LE CHANGEMENT DE LA RUE AUX URNES En votant massivement au - TopicsExpress



          

LE CHANGEMENT DE LA RUE AUX URNES En votant massivement au premier et au second tour des élections présidentielles, la majorité du peuple malien a posé sur les épaules de Monsieur Ibrahim Boubacar Keïta un lourd fardeau qu’il devrait porter par miracle à bon port. Mais les temps des miracles politiques et économiques sont à présent revoulus. Il faudra, contrairement à ce qui s’est passé en 1991, que toutes les associations, regroupements de la société civile, des partis politiques et des syndicats de gauche et de droite, jaillis « des gouffres amers » de la désespérance, se revigorent, resserrent leurs rangs pour veiller jalousement, au côté du président sinon contre lui, sur ces acquis démocratiques pour un mieux être national. DES HOMMES FORTS ET DROITS POUR DES INSTITUTIONS JUSTES Lorsqu’un peuple devient incapable de reproduire de grands hommes artisans des ses splendeurs, (nous entendons par grand homme celui là même qui, se référant aux hauts faits des héros nationaux et universels passés, se voue corps et âme à marquer l’histoire par la bâtir de grandioses œuvres émancipatrices de ses concitoyens et contemporains), il flétrit et périclite. De Gaulle le condamné à mort du 18 juin, Galilée mort pour que la terre continue à tourner, Roosevelt l’homme du « new deal », Atatürk et le nouveau rêve Ottoman, Mohammed Bakayoko Le jurisconsulte de Djenné, pourfendeur de l’Askia, Ahmed Baba, l’un des plus grands érudits islamistes de tous les temps dont la pensée sur « islam et esclavage » servira de base à la constitution de nombreuses nations arabes modernes à commencer par la Tunisie éclairée de Bourguiba, sans bien sûr oublier les prophètes inflexibles de la non violence et de l’amour universel, je nomme le Christ, Mahatma Gandhi, Martin Luther King Nelson Mandela. Contre vents et marrées leurs inaltérables voix d’airain s’est élevée contre de fortes institutions que l’on aurait jurées inébranlables de leur temps, mais qu’elles ont fini par renverser, par détruire. Qu’importe la puissance des institutions de Rome impériale, de l’empire colonial britannique, de l’adhésion totale et majoritairement massive de la grande Amérique blanche aux institutions foncièrement racistes de la démocratie américaine du temps de Madame Rosa Park de Montgomery en Alabama ou la force écrasante de l’apartheid décrété éternel comme le 3ème Reich, la vérité d’hommes très courageux a fini par les vaincre au risque de leur vie. Leurs exemples inspirent justement des individualités des générations futures pour maintenir le fil tenue de la généalogie des bâtisseurs de grands destins et de grandes nations capables de se transcender pour toujours le meilleur. Et lorsque au sein d’une nation cette flamme s’éteint, que plus aucune voix ne s’élève pour maudire le vil, le mécréant pour chanter le juste, le bien, l’idéal; que tous politiques, généraux, poètes, philosophes, imams, prêtres et par extension et mimétisme le bas peuple, mus par la basse politique du ventre , se ruent dans une compétitive course effrénée vers la table ronde du consensus pour dilapider tous les fonds de l’état, y compris les crédits extérieurs à lui accordés pour le maintien de sa santé et de son minimum vital, l’avilissement et le flétrissement de la nation s’avèrent inévitables. L’Egypte des pharaons se réduit en un brouhaha de sit-in des fous de dieux, la Grèce à un appendice souffreteux de la Rhénanie et de la Gaulle et le grand Mali amputé en un ridicule état vichyste sans Pétain, son septentrion vivant sous une moyenâgeuse occupation djihadiste. Alors quand le cousin d’Amérique parle de la primauté des institutions fortes sur des grands hommes, j’en reste dubitatif et le renvoie aux fortes et cruelles institutions de l’horrible esclavage de l’Amérique considérée comme modèle de démocratie. Les bouleversements sociaux des années 90 au Mali ont produit à souhait de très modernes institutions démocratiques des plus avancées. Mais leurs mises en pratique par des maires, députés, juges, ministres et présidents véreux a débouché sur une mal gouvernance pire que la gestion du régime militaire de la deuxième République dont ils dénonçaient la dictature et la mauvaise gestion. Un tribunal « Crime Economique » après celui dit de sang, a même envoyé des inculpés à la potence. Institué de nos jours, ce tribunal épargnerait peu de nos politiciens, administratifs, juristes et élus démocrates consensuels ; et pour cause, comme le dit la sagesse populaire « Si au temps de Modibo, le malien avait honte de voler, et avait peur de le faire sous Moussa, sous le soleil de la démocratie, il n’a ni honte ni peur de s’en mettre plein les poches ». Il faudra donc avoir l’étoffe d’un Jerry Rawlings, d’un Thomas Sangara, ou d’un Maki Sall, bref d’un homme fort pour redresser la société malienne tordue en spirale tue-moustique. L’histoire à bâtir nous édifiera. COLERE DU PEUPLE, EVEIL DE LA SOCIETE CIVILE Héritage de mille ans d’histoire, mille ans de guerre, mille ans de réconciliation, mille ans de succession d’empires, mille ans d’expériences humaines de vivre ensemble de façon décentralisée, les peuples du grand Mali ou plutôt de la grande Mandé ont acquis une culture très poussée du pacifisme, de la tolérance, du pardon qu’un sot prendrait pour de la passivité, jusqu’au jour où le bouchon poussé trop loin saute laissant le volcan social exploser sans prévenir. Et puisque le pouvoir rend borné et aveugle, tous les locataires de Koulouba se laissent ainsi surprendre ; car, pire avatar de cette vieille culture de tolérance et de pardon, le giottisme généralisé qui par ces temps de capitalisme monétarisé ne concerne plus que la classe professionnelle des pacificateurs traditionnels, mais tous ces parasites sociaux du pays, enrobe le dirigeant d’une mielleuse gangue de mensonges aveuglante et inhibitrice qui le coupe de toute réalité, du peuple et le précipite dans les abysses de sa déchéance. Ce pacifique et conciliant peuple malien ne demande pas cependant grand-chose à ses dirigeants, un peu de nourriture, mais surtout du respect pour sa dignité, héritage de mille ans de culture d’amour propre et de respect pour l’autre. Vous pouvez tous lui voler, tous lui confisquer mais ne toucher pas à cette part très sensible de lui-même qu’est sa petite dignité. Le dirigeant, qui parle et agit en son nom face au monde, doit la faire rayonner partout où il apparaît. Le président Modibo, dans ses faits et dires, a incarné cette grandeur d’âme et d’être qu’attendait de lui le fier soudanais. Peu de ses successeurs ont senti ce pool du peuple malien. Pis, en instituant la corruption, le népotisme, les détournements massifs des deniers publics, pratiques élevées en vertus et ruses, les démocrates milliardaires ont sevré le malien lambda de nourriture et de dignité. La récurrence chronique des rébellions touareg et leurs différentes péripéties et humiliants accords imposés de l’extérieur (accords de Tamanrasset, Tripoli, Alger, Abidjan, Nouakchott, et autre Ouagadougou) ont fini par exacerber la fierté nationale de plus d’un malien, qui cependant croyait encore en sa grande armée héritée de la première République, pour qui la notion de patrie malienne avait un sens très profond et glorieux. Dans l’hémicycle majoritairement acquis à la politique du consensus du ventre, rares sont les voix qui se sont élevées contre ces accords suicidaires apatrides, exceptée celle du président du RPM. Reconnu pour son patriotisme intransigeant, il prit date ce jour avec le peuple malien. La chute des villes du septentrion malien comme fétu de paille, lava les yeux incrédules des maliens de la pluie la plus acide de la vérité. La gangrène de la corruption avait rongé tous les organes vitaux de l’armée, la plus forte de la sous-région, exceptée celle du Nigéria. L’armée du Général Abdoulaye Soumaré et du colonel Kèlètiki Drabo des capitaines Diby Silas Diarra, et Mamadou Sissoko et des As des As, Bréhima Siré, Mig-Dramane Traoré, Lassiné Diarra, Mamadou Goïta et Mamadou Keita de la chasse malienne, cette armée était moins que l’ombre de lui-même, pas capable d’intimider même un berger de chèvre. Le Mali n’avait plus d’armée. Pas d’armements, pas de munitions, pas de carburants, une pléthore de généraux à la mexicaine dignes des romans de Garcia Marquez, des hommes de troupe mal formés, mal équipés et cyniquement exposés. Et les bégayements et contradictions d’un ATT acculé en direct face aux femmes de Kati, la première vague des contestations populaires, ne firent que confirmer ce qui, grâce aux portables du front, n’était plus un secret pour personne. La contestation populaire grondait de tout part. Et ce ne fut pas le carnaval des chefs d’Etat- major de la CDEAEO à Bamako qui rassura qui que ce soit. Mais le Général président tenait à ses élections non préparées comme l’autre tenait à son congrès. La passation du témoin présidentiel à un ami favorable et protecteur des arrières, fut ratée cette fois. Là réside tout le mérite de la mutinerie de Kati et l’irruption de Sanogo sur la scène nationale. La situation sociale délétère du Mali avant et après la mutinerie de la garnison de Kati va se caractériser par une profusion d’organisations de la société civile majoritairement en faveur du changement dont entre autre le groupe IBK2012. Condamnant le coup d’Etat par principe démocratique, le mouvement est favorable comme ses homologues à la rupture politique qu’il induit. Il se situe ainsi dans la majorité nationale sans se coller aux radicaux du changement et s’attire encore une foi la sympathie du peuple contrairement à son challenger qui, à tort ou à raisons, fait figure d’anti changement, de pro- ATT et artisan de l’embargo. Comme la majorité des maliens, IBK soutient l’intervention SERVAL, mais exige le maintien de l’intégrité du territoire. Le départ du premier premier ministre de la transition sans gloire dont la popularité en sortie écornée, lui ouvre un boulevard pour leader ferme et expérimenté pour le changement, entendez du relèvement du Mali de la gadoue où il a été enfoncé. IBK a fait, en fait un parcours sans faute vers le statut de l’homme ferme et nationaliste pour satisfaire l’espoir de la majorité des maliens, humiliée par cette boue de la défaite et de l’occupation de son territoire. Les milliers de voix des « sans-voix » pour le changement qui ont plébiscité dans les rues du Mali l’action du capitaine Sanogo, attendant de lui une prouesse démocratique à la Jerry Rawlings, ont de fait porté massivement sur IBK leur espoir pour une rigoureuse gouvernance de la gestion du Mali qui lui garantirait sa dignité violée, son intégrité territoriale et son développement équitable. L’Enjeu : Renforcement du rôle de veille de la société civile L’homme IBK a la trempe du leader capable de diriger l’exécution de la tâche qui lui est confiée. Mais il ne peut pas la mener tout seul. Personne, serait-il un Atlas, ne peut porter tout seul le lourd passif malien. Le pourrait-il qu’il faut à tout moment à ses cotés une société civile, forte, civique, bien organisée qui joue son rôle de mouvement social de veille sur le maintien du cap de la bonne gouvernance ; une opposition politique structurée, non point attirée par les prébendes « du mange ta part et tais toi » mais par la critique constructive de la gestion gouvernementale mettant ainsi à nu ses tares, insuffisances, tentations et déviations, pour l’obliger à garder le cap. Combien étaient-ils toutes ces associations et regroupements de la société civile germés spontanément par le souffle de la rupture, les uns pour ne plus jamais vivre ça, les autres pour le respect de l’ordre institutionnel ? Ces élections saluées par le monde entier mettent tout le monde d’accord. L’ordre institutionnel est respecté par le suffrage universel qui installe le changement voulu par la majorité des maliens. Le Mali encore une fois fait modèle. Un grand peuple à la recherche d’un rigoureux leader digne de sa grandeur morale d’antan. La COPAM Force vive, la COPAM, IBK2012, FORAM, MP22, An-çardin, l’AMUPI, les Soufis, Joko ni Maya, CSCM, Yèrèwolo-ton, les Associations de femmes, de jeunes, pour ne citer que ces grands regroupements avec leurs centaines de démembrements, ne doivent pas se dissoudre dans la monotonie et la routine du jeu politicien des professionnels de la politique qui retrouveront rapidement leurs vieux démons. Au contraire plus que jamais, les cris de leurs exigences de sentinelle de la bonne gouvernance pour un vrai changement doit tenir éveiller le législatif et l’exécutif, l’élu municipal, régional et tous les membres de d’autres institutions élues ou nommées. Aux jeunes politiques propres et dévoués, anti-rupture institutionnelle (car il faut bien que la vielle garde ripoux du consensus rende des comptes sur les milliards dilapidés), qui n’ont pas voté IBK, doivent se restructurer en partis politiques d’opposition fermes, propres, légalistes et scrutateurs de la gestion gouvernementale pour ainsi mieux préparer l’alternance démocratique, un des piliers essentiels de la bonne gouvernance démocratique. Mandé Alpha Diarra
Posted on: Mon, 26 Aug 2013 19:45:46 +0000

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