Kennedy, un homme d’une quarantaine d’années, se regarde dans le miroir, à l’aube d’une journée d’automne. Dehors, il fait encore nuit, mais le jour aura beau se lever, pour lui, s’il ne se reprend pas, cela sera du pareil au même dans sa tête. Il ne se reconnaît plus, plus vraiment. Il sait à proprement dit comment il en est arrivé là, mais il n’en revient toujours pas de s’être fait avoir, lui qui était persuadé de pouvoir rester un minimum maître du jeu, en « bon père de famille ». Il se revoit une quinzaine d’années dans le passé, quand tous les possibles s’offraient encore à lui et qu’il avait décidé de s’investir en politique. Il était doué pour prendre la parole, présenter des idées, avait des convictions, l’envie, la volonté de bien faire. Mais son conformisme s’est moulé dans un autre conformisme, dès lors qu’il lui a fallu faire des compromis, pour ses sponsors, pour les mensonges à rendre afin qu’une partie du peuple consommateur, vorace, dorme tranquille, pour la bonne image souhaitée par ses conseillers, les histoires à vendre dans la presse, dans l’espoir de grappiller des marches, des victoires sur ses opposants… Finalement, il alluma une petite lumière, se jurant de mettre un jour prochain carte sur table devant ses électeurs, quand il sera suffisamment bien placé pour le faire, et entama sa journée avec ce souffle chaud au cœur qui lave de tous les péchés, ignorant que quelques années plus tard, sur la continuité de ce chemin, s’il allait réussir à mettre à exécution une partie de sa volonté, l’attendrait une porte de sortie mortelle. Aux portes d’un système, Le constat se sème, Le vent se lève, L’esprit rejoint le rêve.
Posted on: Sat, 21 Sep 2013 13:55:41 +0000