Les feuilles les plus recroquevillées craquent sous mes pas. L’épaisseur du terreau donne de l’élasticité à ma démarche. L’odeur tiède de l’humus, m’enivre de ses parfums épicés. Je pourrais m’arrêter là, prendre racine, vivre en symbiose avec tous ces grands arbres, me faire nourrir par eux. Je suis en parfaite communion avec la forêt. Rattachée au réseau nourricier souterrain, la tête levée, les yeux mi-clos, mon regard glisse le long des fûts étroits jusqu’aux cimes tâchées de bleu. Un bleu intense, fixe. De grands rais obliques miroitent, feuilletant les troncs et les branches, d’intermèdes dorés et font vibrer quelques notes de musique à peine audibles. Une alternance de silence et bruits divers. Des craquements, venant d’un peu partout, signalent un monde caché, discret mais très affairé. Une feuille morte, tombe des branches les plus hautes, signalant dans un barouf étonnant, son détachement vers d’autres horizons. Les bois sont des lieux ou la vie et la mort sont intimement mêlées dans un cycle de renaissance permanent. On y meure pour y vivre mieux. J’aime ces deux mondes qui se rejoignent sans s’ignorer.
Posted on: Fri, 25 Oct 2013 04:43:32 +0000
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