Les Baluba du Katanga ont développé une civilisation structurée il y a 1.500 ans déjà, affirme l’ethnologue belge Pierre de Maret ! Kinshasa, 20/08/2013 / Société L’antériorité d’une civilisation structurée des Luba du Katanga sur les peuplades environnantes il y a 1.500 ans déjà est attestée par l’anthropologue belge Pierre de Maret qui révèle que des fouilles archéologiques menée sur des sites du Katanga le démontrent C’est une remarquable conférence que l’anthropologue et ethnologue belge Pierre de Maret a donnée la semaine dernière au Centre Wallonie-Bruxelles de Kinshasa en présentant une élogieuse page d’histoire des Baluba du Katanga dont il a révélé les exploits d’une ancienne civilisation ayant déjà développé l’industrie lithique ainsi que des virtuosités du travail du cuivre à l’ère préhistorique et même avant les conquêtes médiévales en Europe et au Moyen-Orient. Le conférencier invité spécial du ministre de la Jeunesse, Sports, Culture et Arts, Banza Mukalay, traîne une carrière universitaire depuis l’université de Lubumbashi (UNILU) où il dispensait des cours de « Préhistoire » et d’« Histoire et archéologie » entre 1975 et 1978 jusqu’à l’Université Libre de Bruxelles où il cumule actuellement la présidence du Conseil scientifique du Musée royal de l’Afrique centrale de Tervuren. Il s’agit donc d’une voix scientifique avertie qui parle d’autorité sur une des ethnies parmi les plus dynamiques de la RDC. La vision que le Prof Pierre de Maret a donnée à Kinshasa de l’histoire des Baluba du Katanga retient l’attention. Le conférencier belge s’est basé sur six séquences entre les 7ème et 20ème siècles, suivant des fouilles menées sur quelque 300 tombes dans six sites de la région où s’est concentré ce peuple Luba dans la province du Katanga, ainsi que sur plus de 50 sites archéologiques répertoriés depuis 1920 sous l’ère préhistorique qualifiée de périodes Kasalien I et II (période lithique et agricole). La période historique considérée et appelée Kabambien est caractérisée par l’invention des bijoux en or, des masques, des hachettes de parade pour chefs ou encore de la céramique. L’archéologue belge a aussi pris en compte une période moderne, le XVIIIème siècle, avec l’émergence du Mulopwe personnifiant un pouvoir quasi sacerdotal animé d’une puissance à la fois semi divin et temporel. Le conférencier a expliqué que cette période, pourtant plus récente que les autres, s’est avérée la plus mal connue à cause de la charge des récits fabulistes qui l’enveloppent. Les révélations des fouilles établissent des faits très indicatifs, grâce notamment aux travaux archéologiques menées sur les sites historiques au Nord du Katanga, au niveau de la dépression dite Upémbienne, ainsi qu’à des études en laboratoire et à l’interprétation des données recueillies. Ainsi des pierres tombales, par exemple, ont démontré l’existence chez les Luba d’une industrie lithique médiévale assez développée, avec des céramiques et poteries variées et inventives, des objets utilitaires comme des bijoux, houes, machettes, braseros, croisettes en or, mais également en cuivre ou en fer. Il y est révélé, selon le Prof. de Maret, une maîtrise parfaite des techniques de fonte du cuivre et des autres métaux, ce qui a facilité aux scientifiques d’effectuer des datations chronométriques sur base de potassium-argon ou à la technique de la très fiable datation au carbone 14. Les fouilles des tombes et l’exhumation des squelettes d’hommes, de femmes et même d’enfants ont donné des indices irréfutables sur les rites funéraires des Luba des époques considérées en attestant suffisamment leur particulière vision cosmologique. Les objets funéraires (utilitaires ou décoratifs) trouvés près des ces dépouilles mortelles, par exemple, laissent nettement entrevoir la croyance des Luba en une vie post-mortem. Le Professeur Pierre de Maret est allé plus loin en révélant que les Luba avaient même eu des contacts avec des partenaires étrangers remarqués jusqu’en Arabie et en Inde entre le 9ème et le 10ème siècle, échanges qui ont apporté progressivement des changement notables dans leurs rituels. Quant à l’influence exercée par ces Luba sur leurs voisins au-delà des frontières de l’actuel territoire de la République démocratique du Congo, l’anthropologue belge a affirmé qu’elle est constatée dans des pays comme la Zambie, le Zimbabwe, la Namibie et même jusqu’à l’Afrique du Sud. Le mot Luba par lequel s’est identifié ce peuple à l’organisation structurée bien avant ses voisins remonte, selon le Professeur de Maret toujours, à une période bien avant celle de la colonisation. En démontrant que les traces d’organisation structurée des Luba datent des périodes pré-médiévales, vraisemblablement au temps des dernières guerres romaines, en l’occurrence, le conférencier a paru bien démontrer tout au long de son exposé une nette maîtrise de destin par cette ethnie congolaise qui ne s’est pas moins caractérisée par son fier et incontestable dynamisme au sein de la communauté nationale. Outre le ministre de la Jeunesse, Sports, Culture et Arts, M. Banza Mukalay, à qui est revenu le mérite du choix de l’orateur et de l’organisation de sa conférence au Centre Wallonie-Bruxelles à Kinshasa, il a été remarqué dans l’assistance éblouie par les révélations scientifiques de l’exposé de l’anthropologue belge, la présence des personnalités congolaises telles le Vice-premier ministre en charge de la Défense nationale et Anciens Combattants, M. Alexandre Luba Ntambo, les ministres de la Santé Félix Kabange et des Mines Martin Kabwelulu, du Prof. Isidore Ndaywell, etc. L’assistance a salué l’heureuse opportunité lui offerte de s’abreuver aux édifiantes vérités d’une fière page des prouesses d’une ethnie congolaise en rêvant que soient multipliées de telles occasions de mise en exergue des pans de l’histoire nationale pour décomplexer la culture congolaise trop longtemps frustrée par des doctrines l’ayant déroutée et confinée dans l’atavisme de l’immobilisme intellectuel. Daniel Nzuzi/MMC
Posted on: Wed, 21 Aug 2013 14:25:47 +0000
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