pizzeria. Il y a deux personnes à l’intérieur, les yeux rivés sur la maison. Je les remarque car ils sont juste devant la où je gare mon scooter, donc à chaque fois que je pars en livraison je les vois. Ils ne bougent pas et attendent. Après être rentré d’une livraison, il n’y a plus qu’une seule personne dans la voiture. Je vois que la seconde personne commande un café dans notre pizzeria. Au moment de payer, en attrapant son portefeuille, il laisse apparaître une plaque de police. Je savais au fond de moi qu’ils étaient de la police, en planque devant la maison du psychopathe. J’ai dû voir trop de films, mais en tout cas, je me dis que je vais enfin peut être connaître le fin mot de l’histoire. Hélas, pareil que précédemment, je dois partir en livraison et quand je reviens il n’y a plus personne. Soit j’ai tout loupé, soit demain ils seront à nouveau là. Les jours suivants, personne ne revient, j’ai donc dû tout rater. Quelques mois plus tard, je vois que les français qui étaient dans la maison du psychopathe passent de plus en plus de temps à la pizzeria. On parle un peu chaque jour. Puis un jour, je me lance et leur demande s’ils savent ce qui c’était passé ce fameux jour où la police était venue. J’ai enfin mon explication. La police est venue dans l’après-midi pour chercher le gars. N’étant pas là, ils ont expliqué aux colocataires qu’il s’était échappé d’un asile psychiatrique non loin d’ici, qu’ils venaient juste de le retrouver, et qu’ils voulaient le ramener. Du coup, il leur a demandé de prévenir quand il rentrera. Nous avions donc bien rencontré quelqu’un d’instable psychologiquement. Il avait souvent des absences quand il parlait et on sentait bien qu’il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond.
Posted on: Fri, 21 Jun 2013 21:53:43 +0000

Trending Topics



Recently Viewed Topics




© 2015