LA PLAINTE DE MARC LAFRANCE Par François HARVEY - 13 juin - TopicsExpress



          

LA PLAINTE DE MARC LAFRANCE Par François HARVEY - 13 juin 2013 PARTAGEZ LARGEMENT SVP ... PORT-MENIER, ANTICOSTI- Marc Lafrance habite Anticosti depuis douze ans. Il vient de la région des Bois-Francs. Mais c’est ici qu’il s’est réellement réalisé. Avec son appareil-photo d’avantage qu’avec une carabine. Il n’en a pas encore fini de s’émerveiller de la course malhabile d’un faon, du barbotage des outardes dans les étangs d’Anticosti, des ouvrages de castors. Alors, quand Marc Lafrance a vu Junex et Pétrolia s’en venir avec leurs gros sabots explorer l’île en vue d’en faire l’exploitation pétrolière en l’absence de tout permis, il l’a pris personnel, il en a fait son combat personnel. Il s’est créé un site web, a contacté des avocats, s’est adressé aux présidents des compagnies concernées, s’est mis à photographier les activités des uns et des autres, il n’a pas laissé faire. Il y en a toujours un ou une, quelque part, comme ça, avez-vous remarqué, qui ne laisse pas faire et qui mettent des bâtons dans les roues de ceux qui aimeraient bien danser en rond en toute tranquillité. Marc Lafrance et le Centre québécois du droit de l’environnement ont donc déposé une requête en injonction contre Pétrolia, Junex et Yves-François Blanchet, ci-devant ministre du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs pour faire déclarer par le tribunal que les travaux de forage effectués sur l’île sont bien assujettis à la loi, même chose pour les travaux de fracturation, que les dits travaux ne peuvent procéder à moins d’obtenir, au préalable, un certificat d’autorisation du ministère, ce qu’ils n’ont jamais eu, et qu’en attendant toutes ces autorisations une ordonnance en injonction temporaire visant à empêcher les intimés à mener des travaux de forage et des opérations de fracturation soit prononcée jusqu’à ce qu’ils veuillent bien se conformer à la loi. Le tout, comme on dit, avec dépens. Marc est parti hier matin travailler pendant les six prochains mois dans une pourvoirie de l’île sur une demi-victoire : la pétrolière Junex a annoncé qu’elle renonçait à effectuer cet été des travaux dans l’île. Reste Pétrolia, dont les actions en bourse ont tendance à décliner, on s’en occupe d’ailleurs. Les choses ne vont pas comme les pétrolières le souhaitaient. Elles étaient arrivées ici en reines et maîtres, et voilà qu’elles repartent la queue entre les pattes, une requête en injonction collée au derrière comme un mauvais papier de toilette. Quant au ministre, on ne peut pas dire qu’il fait grand défenseur de l’environnement, celui-là, lui qui a autorisé les travaux de fracturation sous à peine quatre cents mètres de la fragile nappe phréatique de l’île, avant même que ne débutent les travaux du Bureau des audiences publiques de l’environnement sur tous ces beaux projets. Non, on ne peut pas dire qu’il est fort, le ministre Blanchet, ni qu’elle est forte, la première ministre Marois, d’ouvrir ainsi les eaux du Golfe Saint-Laurent à l’exploitation pétrolière. Il faut dire que dans son condo de deux millions et demi de dollars dans le Vieux-Montréal ou dans sa luxueuse maison de Saint-Irénée dans Charlevoix, ce n’est pas elle qui la première aura le nez dans l’huile quand le pétrole se déversera dans nos eaux. Marc Lafrance aussi se demande pour qui elle travaille, celle-là. À réduire les prestations des assistés-sociaux, à couper dans les garderies mais à subventionner les pétrolières. Elle nous a bien eus, nous, les « voteurs stratégiques », avec son carré rouge, à taper sur les casseroles, mais elle ne nous y reprendra plus! Ah ça non! Une fois aura suffi. Le parti de René Lévesque n’est définitivement plus ce qu’il était. Que le docteur Couillard ne pense pas recueillir davantage notre adhésion, lui qui se tient avec des bandits. Ni l’autre, là, Legault, la dernière création de Paul Desmarais. Moi, je voterai à gauche toute. J’ai déjà envoyé un cent dollars à Québec Solidaire pour me faire pardonner mon vote stratégique de 2012. Nous élirons donc Québec Solidaire, ou les porterons dans l’Opposition officielle, pour voir de quel bois ils se chauffent, de quel bois ils chauffent les pétrolières et les gazières. C’est quand j’ai entendu l’autre jour la première ministre déclarer que le premier problème des gaz de schiste en étant un d’accessibilité sociale que j’ai compris qu’elle n’avait rien compris. Le premier problème des gaz de schistes, c’est qu’ils détruisent et le paysage et la nappe phréatique. Mais il faut dire que madame Marois n’en a rien à faire de l’eau, elle qui a porté, alors qu’elle était dans l’Opposition, le projet d’usine d’eau potable de Saint-Irénée, une usine cinq fois trop grosse pour les besoins de la municipalité, et inutile car il y avait de l’eau potable en abondance à Saint-Irénée. Cette fois-là, madame Marois a travaillé pour la firme d’ingénierie BPR, laquelle a bien mal paru, par ailleurs, aux audiences de la Commission Charbonneau. Vous allez dire que je m’éloigne du sujet de cette chronique, de la bataille de Marc Lafrance. Mais pas du tout, c’est tout relié tout ça. Les questions relatives à la nappe phréatique de l’île d’Anticosti et celles touchant celle de Saint-Irénée sont du même ordre, et du même ordre aussi que celles ayant trait à la nappe phréatique de la vallée du Saint-Laurent où madame Marois ne détesterait pas voir s’ériger des puits de gaz de schiste. Mais cette fois, c’est sur mon corps à moi qu’il faudra passer. J’ai décidé que ce pays m’appartenait, à moi et à ma tribu, et que je ne laisserais pas faire, que je ne laisserais plus faire. C’est assez, le laisser-aller! On est allé trop loin, dans ce pays! On a détruit les rivières, on a pollué le fleuve, on a enrichit les firmes d’ingénieurs et les entreprises de construction au-delà de toute mesure, on a étendu la corruption jusqu’au plus haut sommet de l’État, on a tapé et tapé encore sur la jeunesse en prétendant « qu’elle devait faire sa juste part, » alors qu’on s’emplissait les poches et qu’on fourguait des milliards dans les paradis fiscaux, c’est assez, c’est assez! Moi, j’exige de savoir qui a mis son fric dans les paradis fiscaux. Les journalistes d’enquête de Radio-Canada ont travaillé là-dessus, ils connaissent les noms de la quarantaine de Québécois qui y ont planqué leurs fortunes, ces journalistes sont payés avec mes taxes, j’exige de savoir ce qu’ils ont appris avec mes taxes! Finies les cachotteries! Ouvrez-vous la trappe, là-dedans! Vous travaillez pour qui? Pour le public, ou pour quelques grosses poches? Ah! Je ne suis pas de bonne humeur ce matin. J’ai vu un pays merveilleux ici sur cette île, je sais qu’on veut le détruire et détruire le golfe qui l’entoure, moi non plus je ne suis pas d’accord, la lutte de Marc Lafrance est la mienne. Je rêvais tout à l’heure que je possédais un tire-roche, n’oubliez pas que c’est avec une fronde que David a battu Goliath! N’oubliez pas le Chien d’Or : « …un jour viendra où je mordrai celui qui m’aura mordu. » Un jour je mordrai celui qui m’a mordu. Image : Marc Lafrance.
Posted on: Thu, 13 Jun 2013 21:31:46 +0000

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