LES FIERS À BRAS PIERRE FOGLIA LA PRESSE Un écrivain et - TopicsExpress



          

LES FIERS À BRAS PIERRE FOGLIA LA PRESSE Un écrivain et philosophe de mes amis (j’exagère : une connaissance, Jean-Marc Piotte pour le nommer) attirait mon attention l’autre semaine sur un article paru dans la revue Regards sur le travail, publiée par le ministère du Travail – notez-le, pas par la FTQ, pas par la CSN, par le ministère du Travail –, un long et savant article qui parle de l’évolution des relations du travail au cours des dernières décennies au Québec. Le titre de cet article : La concertation dans les milieux du travail au Québec, quels impacts dans les accords négociés ? L’auteure : Mélanie Laroche, prof adjointe et chercheuse à l’École de relations industrielles de l’UdeM. Si le sujet vous intéresse, ce qui m’étonnerait grandement, googlez Regards sur le travail, volume 9, numéro 2 printemps 2013, la liste des articles est à gauche. Pourquoi est-ce que j’insiste alors que je viens de dire qu’il m’étonnerait que cela vous intéresse ? Parce que j’ai lu et entendu tant de niaiseries sur la présente grève dans la construction depuis cinq jours, je vous ai vus gober avec une telle avidité le discours du Conseil de patronat que je me suis dit qu’il fallait absolument que vous lisiez cet article sur l’évolution des relations du travail au Québec, article qui ne parle pas du tout de la grève dans la construction mais qui, pourtant, l’explique lumineusement. Comme je sais que vous ne le lirez pas, je vais vous le résumer. La grande conclusion, c’est que ça ne va pas si mal que ça dans les relations de travail au Québec. En tout cas, ça va pas mal mieux qu’avant. Un exemple, de 2006 à 2010, la moyenne des conflits de travail par année au Québec est de 61. Alors que de 1970 à 1990, durant 20 ans donc, la moyenne était de plus de 250 conflits de travail par année. Pourquoi ça va mieux ? Parce qu’il y a une concertation, un dialogue presque permanent entre les syndiqués et patrons, dialogue qui a eu pour principal résultat l’amélioration de la productivité et la compétitivité des entreprises. Ça va mieux donc. Mais pas tant que ça ! Parce qu’en bout de ligne, cette concertation satisfait beaucoup plus les patrons – productivité, compétitivité – que les ouvriers qui eux n’ont pas vu, en contrepartie de leurs concessions, s’améliorer leur niveau de vie pour la peine. Dans la langue scientifique – qui n’est pas la langue syndicaliste – cela donne ceci : Si les employeurs ont réussi à intégrer davantage de flexibilité dans les conventions collectives, les travailleurs et les syndicats n’ont pas été en mesure de négocier en retour de contreparties significatives sur le plan de la sécurité des emplois ou du partage des gains de productivité. Les majuscules sont de moi : Les compromis négociés sont alors susceptibles DE FRAGILISER CETTE PAIX INDUSTRIELLE pourtant si désirée par les parties. Fragiliser. Bref, si vous me permettez une conclusion moins universitaire, dans ce conflit de la construction, les fiers à bras ne sont pas du côté que vous croyez.
Posted on: Sat, 22 Jun 2013 17:16:20 +0000

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