Liliane Lafond Le trucage des budgets des états membre, un vrai - TopicsExpress



          

Liliane Lafond Le trucage des budgets des états membre, un vrai sport dans l’UE Le 16 Avril 2012, régnait à Bruxelles un climat des plus étranges. Les visages crispés des commissaires européens ne laissaient rien transparaître. Bouches cousues. Que s’est-il passé de si grave ou de si exceptionnel pour qu’il y ait une atmosphère aussi pesante ? Rien à faire. Personne ne veut parler. Il y a quelque chose d’intéressant chez les Européens, c’est qu’il suffit d’être patient et tôt ou tard, un des 27, maintenant 28 va vendre la mèche, va chanter. Le lendemain, aucune une des journaux ne reportait la moindre nouvelle en provenance de la commission européenne. Mais le 18 Avril 2012, à peine 48 heures plus tard, c’est en Roumanie que nous aurons la réponse à tant de mystère. A la une du quotidien Adevarul, on pouvait lire cette phrase : « Guvernele UE obligate să se angajeze să transmită date statistice corecte » Traduit, cela signifie plus ou moins à ceci : « (désormais) Les gouvernements européens obligés à présenter des statistiques vraies » Le journal explique que l’Union Européenne, prise dans le tourbillon du mensonge des statistiques grecques et le sport national préféré des gouvernements nationaux européens qui est celui de présenter de fausses statistiques toutes portant à embellir leurs comptes et tromper la capacité de jugement des bailleurs de fonds sur les marchés financiers, la Commission Européenne s’engage sur 2 voies radicales pour obliger les Européens à ne plus mentir sur leurs comptes : La première est le changement des règles statistiques en vigueur et si possible, son uniformisation. Aujourd’hui dans les 28 pays de l’UE, il existe 28 règles statistiques différentes, chacun créant ce qui l’arrange le plus en fonction du meilleur score qu’il veut afficher aux bailleurs de fonds. La deuxième voie encore plus humiliante est que la nomination des Agences Nationales de statistiques ne soit plus faites sur base politique. En d’autres termes, puisque les politiciens européens n’inspirent aucune confiance, il faut avoir des comptes et des statistiques qui s’approchent le plus de la vérité, choisir des directeurs des agences nationales parmi des personnes qui ne sont pas encore polluées par les mensonges systématiques des politiciens. C’est sur ce deuxième point que le journal Adevărul est encore plus précis en citant le document interne même que la Commission européenne a fait arriver aux États et qui dit ceci : « Ces Directeurs d’Agences Nationales de Statistiques devront décider de manière indépendante pour tout ce qui concerne l’élaboration, la production et la diffusion des statistiques ainsi que la gestion de l’activité des instituts de statistiques. Chaque État membre devra respecter “au plus haut niveau politique” le code des bonnes pratiques des statistiques européennes. (…) Ce document sera contresigné par la Commission, et Eurostat sera chargé de superviser le respect des engagements pris ». Mais que s’était-il passé avec la Grèce et comment a-t-elle réussi à mentir sur ses statistiques ? Pour le savoir, faisons un pas en arrière et rentrons en 2010, en pleine crise de liquidité pour la Grèce, à la une du quotidien britannique The Independent, du 15 février 2010, on peut lire ceci : " Goldman Sachs : la connexion Grecque". Dans cet article, le journal nous explique que c’est cette fameuse banque américaine qui fera faillite entraînant avec elle toutes les casseroles de la fragilité du capitalisme débridé occidental, donnant le coup d’envoi à la crise financière de 2008 qui va aider la Grèce pendant de longues années à mentir sur ses comptes, à publier de fausses statistiques et tromper les marchés. Pour y parvenir Goldman Sachs, dirigé par un certain Mario Draghi, va mener plusieurs opérations de cafouillage pour prêter de l’argent à la Grèce, sans que cela résulte aux comptes du pays comme de la dette. Le quotidien britannique écrit plus précisément : « En 2002, après un accord avec les autorités grecques, Goldman Sachs verse un milliard de dollars au gouvernement grec dans une transaction appelée ’swap de devises’. Si ce type d’opération représente une manière très onéreuse de lever de l’argent, elle a l’avantage de ne pas être considérée comme une dette" Le journal précise que presque tous les pays européens ont recouru à de tels artifices de montages financiers mensongers, comme l’Italie avec la banque américaine JP Morgan avant l’entrée de l’Italie dans l’Eurozone, avant de conclure que puisque tout le monde triche les comptes en Europe, l’Union Européenne aura du mal à fixer la taille même du vrai trou financier de tous les pays faisant partie de la monnaie unique l’Euro, en ces termes : « Les inquiétudes sont nombreuses quant à "la taille et l’ampleur de ces types de montages financiers qui restent obscures, notamment pour Eurostat, le bureau des statistiques de l’Union européenne. Ce dernier s’est notamment plaint de l’opacité des finances de tous pays membres ».
Posted on: Mon, 07 Oct 2013 10:28:38 +0000

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