Le président de la Commission nationale consultative pour la - TopicsExpress



          

Le président de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l’Homme (CNCPPDH), M. Farouk Ksentini, a qualifié le Maroc voisin de «narco-État», l’accusant de mener une «guerre de destruction massive» contre l’Algérie avec son arme fatale : le cannabis. Lyas Hallas - Alger (Le Soir) Jamais ce qualificatif qu’utilise l’Office contre la drogue et le crime des Nations Unies pour désigner les pays où les trafiquants de drogues contrôlent des pans entiers du pouvoir, n’a été osé par un responsable algérien, à aucun niveau de la hiérarchie de l’Etat. Intervenant hier au forum de DK News sur la situation des droits de l’Homme en Algérie, M. Farouk Ksentini a ainsi tiré à boulets rouges contre la monarchie de Mohammed VI, responsable selon ses dires, de l’inondation de l’Algérie par cette substance hallucinogène dont le Maroc est le premier producteur mondial. «Nous avons la malchance d’avoir le Maroc dans notre voisinage. C’est un narco- État ! Il ne faut pas avoir peur de le dénoncer. Il faut justement le mettre devant ses responsabilités. Le problème doit être posé au plus haut niveau politique», a-t-il déclaré. Dissertant sur le phénomène de consommation de drogue par les Algériens, M. Ksentini s’est ainsi moqué de la «solution» conçue par les politiques algériens, promulguant en 2004 une loi des plus sévères au monde et qui n’a eu pour effet que de remplir les prisons. «C’est devenu un problème de santé publique. Or, la loi ne fait pas la différence entre les petits et les grands trafics, entre ceux appréhendés pour une quantité de 500 grammes et ceux impliqués dans des affaires de 500 kilos. Les affaires liées à la commercialisation et la consommation de drogues sont devenues la principale activité des juges. Les autres délits sont délaissés par la justice à telle enseigne qu’il n’y pas une juridiction ou un tribunal qui n’enrôle pas moins de 10 affaires de drogue par session. Et, il prononce des peines de 20 ans au correctionnel ce qui est inadmissible parce que cela ne doit pas excéder les 5 ans», a-t-il souligné, invitant la société algérienne à se mobiliser contre le cannabis. Evoquant la question du Sahara occidental, M. Ksentini s’est néanmoins adressé aux Américains, Français et Espagnols. «Le problème se règlera quand les Etats-Unis, la France et l’Espagne reviendront à la raison et cesseront de soutenir le roi du Maroc. Il va falloir juste laisser les Sahraouis décider de leur avenir», a-t-il soutenu. Il est allé jusqu’à commettre une hérésie : «Ces mêmes Etats qui étaient à l’avant-garde d’un tollé international lorsque Saddam Hussein a envahi le Koweït, partie intégrante de l’Irak, n’ont pas levé le petit doigt contre le colonisateur marocain.» 25 à 30 % des détenus le sont à titre préventif L’autre cible de Ksentini qui devrait présenter son rapport annuel au président de la République au début de l’année 2014, était plutôt les hôpitaux. «La situation est effarante dans les hôpitaux. Les choses n’ont pas évolué en dépit des moyens mis par l’Etat. Nous n’avons pas voulu amplifier les choses car, par essence, nous ne nous immisçons pas dans la gestion. Sauf que les hôpitaux sont sales, beaucoup de leur matériel en panne et leur gestion reste approximative», a-t-il martelé. Last but not least, le surveillant des droits de l’Homme en Algérie a pesté sur le recours abusif par les juges d’instruction à la détention préventive. «C’est exagéré ce qui se fait en Algérie. Ce qui est censé être une exception est devenue la règle. C’est un abus manifeste. Le juge d’instruction est un juge intermédiaire qui ne devrait qu’instruire l’affaire. Quand il s’agit d’un crime d’accord mais, là, on recourt systématiquement à la détention préventive y compris pour des délits minimes comme la conduite en état d’ivresse. In fine, sur les 55000 détenus à travers les différentes prisons du pays, 25 à 30 % sont placés à titre préventif, ce qui est inadmissible. J’ai l’impression que plus je dénonce le recours abusif à la détention préventive, plus la situation s’aggrave !», a-t-il indiqué. Et de conclure : «Le jour où on réglera cette question, si le ministre de la Justice arrive à imposer cette nouvelle politique prônée dans ce sens, on aura réalisé un bond quantitatif gigantesque en matière de droits de l’Homme.»
Posted on: Sun, 24 Nov 2013 11:04:08 +0000

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