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La femme divorcée ... Et lorsqu’une femme kabyle réalise que sa relation conjugale est auto-destructrice, elle peut, en principe, divorcer. Et là plusieurs oppressions font leur apparition. Elle d’abord est opprimée juridiquement, les lois du pays stipulant l’infériorité de la femme par rapport à l’homme. La femme ne peut divorcer qu’en présentant un motif admissible par la loi. Même si la réforme du code de la famille de 2006 rend possible de divorcer sans invoquer de motif, la « khol´â » ne se fait que moyennant une somme d’argent à payer à l’époux. Pour autant, la loi, aussi injuste soit-elle, n’est rien comparé par la répression socio-économique qui attend la femme séparée. Si celle-ci se libèrera de l’oppression du mariage, la société et la famille mettront les bouchées doubles pour compenser cette libération et faire payer sa décision à la divorcée. Si elle repart vivre chez sa famille, elle et ses enfants seront traités comme des charges, on n’arrêtera pas de la culpabiliser et lui reprocher son divorce, y compris lorsque ce n’est pas elle qui en a pris l’initiative. Si elle s’en va vivre seule, la femme a tout d’abord intérêt à avoir beaucoup d’argent. Le loyer d’un appartement à Tizi-Ouzou, souvent supérieure à un salaire minimum, se paye une année par avance. Eventuellement, il faut ajoute une caution et aussi un mois de loyer à payer à l’agence immobilière. De plus, il faut vagabonder longtemps avant de trouver un propriétaire qui accepte de louer à une femme seule. Enfin, une fois le logement obtenu et payé, la femme devra vivre avec les commentaires indiscrets et désobligeants de son entourage. Tout de même, sur le plan social, la femme kabyle n’est pas trop mal lotie puisque la société, du moins urbaine, est relativement permissive ; y vivre comme femme seule dans un appartement est encore largement possible pour peu qu’on évite les quartiers fortement islamistes. Enfin, un facteur psychologique viendra rendre la femme divorcée vulnérable. Elle devra fonctionner dans une société où on ne conçoit une femme sous la tutelle d’un homme. Elle tombera dans des situations délicates. Pour les affronter, elle aura besoin d’une estime-de-soi largement supérieure à celle qu’on la plupart de nos femmes en vertu de leur éducation. La femme n’aura en général pas la force d’affronter les inconvénients de sa vie libérée de l’emprise des hommes. Elle choisira donc le plus souvent d’accepter les inconvénients de la vie sous le dictat d’un homme, un dictat qu’elle a au moins l’avantage de reconnaître.
Posted on: Fri, 16 Aug 2013 18:04:36 +0000

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