La chronique de Hafid Derradji La fin du monde en Algérie est - TopicsExpress



          

La chronique de Hafid Derradji La fin du monde en Algérie est pour 2014 ! Aujourd’hui le débat politique, médiatique et social se limite à un seul et unique sujet, celui de la prochaine élection présidentielle. Il se passe entre des personnes spécifiques dans les sphères du pouvoir et dans l’opposition, et leur nombre se compte sur les doigts d’une seule main. De leur côté, les partis politiques, les associations et les différentes organisations font dans la surenchère et parlent au nom du peuple, de l’actuel président de la République, de l’Institution militaire ou au nom de potentiels candidats, qui n’ont même pas annoncé leur intention de se présenter à la prochaine échéance électorale. Cette confusion, laisse à croire que c’est la première fois que l’Algérie organise une élection, sinon que celle-ci va marquer la fin du monde ou pourra donner naissance à l’État algérien. Ainsi, on ne va pas tarder à faire campagne pour la nécessité d’aller aux urnes, car le sort de l’Algérie dépend de ce vote, comme on nous l’a si souvent annoncé lors des précédentes élections. Alors que nous avançons vers la fin du monde en Algérie avec l’approche de l’élection présidentielle, personne ne parle de la situation du pays pour les années à venir. Nul n’évoque les erreurs commises par le passé, les déceptions répétées, les pillages du fonds de soutien à l’agriculture, les scandales de Sonatrach et de lautoroute est-ouest, la dévaluation du dinar et l’amplification de la corruption et du népotisme. La crise morale qui se propage à tous les niveaux ne semble intéresser personne, tout comme la peur et la suspicion qui font des ravages. Tout le monde ferme les yeux sur la régression du rôle des pouvoirs législatif et judiciaire, sur les crises créées sciemment au sein du Front de Libération Nationale et du Rassemblement National Démocratique et également sur tout ce qui touche d’autres institutions à l’approche des élections présidentielles. Malheureusement, tout cela n’est pas sans conséquence sur le moral des masses. En effet, les voix de la sagesse et de la raison se sont tues, celles qui inspirent confiance et qui aspirent à une alternative aux problèmes de l’Algérie sont également silencieuses. Certains médias privés, dans l’audiovisuel et la presse écrite, font désormais partie de l’équation, supportant celui-ci, ou s’opposant à celui-là et prenant position pour une partie au détriment de l’autre, au lieu de jouer leur rôle d’informer, de cultiver et de faire de l’analyse. Ainsi certains médias n’hésitent pas à ouvrir leurs canaux et leurs colonnes à la surenchère. Ils se sont transformés en plate-forme médiatique pour ceux qui veulent se positionner, au détriment de ceux qui tentent d’exprimer des positions et de donner des avis sur les événements et les récents développements que connaît la situation dans le pays. Par conséquent, ces médias ne traitent plus des sujets importants et des problèmes du citoyen. La corporation s’est transformée en outil entre les mains des hauts fonctionnaires et de l’opposition. Nous journalistes, nous nous répétons, nous ne cessons de revenir sur les mêmes sujets encore et encore, nous ne trouvons rien à écrire car nous avons perdu notre indépendance et notre liberté. Nous avons limité le débat à la possibilité pour le président actuel, de briguer un quatrième mandat ou non, et à la candidature des mêmes personnes dont les noms reviennent à chaque échéance électorale. C’est à croire que la constitution actuelle empêchait le Président de se présenter pour un énième mandat si sa condition physique le lui permettait, ou qu’en Algérie il n’y avait point d’hommes libres en mesure de faire entendre leurs voix, et de mener le pays vers de nouveaux horizons. Quant à la masse populaire, elle s’est résignée, a démissionné et s’est retirée à son tour de la scène politique et sociale. La masse sest égarée et sest perdue dans ses problèmes et ses soucis. Elle ne se sent plus concernée par le sort du pays. En effet, l’Algérie ne peut être réduite à la personne du Président et aucun président n’a le pouvoir de réduire le pays à sa personne. L’Algérie a besoin de changement dans ses systèmes quel que soit le nom du Président. Le peuple est plus que fatigué de la récurrence de l’échec, refuse que l’élection présidentielle soit un rendez-vous pour la fin du monde, il veut que ça marque le début d’une ère nouvelle…
Posted on: Tue, 12 Nov 2013 18:22:48 +0000

Trending Topics



Recently Viewed Topics




© 2015