Les relations entre l’Algérie et Le Maroc, au point mort de - TopicsExpress



          

Les relations entre l’Algérie et Le Maroc, au point mort de puis 1975, date du début du conflit Sahraoui, entrent à nouveau dans une phase de tension. Signe de cette tension, la décision, pour le moins surprenante du Makhzen, de rappeler jeudi son ambassadeur à Alger « pour consultations ». Dans les usages diplomatiques, ce rappel se situe au deuxième degré sur l’échelle des désaccords qui en compte quatre. Le quatrième niveau étant la rupture des relations diplomatiques, pouvant être suivie d’une déclaration de guerre. Ce qui, à Dieu ne plaise, ne sera jamais le cas. Et à ce propos, il convient de se remémorer une déclaration importante du président Bouteflika faite à une agence d’information étrangère à la veille de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance. « Jamais il n’y aura de cassus belli de l’Algérie à l’égard du Maroc » s’était-il engagé. Cette déclaration est aujourd’hui plus que jamais d’actualité, à cause des interrogations, mais certainement pas des inquiétudes, que cette nouvelle escalade marocaine suscite. Pour la classe politique marocaine, toutes sensibilités confondues, c’est l’union sacrée. « Le rappel de l’ambassadeur est la seule réaction adaptée à la provocation d’Alger », se rengorge le chef actuel de l’USFP. A Alger, c’est plutôt la recherche de l’apaisement et surtout la sidération qui prévalent, comme le montre la réaction du ministère des affaires étrangères qui a fait part, à la fois, de son regret de voir les autorités marocaines en arriver à cette extrémité tout en considérant que la décision est « injustifiée, » et fondée sur des motifs fallacieux. En signe d’apaisement, l’Algérie décide de maintenir l’ensemble des ses missions diplomatiques et représentations consulaires au Maroc, en espérant que les choses sa tasseront bientôt. Pourquoi alors cette escalade maintenant ? L’alibi des autorités marocaines, c’est l’appel du président Bouteflika à la mise en place d’un mécanisme africain pour les droits de l’homme, qui aura donc à s’intéresser à ce dossier au Sahara occidental. Rien de nouveau sous le soleil dans cette proposition qui découle en droite ligne de la position classique de l’Algérie. En fait, convergent experts et universitaires à Alger, la mauvaise humeur du pouvoir marocain est à lier avec la prochaine tournée que va effectuer le secrétaire d’Etat américain, dans la région du Maghreb. A travers cette mini crise politique, qui confine à la manœuvre de diversion, Rabat escompte évacuer de l’ordre du jour la question du Sahara occidental qui doit être sur la table, à l’occasion de cette visite de John Kerry. Un John Kerry dont la position sur la question des droits de l’homme, est plus proche de celle de l’Algérie. Un camouflet pour la diplomatie marocaine dont le lobbying se sera avéré finalement improductif, en dépit des milliards dépensés. Le chef du Département d’état, au lieu d’avoir des discussions avec les responsables maghrébins sur des la question du « dialogue stratégique » se verra contraint de jouer « les casques bleus » entre Alger et Rabat. Exit donc le dialogue stratégique. L’ire des autorités marocaines, conviennent encore les mêmes observateurs, n’est pas sans liens aussi avec le dernier coup de vis des services de sécurité contre le trafic frontalier. La raréfaction du carburant, impliquée par les mesures sécuritaire drastiques, a eu des conséquences au niveau des villes orientales du Maroc dont l’économie est, pour partie, constituée de la contrebande. Le retrait de l’ambassadeur marocain d’Alger peut se donner à lire ainsi comme un SOS à Alger pour mettre un peu de « flexibilité » dans la lutte contre la contrebande, histoire d’apporter de l’air au populations orientales du royaume qui couvent une grogne pouvant à tout moment dégénérer en soulèvement contre le trône qui se prévaut d’être un havre de stabilité dans un Maghreb en situation de spasme révolutionnaire.
Posted on: Fri, 01 Nov 2013 15:44:20 +0000

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