Le nouveau ministre de la Justice rassure : tous les dossiers de corruption en cours continueront d’être traités. Très bien traités, même ! Maintenant que la justice est vraiment indépendante de sa volonté, que vont devenir l’affaire Sonatrach, Chakib Khelil, le mandat Interpol et le neveu beau gosse et sapé comme un prince ? Pas de panique, les frères ! L’affaire, les affaires vont suivre leur cours. D’abord, dans un premier temps, un incendie va se déclarer subitement tout à coup dans la piscine du siège Sonatrach du Val d’Hydra, à Alger, et l’enquête rapide conclura à la responsabilité directe du maître-nageur dans le scandale Saipem. Ensuite, et si le procès retentissant du maître-nageur ne suffit pas à calmer l’opinion aquatique et subaquatique, on accusera publiquement les agents des joueurs de foot des équipes du MCA, du MCO, et tous les autres agents en chevilles et en short avec Sonatrach d’avoir dilapidé l’argent de notre sous-sol, gazon compris. Ensuite, et si ça ne suffit toujours pas à calmer les cités populaires reliées au black au courant, on enverra tous les magistrats instructeurs algériens en stage de perfectionnement en Italie. Mais pas n’importe où en Italie, à Venise, ville connue pour ses amoureux, mais aussi et surtout pour ces canaux profonds et insondables. Ensuite, si ça ne suffit toujours pas à calmer les morts qui ont voté deux fois aux dernières élections présidentielles de 2009, des statistiques feront alors état d’un boum extraordinaire dans les inscriptions aux cours d’italien dispensés par le centre culturel de ce pays chez nous, les Algériennes et les Algériens ayant tous été touchés par un syndrome foudroyant : l’envie folle de lire la presse italienne. Dans ses pages judiciaires s’entend, bien sûr. Ensuite, si ça ne suffit toujours pas à calmer le frère barbu découvert aux abords du quartier du Télemly, le soir en train de copuler sauvagement avec un cadenas rouillé, le DRS nouvelle version 2.0 fera une descente au domicile de la ménagère de plus de 50 ans coupable d’avoir laissé sa gazinière allumée sans rien dessus à faire chauffer, un délit puni par la loi sur les hydrocarbures de Chakib Khelil, une loi sur le point d’être resoumise à la fiche de paie des députés. Ensuite et enfin, si ça ne suffit pas, nous serons tous invités à refaire un tour dans les écoles, au printemps 2014, et à y glisser des cadenas de notre amour pour Abdekka dans des urnes qui scelleront définitivement la victoire de la démocratie. En Italie. Pays de l’amour éternel. Et de Cosa Nostra. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.
Posted on: Tue, 17 Sep 2013 11:52:02 +0000
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